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Maladies virales : conseils et prévention

Date de publication :
27/05/2019
Espéce :
Chat
Catégorie :
Dossiers

Les chats sont sensibles à de multiples virus. Des vaccins protègent contre certains et des règles d’hygiène face à un animal malade permettent de limiter la propagation de ceux contre lesquels il n’existe pas de prophylaxie médicale.

 

Le chat est sensible à plusieurs familles de virus responsables de maladies différentes qui se transmettent de chat à chat de manière directe (morsure, griffure, contact physique entre les chats) ou indirecte (selles, urines, aérosols, manipulateur). Des règles d’hygiène peuvent être mises en place pour éviter la propagation du virus : isoler l’animal malade des autres chats, bien se laver les mains après avoir touché un chat malade...

Protéger contre le coryza

- Le coryza est une affection des voies respiratoires supérieures. Il est très contagieux et se transmet par contact direct ou indirect. Quand un chat développe le coryza dans un foyer, il est très probable que les autres chats soient porteurs, même s’ils ne développent pas forcément les symptômes. Plusieurs entités sont responsables : des bactéries (chlamydia, bordetella) qui provoquent des lésions oculaires et surtout des virus : herpesvirus (sécrétions purulentes au niveau des yeux et du nez, conjonctivite, éternuements, abattement...), calicivirus (fièvre, ulcère sur la langue, abattement...). Notez que les calicivirus félins (FCV) sont des agents pathogènes hautement contagieux. En théorie tous les vaccins félins contre le coryza contiennent une valence calicivirus, les propriétaires pensent donc que leur animal est protégé. Ce n'est pas la réalité ! Le génome du FCV est constitué d’un simple brin d’ARN positif, ce qui implique un potentiel d’évolution et de mutation rapide. Les principaux signes décrits au comptoir sont ceux du complexe gingivo-stomatite chronique. Le chat bave, se plaint, ne mange plus, a la bouche « en feu ». Les lésions observées peuvent être très rouges, érosives, ulcéreuses et nécrotiques. Des formes coryza, conjonctivites et même des états fiévreux sont aussi rapportés. Autre virus responsable d'épisodes à répétition : l'herpesvirus.  Un chat qui a fait un syndrome coryza d'origine virale peut donc en refaire toute sa vie. L’affection se développera par crises lors de stress qui affaiblit le système immunitaire (maladies, changement d’environnement, nouveau compagnon...).

Le traitement est symptomatique selon les lésions : nettoyage et antibiotiques oculaires, inhalations, AINS, pansement buccal, lysine... Les traitements les plus prescrits pour les affections virales sont les AINS félins et la lysine (herpesvirus).

Le typhus une maladie mortelle et contagieuse

- La panleucopénie féline ou typhus est l’équivalent de la parvovirose chez le chien. Le virus est très contagieux et résistant dans le milieu extérieur. Il attaque les cellules qui se multiplient rapidement : les cellules du tube digestif à l’origine d’une diarrhée et de vomissements hémorragiques, et les cellules du sang à l’origine d’une déficience en globules blancs et rouges. La transmission se fait in utero et par contact direct ou indirect. Vacciner une chatte gestante est une faute professionnelle. Le traitement passe obligatoirement par une hospitalisation avec un isolement strict du chat. Il ne faut pas qu’il transmette son virus à d’autres chats et réciproquement : son système immunitaire affaibli ne pourra pas se défendre contre des germes extérieurs. Le traitement est symptomatique. Le taux de mortalité est malheureusement très élevé. Voilà pourquoi tous les chats, même ceux qui ne sortent pas doivent être vaccinés.

