Conseils
Vos conseils face à une diarrhée chez la poule et autres volailles
Les poules de plus en plus fréquentes dans les jardins et les petits élevages peuvent présenter des syndromes digestifs qui se traduisent par des diarrhées, plus ou moins graves selon l’agent pathogène en cause. Voici quelques conseils simples pour faire face au comptoir
Tout d'abord mettez en oeuvre la méthode ACF (analyse-conseil-finalisation) et posez des questions sur le comportement et l’aspect des selles. Les fientes des poules varient naturellement en fonction de leur alimentation et de la température ambiante. Cependant, certains signes doivent alerter :
• Consistance anormale : très liquide, mousseuse ou collante
• Couleur inhabituelle : verte, jaune, noire ou rougeâtre (présence de sang)
• Odeur forte et inhabituelle
• Présence de mucus ou de vers visibles
• Plumes souillées autour du cloaque
• Abattement, perte de poids, baisse de la ponte
? À noter : Une fiente aqueuse occasionnelle peut être normale, surtout par temps chaud (les poules boivent plus d’eau). C’est la persistance et l’association avec d’autres symptômes qui doivent alerter. Les diarrhées passagères qui se traduisent par quelques selles molles souillant la litière, visibles à proximité des mangeoires, sans répercussions sur le comportement habituel, peuvent être prises en charge simplement.
Diarrhées passagères
Elles sont généralement liées à des erreurs alimentaires ou d'environnement :
• Excès de fruits et légumes riches en eau (salade, pastèque, courgettes…)
• Trop de pain ou d’aliments fermentés pouvant déséquilibrer la flore intestinale
• Intolérance au lactose si elles consomment des produits laitiers
• Aliments moisis ou fermentés provoquant des intoxications
• Coup de chaleur → Augmentation de la consommation d’eau, diarrhée claire
• Stress (changement de lieu, introduction de nouvelles poules, bruits forts)
• Eau souillée ou mauvaise hygiène du poulailler favorisant les infections
L’éleveur observe des particules alimentaires intactes, mélangées à un mucus jaune-soufre, dans les selles.
Vos conseils : redonner du confort
1) Renouvellement de la litière, ou en ajoutant de l’asséchant à sa surface (kaolin, lithotamne), puis de la litière propre.
2) La température réglée sur le chauffage peut être augmentée de 1 °C pendant 2 à 3 jours, tout en maintenant un bon renouvellement d’air.
3) Hydratation. Donner de l’eau propre et fraîche avec des électrolytes (ex : Soluté de réhydratation aviaire). L’eau de boisson peut être acidifiée (vinaigre blanc, acide citrique) et doit être renouvelée 2 fois par jour au moins. Conseillez d’ajouter 1 cuillère à soupe de vinaigre de cidre bio non pasteurisé dans 1 litre d’eau et d’administrer 2 fois par semaine..
4) L’aliment doit être distribué en petites quantités, deux ou trois fois par jour, afin de rester propre.
5) Si le nombre de volailles est faible, vous pouvez conseiller l'administration de Kaopectate en petit volume de 0,5 à 3 mL matin et soir (flacon de 180 ml) à l'aide d'une seringue sans aiguille.
6) Conseillez aussi une cure de vitamines type Biovitase pour renforcer l'immunité.
Diarrhées liées au vers
Les diarrhées les plus fréquentes sont d’origine parasitaire. Elles évoluent progressivement. Conseil à prodiguer aux d’éleveurs : vermifuger !
La vermifugation peut se faire à l’aide de gélules distribuées manuellement à chaque individu, ou pour les grands effectifs, à l’aide de produit dilué dans l’eau de boisson.
Un traitement du sol avec un désinfectant homologué (crésol) lors du vide sanitaire, réduit la pression infectieuse.
