Vermifugations d’automne et d’hiver

Nombre de chevaux qui ont passé l’été au pré retournent à leurs écuries et à leur vie au box. L’équipe officinale doit être en mesure de conseiller les propriétaires de chevaux sur les conditions de réussite de ce retour au box et sur l’optimisation de la préparation hivernale.

Au comptoir, tout commence toujours par un questionnaire. Quand le cheval est-il revenu du pré, quelle transition alimentaire et surtout quel est son poids ? Vous pouvez donner une formule assez simple afin d’évaluer le poids d’un cheval à l’aide d’un mètre ruban avec la mesure du périmètre thoracique : poids vif = (périmètre thoracique) ³ x 80.

Il faut parfois secouer la routine et la lassitude face à la répétition des traitements. Car les infestations parasitaires, bien que souvent silencieuses, peuvent avoir de graves conséquences sur la santé et les performances sportives des chevaux. Le système digestif des équidés est une mécanique très fragile et sensible aux changements brutaux d’alimentation, au parasitisme, au stress, en somme le retour au box après une saison de pâture est une période critique qu’il faut gérer convenablement.

Un mash pour la transition alimentaire

Les derniers jours au pré, vous pourrez conseiller de diminuer le nombre d’heures passées en pâture et de donner un mash, le jour avant le départ et à l’arrivée à l’écurie, afin de limiter les effets d’une transition alimentaire brutale.

De plus, vous rappellerez qu’un cheval au box étant sujet aux ulcères gastriques, une alimentation avec du foin à volonté est indispensable. Les chevaux hébergent une douzaine de parasites internes : des nématodes, des cestodes, des trématodes et des larves de diptères. Ces parasitoses touchent les appareils digestif, respiratoire et affectent l’état général. La gestion du parasitisme est le point le plus important après une saison de mise au pré.

Parasites d’automne et d’hiver

Le vermifuge devra être efficace contre les petits et les grands strongles, les ascaris, et les oxyures. Durant l’automne et l’hiver, les larves de diptères, les gastérophiles sont des cibles prioritaires. Vous préconiserez l’utilisation d’ivermectine ou de moxidectine associée au praziquantel dans les 2 semaines suivant le retour.

Bien connaitre les molécules

Le praziquantel est la molécule de référence contre le ténia. L’ivermectine (0,2 mg/kg), la molécule la plus employée, agit sur les principaux parasites d’automne, mais n’est efficace que sur les stades larvaires libres des cyathostomes qui représentent au maximum que 30 % de ceux présents chez un cheval. La moxidectine (0,4 mg/kg) et le fenbendazole à dose larvicide (7,5 mg/kg/j pendant 5 jours) sont les seules molécules à disposer d’un spectre complet sur tous les stades de petits strongles : adultes, larves libres, larves enkystées et larves enkystées-inhibées. La moxidectine a la particularité de présenter une rémanence de 2 semaines et de supprimer l’excrétion des œufs pendant 90 jours. Chez l’animal sain, certains parasitologues préconisent de ne pas traiter systématiquement les larves enkystées, car leur présence limiterait le risque d’apparition de résistances aux endectocides et favoriserait la mise en place d’une immunité chez le jeune animal.

 

Informations pratiques

L’objectif de la vermifugation n’est pas l’absence totale de parasites, mais la limitation des conséquences de l’infestation et la rupture des cycles. Aussi il revient à l’équipe officinale de conseiller aux clients la bonne molécule au bon moment.

— Coprologie, pensez-y !

Afin d’optimiser le moment du traitement, et de vérifier son efficacité, il convient que vous préconisiez pour les chevaux de grande valeur, la réalisation d’une coprologie par le vétérinaire traitant qui pourra effectuer, par exemple, un test d’efficacité, le test de réduction d’excrétion des œufs à la suite du traitement. En effet, les phénomènes de résistance parasitaire sont de plus en plus fréquents que ce soit aux benzimidazolés (95 % des cyathosthomes), aux avermectines (10-15 % des Parascaris) ou au pyrantel (50 % des Cyathosthomes).

— Respecter des règles simples

La réussite de la vermifugation repose sur le respect de quelques autres règles simples par le propriétaire :

1) évaluer correctement le poids du cheval ;

2) traiter tous les chevaux du lot en même temps ;

3) administrer selon les recommandations le produit ;

4) enfin garder dans la mesure du possible les chevaux au box pendant les 48 h qui suivent l’administration du vermifuge afin de récolter les crottins.

 

Gestion de l’environnement

Afin de limiter la réinfestation, il vous faudra conseiller à vos clients d’avoir une gestion adéquate de leurs pâtures ou de leurs paddocks. On ne devrait pas trouver plus de 3 chevaux par hectare, ceux-ci étant de même classe d’âge. Un vide sanitaire d’au moins trois mois est recommandé sur chaque parcelle, ainsi qu’une décontamination à la chaux si la superficie le permet (1 t de chaux/ha). Une rotation avec d’autres espèces, ovines ou bovines peut être introduite. Attention cependant à éviter la cohabitation ânes/chevaux ; les ânes sont porteurs sains de Dictyocaulus arnfieldi, qui entraine de graves problèmes respiratoires.

 

Administration facile

Réussir l’administration du vermifuge suppose la prise en compte des goûts et du caractère de chaque cheval, ainsi que son mode de vie (seul ou en groupe, au pré ou en boxe) afin de déterminer la galénique idéale.

Classiquement, les propriétaires disposent des pâtes ou gels oraux et des granulés. Ces formes restent majoritaires sur le marché du médicament vétérinaire et conviennent à un grand nombre de chevaux, mais pour certains l’administration est très difficile. Afin de conseiller de manière adéquate les clients qui se présentent au comptoir, il est important de poser les questions concernant le caractère du cheval et son mode de vie.

 

Le caractère saisonnier et persistant du parasitisme oblige à organiser la lutte antiparasitaire sans négliger aucun des deux axes majeurs : la vermifugation et la gestion de l’environnement.

L’équipe officinale doit montrer beaucoup de compétences pour conseiller les propriétaires de chevaux de compétition : connaissances des molécules autorisées et des parasites actifs durant les saisons. Le stock doit aussi être bien préparé.

Rayon vermifuges chevaux

1) Préparation pour Mash : Getamash Equistro...

2) Vermifuges à base ivermectine : Alverin, Bimectine pâte, Eqvalan, Furexel, Eraquell, Iverpraz, Nexmectin...

3) Vermifuges endectocides et praziquantel : Equimax, Eqvalan duo, Equest pramox, Furexel Combo, Hippopraz DUO...

4) Vermifuges à base de moxidectine : Equest, Equest Pramox

4)  Panacur Pâte pomme cannelle, Panacur Equin Guard...