Fiches
Malocclusion dentaire chez les rongeurs
La malocclusion dentaire est une pathologie fréquente chez les lapins et les rongeurs. Sa prévention réside majoritairement dans une alimentation adaptée, mais il existe une prédisposition génétique. Les conséquences de l’anorexie engendrée par la douleur peuvent rapidement engager le pronostic vital de l’animal.
Bases à connaître
- Les lapins et les rongeurs (cobayes ou cochons d'Inde, chinchillas…) ont les dents qui poussent en continu de 2 à 3 mm par semaine pour les incisives. En parallèle, les dents sont limées par un mouvement de mastication complexe.
- La malocclusion dentaire consiste en un défaut de limage des dents qui ont ainsi une surface inclinée : les dents forment des pointes qui peuvent se planter dans les joues ou la langue, ce qui est extrêmement douloureux pour l’animal qui arrête de manger. Parfois n’ayant plus de place pour pousser à l’intérieur de la bouche, on aboutit à une protrusion des racines vers les structures anatomiques voisines : les conduits lacrymaux et/ou la mandibule.
- Causes : manque de foin, stress, anorexie. Les petites races sont prédisposées, car il y a moins d’espace dans leur mâchoire pour offrir un mouvement de mastication optimal.
- symptômes : l’appétit est conservé, mais l’animal ne peut plus manger, abattement, amaigrissement, arrêt du transit (plus de selles), ptyalisme, pus dans la bouche, écoulement oculaire, exophtalmie, déformation de la mâchoire…
- Le vétérinaire peut détecter les malocclusions en regardant dans la bouche avec un otoscope. En général, une radiographie du crâne est effectuée pour voir la longueur des racines dentaires.
Conseils pratiques
Votre conseil doit porter en priorité sur l’alimentation
- Le foin doit constituer plus de 75 % de la ration des lapins et rongeurs. C’est le seul aliment qui permet aux mâchoires d’effectuer un mouvement optimal pour limer les dents. Contrairement aux idées reçues : le pain, les blocs de minéraux et les granulés ne permettent pas un limage correct des dents.
- Une malocclusion peut être une conséquence de n’importe quelle maladie entrainant une anorexie : les dents de l’animal continuent à pousser alors qu’elles ne sont plus limées par la mastication. Il convient donc de consulter rapidement un vétérinaire en cas d’anorexie. Le risque à moyen terme étant une malocclusion et le risque à court terme étant un arrêt du transit, qui peut engager le pronostic vital de l’animal si celui-ci dure plus de 24h. Les propriétaires sous-estiment souvent la gravité de la situation.
- Conseillez d’aller consulter un vétérinaire qui effectuera un parage dentaire, c'est-à-dire un limage des dents, voire même une extraction des dents qui ont une racine trop longue. Couper les incisives à la pince à ongle est déconseillé car cela créé des microfissures qui peuvent conduire à la formation d’abcès.
- Si le propriétaire n’a vraiment pas l’occasion de montrer son animal à un vétérinaire dans les 24h, vous pouvez donnez quelques conseils de soutien : perfuser l’animal (240 ml/kg en injections sous-cutanées réparties en 3 ou 4 fois sur la journée), gaver l’animal avec du Critical care ou des pots pour bébés (à proscrire si l’animal a un arrêt du transit), antidouleur type AINS (sur prescription).
Rayon
1) Traitements de la douleur (sur prescription): Métacam (1mg/kg/j).
2) Traitements des abcès (sur prescription): Baytril, Borgal, Duphapen (en injection strictement, mortel si l’animal l’avale)...
3) Réalimentation : critical care, critical care fine grind...
4) Prokinétiques pour relancer le transit : Emeprid...
5) Perfusion sous-cutanée : NaCl 0.9%, Ringer Lactate...
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