Diarrhées liées aux parasites flagellés
Les parasites flagellés (trichomonas) sont fréquemment associés à ces diarrhées. Leur présence se traduit par un amaigrissement très rapide et des diarrhées aqueuses. Avec l’interdiction du dimétridazole pour les volailles destinées à la consommation humaine, mais qui reste disponible pour les oiseaux d’ornement, il faut avoir recours à des traitements sur prescription, pendant au moins une semaine, associant plusieurs antibiotiques (néomycine + tétracyclines ; tiamuline + tétracyclines). Le choix du traitement repose sur un diagnostic préalable du vétérinaire.
Diarrhées liées aux coccidies
Les coccidies provoquent des diarrhées chez les jeunes, classiquement entre 3 et 8 semaines d’âge. L’absence de sang dans les selles trompe souvent l’éleveur sur la cause. En effet, seule l’infestation par E. tenella chez le poulet se caractérise par l’apparition de sang. Trois familles de molécules sont actives : les sulfamides, l’amprolium et les triazinones.
Diarrhées d’origine bactérienne ou virale
Les diarrhées bactériennes des volailles sont surtout liées aux bactéries du genre clostridium et parfois aux salmonelles (poussins dans leur première semaine – source de pathologies humaines). Les traitements antibiotiques sont efficaces (idem flagellés). Les diarrhées d’origine virale peuvent entraîner de la mortalité. Là encore un diagnostic précis du vétérinaire doit être établi.
Repérer les diarrhées affectant le comportement
Lorsque l’anus est souillé et les plumes qui le bordent collées par des excréments, la diarrhée s’accompagne souvent d’une prostration et d’une baisse d’activité. Les agents pathogènes peuvent être variés. Les oiseaux s’isolent petit à petit et maigrissent. Ils peuvent mourir si l’éleveur laisse le phénomène s’installer.
Ventes associées
Les lésions du tube digestif mettent plus d’une semaine à cicatriser. Vos conseils :
– Vitamines dans l’eau de boisson afin d’améliorer la cicatrisation et de compenser les pertes dues à la maldigestion ; Produit : Biovitase
– kaolin, ou argile en poudre (pansement intestinal), mis à disposition dans des assiettes séparées ; les produits humains comme Smecta en poudre conviennent ou Kaopectate Zoetis
La diarrhée chez les poules est un symptôme à ne pas négliger. Une prise en charge rapide avec des solutions adaptées (hydratation, probiotiques, vermifuges ou traitements spécifiques) permet d’éviter des complications. La prévention passe par une bonne alimentation, une hygiène rigoureuse et un suivi sanitaire régulier de l’élevage.
Les laboratoires qui peuvent identifier parasites ou les bactéries dans les selles
Un diagnostic précis est souvent nécessaire pour adapter le traitement. Plusieurs laboratoires vétérinaires en France réalisent des analyses de selles pour détecter la présence de coccidies :
- Labofarm
- CEV (Centre d’Expérimentation et de Validation)
- INRAE (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement)
- VetAgro Sup
Laboratoire |
Département |
Téléphone |
Services proposés |
Labofarm |
35 - Ille-et-Vilaine |
? 02 99 00 03 04 |
Analyse des selles, diagnostic parasitaire |
CEV (Centre d’Expérimentation et de Validation) |
49 - Maine-et-Loire |
? 02 41 77 12 34 |
Identification des Eimeria, antibiogrammes |
INRAE (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement) |
78 - Yvelines |
? 01 30 83 34 00 |
Études et recherches sur les parasites aviaires |
VetAgro Sup - Laboratoire de Parasitologie |
69 - Rhône |
? 04 78 87 26 40 |
Diagnostic parasitaire, analyses coprologiques |
·
Conseil : Il est recommandé de contacter le laboratoire en amont pour connaître les modalités d’envoi des échantillons et les délais d’analyse. Avec ces informations, les éleveurs et les particuliers peuvent plus facilement faire analyser les fientes de leurs volailles et obtenir un diagnostic précis. Un prélèvement de fientes fraîches est généralement suffisant pour l’analyse. Il est conseillé de consulter un vétérinaire pour l’interprétation des résultats et l’ajustement du traitement.
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