Leucose pour les chats qui sortent

La leucose féline est transmise par un virus qui induit une immunodéficience et des multiples tumeurs. La transmission se fait in-utéro, par morsure ou par saillie. Le chat peut être porteur plusieurs mois voire plusieurs années avant de déclarer la maladie. Les symptômes peuvent s’exprimer sous de nombreuses formes. Le traitement est en général un soutien pour accompagner l’animal jusqu’à la fin de sa vie. Le FIV ou sida du chat a une présentation clinique est très proche de celle de la leucose. Il existe un test facilement réalisable chez le vétérinaire pour savoir si le chat est porteur du FIV ou du FeLV.

PIF, une maladie complexe

La Peritonite Infectieuse Féline (PIF) est causée par un coronavirus. La plupart des infections félines par coronavirus produisent de la diarrhée seuls 5 % a 10 % des chats infectés développeront une PIF. Une mutation génétique est suspectée (chez le virus comme chez le chat sensible).

La PIF a une présentation clinique très variable et est très difficile à diagnostiquer. Il existe une forme humide où se forme un épanchement thoracique et/ou abdominal et une forme sèche qui peut toucher indépendamment n’importe quels organes (granulomes inflammatoires, uvéite, amaigrissement, troubles digestifs...). La transmission se fait par contact direct et indirect (par les selles notamment). Une fois les symptômes déclarés, l’espérance de vie est très faible. Le diagnostic repose sur l’analyse de l’épanchement quand il existe, sur une biochimie sanguine, sur une numération et formule sanguine, sur l’étude des commémoratifs (âge, race, nombre de chats dans le foyer, stress) et sur la sérologie. Cette dernière ne permet pas de distinguer les formes digestives des formes plus virulentes.

Si un client vient vous voir avec un diagnostic de PIF, c’est que le chat est déjà très mal en point. Vous insisterez sur la nécessité de bien désinfecter voir de procéder à un vide sanitaire de deux semaines si après un décès le client souhaite adopter un nouvel animal. Un traitement palliatif à base d’aliments de gavage et d’immunosupresseurs pourra être instauré par le vétérinaire.

Vaccinations : votre conseil

Une vaccination est possible contre le coryza, la leucose, le typhus ou la rage, mais pas contre le FIV ou la PIF. Les chatons peuvent être vaccinés à partir de 2 mois (3 mois pour la leucose et la rage). En général la primovaccination requiert une seconde injection un mois plus tard avec un rappel un an après. Le rythme de vaccination dépend ensuite du protocole vaccinal : tous les 1 ou 2 selon les maladies et le risque de contamination. Pour les chats qui ne sortent pas et qui n’ont pas de contact avec les congénères, il est conseillé de le vacciner contre le coryza et le typhus. Étant donné le mode de transmission, il n’est pas nécessaire de le vacciner contre la leucose.

 

Toutes ces entités sont spécifiques d’espèces : elles ne peuvent se transmettre à d’autres espèces animales ou à l’Homme, hormis la rage qui se transmet par griffure ou par morsure. Actuellement, la France est indemne de rage, la vaccination n’est pas obligatoire sauf pour certains voyages ou pour laisser son animal en garde. Les animaux vaccinés contre la rage doivent être identifiés par puce électronique. Lors de voyage avec l’animal à l’étranger, conseillez au propriétaire de se renseigner plusieurs mois à l’avance auprès de l’ambassade du pays de destination et la compagnie de transport pour connaitre les modalités sanitaires à effectuer chez le vétérinaire.

 

 

Votre rayon

- Nettoyants oculaires : régéfluid, humigel, cleanocular, ocryl ...

- Antibiotiques ophtalmiques : tévémyxine, ophtalon ...

- Compléments à base de lysine : Lysine TVM, herplysine...

- AINS : Metacam chat, Meloxidyl chat, Onsior, Tolfédine 6 et 20 mg...

- Désinfectants actifs sur les virus : Virkon...

- Alimentation forcée à la seringue : Hills A/D, Royal canin Recovery...

- Leucose (FelV) : Leucogen, Leukocell, Purevax felV ...

- Coryza (CR ou RC) +/- Typhus (P) : Feligen CR/CRP, Purevax RCP FelV ...

 

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