Dans le monde de l’équitation loisir, le poney est un incontournable. L’équipe officinale devra être capable de conseiller et au meilleur cout des propriétaires souvent néophytes ou des centres équestres : alimentation, vaccination et vermifugation.

Amis des enfants et des adultes, les poneys sont extrêmement polyvalents et leurs utilisations sont nombreuses. En France, onze races sont reconnues : Connemara, Dartmoor, Fjord, Hafflinger, Highland, Landais, New forest, Poney français de selles, Pottok, Welsh et le Shetland.

Définition

Originellement la seule différence entre cheval et poney était la taille. En dessous de 1.48 m non ferré, la fédération équestre internationale parle de poney et de cheval au-delà. Sur cette base, on distingue quatre catégories parmi les poneys : A < 1.07 m (shetland) ; B < 1.30 m (poney, shetland) C < 1.40 m (poney) et D < 1.48 m (double poney). Avec l’apparition ces dernières années de mini-chevaux Falabella par exemple, le critère de taille n’est plus le seul à retenir.

Un poney est un animal trapu, touffu, adapté aux régions froides, rustique en somme. Le rapport entre leur jambe et leur corps est inférieur à celui de leur cousin chevaux. On leur accorde généralement un caractère plus calme et une intelligence supérieure. Attention aux mordeurs !

Entretien

 L’entretien d’un poney est le même que pour un cheval avec quelques différences cependant :

— vie au box ou au pré possible (attention au risque de fourbure sur une pâture trop riche, préférez les prés caillouteux). Le poney peut rester au pré toute l’année. Il est conseillé de laisser un abri dans le pré pour que l’animal puisse se protéger des intempéries. L’hiver, il est possible de le rentrer au chaud dans un vrai box et de le couvrir avec une couverture adaptée à sa taille. Conseillez de ne jamais laisser un poney seul dans un enclos : pour pallier à sa solitude, mettez-le avec un autre poney, cheval, chèvre ou autre.

— tonte obligatoire si port d’une couverture (risque du à l’excès de sudation autrement) ;

— parage à faire régulièrement tous les 2 – 3 mois (ferrure à titre exceptionnelle) ;

— curer les pieds avant et après le travail ;

— sellerie adaptée avec un soin particulier apporté pour le garrot et le passage de sangle ;

— brossage autant que faire se peut avec du matériel adapté ; — alimentation sans trop de concentrés ;

— vermifugation et vaccination au même rythme que les chevaux.

Habitat et alimentation, c’est du rustique ! (inter)

A la base, les poneys doivent recevoir la même alimentation que les chevaux, mais elle doit cependant être adaptée à leur poids et à leur tendance à la gloutonnerie. Le poney peut brouter l’herbe verte toute l’année, son alimentation peut être complémentée en foin l’hiver, et en fonction des besoins, en granulés floconnés. Conseillez au propriétaire de disposer de pierres à sel et de complémenter régulièrement son alimentation en vitamines et minéraux. 

Vaccinations, soyez vigilants

Comme le cheval, le poney doit être vacciné régulièrement par le vétérinaire contre les maladies suivantes : la grippe ou influenza, la rhinopneumonie et le tétanos. Une vaccination préventive épargne au poney des souffrances inutiles et permet d’éviter la transmission de la maladie. Le protocole de vaccination contre la grippe et la rhinopneumonie est le suivant : primovaccination réalisée en deux injections espacées d’un mois d’intervalle, le premier rappel doit être réalisé 6 mois après la première injection, les rappels auront lieu tous les 6 à 12 mois. La première vaccination du jeune est administrée à partir de l’âge de 4 mois si la mère a été vaccinée, 2 mois si la mère n’a pas été vaccinée. Pendant les premiers mois, le jeune est protégé par les anticorps transmis par le lait maternel. Pour une ponette pleine, 2 injections à 1 mois d’intervalle sont nécessaires pour une première protection. Il est conseillé de faire le rappel au début de la deuxième partie de la gestation. Chez les jeunes nés de mères non vaccinées, il est prudent d’administrer un antisérum avant de commencer le programme de vaccination ci-dessus. Conseillez de mettre en place un véritable calendrier de vaccination avec le vétérinaire traitant qui a l’occasion de ses visites pourra faire un point sur la santé du poney.

Focus sur des points clés

L’alimentation des poneys, surtout des shetlands, repose sur des besoins énergétiques diminués comparativement aux chevaux. Les poneys sont quatre fois plus à risque que les chevaux concernant les fourbures et le syndrome métabolique (SME). Un excès d’apport énergétique (gâteaux, concentrés, herbes trop riches…) favorise l’obésité, qui favorise à son tour une insulino résistance (SME) qui contribue à des atteintes endothéliales et à de la fourbure chronique. Attention ici aux gâteries en excès (pomme, etc.) données par nos chères petites têtes blondes.

