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Médicament vétérinaire : l'Ordre trop passif !

Date de publication :
19/03/2023
Espéce :
Chat
Catégorie :
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Dans le cadre du bouleversement législatif encours sur le médicament vétérinaire, Vetofficine a sollicité la position de l’Ordre national des pharmaciens. Bruno Maleine, Président du Conseil Central des Pharmaciens titulaires d’Officine, nous a répondu par écrit. Et il nous laisse notre faim ! Aucune initiative n’est en cours de la part de l’Ordre, qui ne prend, pour l’instant, aucune part active auprès des autorités chargées de la rédaction des décrets d’application et n’affiche aucun souhait quant au contenu de ces décrets.

Vetofficine : Dans quel état d’esprit par rapport aux médicaments vétérinaires, êtes-vous, quelles sont vos priorités ? 

Bruno Maleine : La pharmacie vétérinaire fait pleinement partie du champ d’activités des officines. Le pharmacien titulaire d’officine est d’ailleurs le premier ayant-droit de ces médicaments. Il est également le seul professionnel habilité à dispenser les médicaments humains pour un usage vétérinaire.

La grande majorité de ces médicaments est soumise à prescription obligatoire d’un vétérinaire. À l’issue de sa rédaction, le vétérinaire remet obligatoirement l’ordonnance au détenteur de l’animal qui en dispose librement pour la délivrance des médicaments par une pharmacie d’officine, le vétérinaire ayant rédigé l’ordonnance, ou un groupement de producteurs agréé selon les dispositions en vigueur.

Ces grands principes de prescription et délivrance en pharmacie vétérinaire ont été rappelés dans un une déclaration commune établie entre l’Ordre des pharmaciens et des vétérinaires en 2012. Il est important de les rappeler. 

 

Vetofficine : Quelle est la prochaine échéance de dialogue, afin de sécuriser le cadre juridique du médicament vétérinaire pour animaux de compagnie ? Avez-vous déjà pris le dossier en charge et prévu une rencontre avec ANSES et en parallèle l’Ordre des vétérinaires ? 

BM : Nous n’avons pas eu d’échanges récents, mais sommes bien sûr disponibles pour échanger sur ces sujets prochainement. 

 

Vetofficine : Quels points importants à retenir sur les changements de législation intervenus cette année, suite à l’harmonisation européenne ?

BM : Pour l’exercice officinal, il s’agit notamment de :

– la disparition de la notion de Liste I et II pour les médicaments vétérinaires dont les conditions de prescription et délivrance seront déterminées par l’ANMV (plus d’arrêté d’exonération).

– l’extension des dispositions spécifiques liées aux  antibiotiques aux antimicrobiens. La déclaration à l’autorité administrative des cessions de ces médicaments pour les premières espèces d’animaux de rente devrait débuter l’année prochaine conformément au calendrier européen. Les pharmaciens d’officines concernés auront accès à un outil adapté pour répondre à cette obligation légale (CALYPSO).

– la légalisation de la vente en ligne des médicaments vétérinaires non soumis à prescription. Des textes réglementaires et de bonnes pratiques viendront préciser sa mise en œuvre selon l’ayant droit considéré (pharmacien, vétérinaire et autres circuits pour les médicaments dérogatoires).

 

Vetofficine : Comment assurer la sécurité juridique des officines ? Allez-vous profiter de cette opportunité pour demander d’élargir les médicaments sans ordonnance afin de les aligner avec les médicaments pour humains (AINS, collyres, dermocorticoides, oméprazole etc) ? 

BM : Cela relève des missions de l’ANMV qui déterminera les conditions de prescription et délivrance des médicaments vétérinaires. 

 

Vetofficine : Les vermifuges pour animaux de compagnie peuvent-ils être vendus sur internet et si oui par qui ? 

BM : La vente en ligne des médicaments vétérinaires non soumis à prescription est maintenant prévue par la législation. Cependant, elle n’est pas encore mise en œuvre en l’absence des textes réglementaires qui préciseront ses conditions d’application.

 

Vetofficine : Quel avenir pour les médicaments vétérinaires en pharmacie ?

BM : Comme indiqué au début de notre échange, l’officine a naturellement toute sa place dans la dispensation de ces médicaments, sous condition du respect des textes en vigueur, notamment la remise de l’ordonnance au propriétaire de l’animal permettant le libre choix du dispensateur par ce dernier.

 

 

Analyse de la rédaction : l’Ordre est trop passif !

Dans sa récente interview parue dans le numéro 18 de Vetofficine, Franck Fourès, nouveau directeur de l’ANMV, nous a déclaré que les décrets à promulguer relevaient du ministère de la Santé et celui de l’Agriculture et pas de l’ANMV, contrairement à ce qu’affirme Bruno Maleine.

Ces décrets vont faire l’objet de pressions des groupes professionnels dès leur préparation. Et force est de constater que l’Ordre des pharmaciens va regarder le « train passer », atonie stupéfiante à un moment si crucial…

Espérons que d’autres organismes prennent le relais !

 

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