Le dentiste devrait passer une fois par an pour contrôler les dents. Les poneys doivent être brossés régulièrement et il est conseillé de les doucher quand il fait chaud. Recommandez d’être attentifs au moindre changement d’humeur ou d’appétit, souvent signe de douleur et de veiller régulièrement à inspecter le corps du poney pour s’assurer de l’absence de toutes lésions ou anomalies.

Vermifugation, évitez les excès

Les poneys sont sensibles aux mêmes parasites que les chevaux. En règle générale leur mode d’élevage se fait au pâturage et au box. La vermifugation des poneys respecte les mêmes recommandations que chez les chevaux. Des examens coprologiques réguliers réalisés par le vétérinaire traitant permettent d’ajuster au mieux le rythme des traitements et économiseront aux propriétaires le coût des vermifuges. Cependant lors de l’application des vermifuges, vous n’oublierez par de conseiller de légèrement surdoser le produit notamment chez le shetland. On peut traiter pour 100 à 150 kg en plus avec l’essentiel des produits. Le jeune doit être traité dès l’âge de 6 semaines en adaptant la dose de vermifuge au poids de l’animal. Si l’élevage est sujet aux infestations par les ascaris, un traitement est conseillé toutes les 6 semaines. Conseillez de traiter tous les poneys d’une même parcelle et d’une même écurie en même temps foals, poulinières, étalons. Conseillez de vermifuger tout nouvel arrivant et de lui faire subir une quarantaine, utile aussi vis-à-vis des pathologies microbiennes.

Voici un calendrier de vermifugation indicatif : les molécules agissant à la fois sur les vers ronds adultes et leurs larves et les gastérophiles sont l’ivermectine et la moxidectine. Le praziquantel agit sur le ténia. Les autres molécules comme les benzimidazoles ou le pyrantel agissent sur les vers ronds comme les strongles, les oxyures ou les ascaris.

• Calendrier indicatif

— En décembre/janvier, vermifuger contre les strongles et autres vers ronds et contre le ténia.

— En mars/avril, vermifuger large spectre.

— En juin/juillet, vermifuger contre les strongles et autres vers ronds.

— En septembre/octobre, vermifuger contre les strongles, les autres vers ronds et les gastérophiles

Le milieu extérieur et le matériel d’élevage constituent la seconde source de parasites potentiels pour le poney. Au niveau des pâtures, il convient de respecter quelques règles simples : pratiquer la rotation des pâtures si possible, lors de la vermifugation, rentrer le poney au box et attendre 48 h avant de les remettre au pré afin d’éviter qu’ils ne contaminent les pâtures par l’excrétion d’œufs de parasites et en particulier d’anneaux contenant des œufs de ténia. Au niveau des bâtiments et du matériel d’élevage, les mesures d’hygiène classiques seront efficaces : désinfecter les boxes, les aires de pansage et de soins avec un jet haute pression et haute température pour détruire notamment les œufs d’ascaris très résistants. Nettoyer, désinfecter et désinsectiser régulièrement le matériel de pansage pour éviter notamment la transmission de parasites externes, surtout l’hiver.

 

Soins, ferrures et autres

L’Entretien du sabot et de la fourchette est essentiel chez le poney. En effet souvent pieds nus, soumis à beaucoup de contraintes et sujet aux fourbures, le pied du poney est fragile. On veillera à l’entretien pré et post promenade, à l’application de graisse et de goudron de façon régulière. Des compléments en biotine sont un plus. Conseillez aussi la visite du maréchal ferrant toutes les 8 à 10 semaines pour parer et ferrer les pieds.

Activités

Le poney est un animal polyvalent. Les enfants pourront pratiquer de nombreuses activités : promenade, CSO, Pony games, Horse ball etc … Dans le cadre d’un poney de particulier, vous veillerez à rappeler qu’un entrainement régulier est la clé pour se prémunir des soucis des sportifs du dimanche : coup de sang, boiterie, etc…

En suivant toutes ces recommandations en matière d’habitat, d’alimentation, de vaccination et de vermifugation, le poney vivra mieux et plus longtemps.

 

Officine pratique

Votre stock devrait contenir les produits suivants

1) Vaccination : Proteq Flu-Te… Equilis prequenza, Equilis prequenza Te, Duvaxyn IET...

2) Vermifugation : Alverin, Bimectine, Eqvalan, Eqvalan Duo, Eraquell, Equimax, Equest, Equest Pramox, Furexel, Divamectine, Vermequine, Hippopraz…

3) Cosmétologie, entretien de la crinière et des sabots : kit de brossage (étrille, bouchon, cure pied, brosse douce), graisse à sabot, Hoof Biotine…

4) Aliments complémentaires : pierre à lécher Tastie, compléments alimentaires des marques Audevard, Twidyl, Greenpex…