Lutte contre la coccidiose : usage des traitements curatifs en préventif

Les anticoccidiens sont les médicaments les plus vendus à l'officine dans le secteur des volailles fermières. Rappelons qu'ils sont sur ordonnance : à ne délivrer que sur ordonnance devant être conservée pendant au moins 5 ans ; accessible aux groupements agréés pour la production avicole. En l'absence de LMR pour les œufs, il ne faut pas les utiliser chez les espèces pondeuses productrices d'œufs de consommation, 4 semaines avant le démarrage de la ponte et pendant celle-ci.

Rappelons que les volailles sont exposées aux coccidies à plusieurs reprises au cours de leur vie : chez la plupart des sujets, les parasites provoquent des lésions minimes et stimulent régulièrement une immunité protectrice. Ces parasites sont en fait pathogènes surtout chez les jeunes animaux et la maladie apparaît s'ils sont infectés par un grand nombre de coccidies ou si leur statut immunitaire est affecté par le stress, la malnutrition ou une maladie intercurrente.

La réalisation de traitements préventifs à l'aide de produits curatifs est de pratique courante sur les jeunes animaux au cours des périodes à risque, notamment en période néonatale, lors de leur introduction ou de surpopulation. Notez qu'il n'existe plus d'anticoccidiens destinés à la prévention des coccidioses à l'exception des aliments médicamenteux (réalisés avec un prémélange) et des vaccins peu délivrés en pharmacie. Le Paracox-5 (MSD) est destiné aux poulets de chair. Il permet une immunisation active afin de réduire les signes cliniques de coccidiose dus à Eimeria acervulina, E. maxima, E. mitis et E. tenella. L'immunité commence à se développer 14 jours après l'administration et se maintient pendant au moins 40 jours après la vaccination. Le Paracox-8 s'adresse aux poules et coqs futures pondeuses et/ou futurs reproducteurs.

Traitements préventifs des élevages fermiers

Pour de petits élevages fermiers, les traitements préventifs ont lieu lors des périodes à risque chez les jeunes animaux âgés de 8 jours à 8 semaines. Deux types de molécules sont employées : le toltrazuril (Baycox et ses génériques) ou les sulfamides. Attention à bien faire respecter les temps d'attente qui sont longs : viandes et abats : 16 jours.

En élevage cunicole, on peut aussi utiliser préventivement certains sulfamides 48 heures par semaine, entre 3 et 10 semaines d'âge (Cunicoxil, Metoxyl, etc.) : on couvre ainsi la période à risque comprise entre la sortie des petits du nid et le sevrage, période où les cages sont généralement surpeuplées.

Ne pas négliger les facteurs de risque

Avant de conseiller ces traitements, interrogez d'abord vos clients sur leur mode d'élevage. En premier lieu, renseignez-vous sur le logement des animaux : son entretien, son aération, le nombre d'animaux qui y vivent. Les bâtiments d'élevage sont les endroits où les ookystes infectants sont généralement les plus nombreux. Toute surpopulation au sein des bâtiments accentue la pression parasitaire et favorise la contamination rapide des animaux.

Rappelez que lors de toute nouvelle introduction de jeunes animaux au sein de tels élevages, il faut insister sur la nécessité de les loger dans un bâtiment préalablement nettoyé et séché et d'éviter tout contact avec les animaux plus âgés durant la phase d'adaptation.

Enfin, intéressez-vous aux animaux eux-mêmes : sont-ils correctement nourris ? Les transitions alimentaires n'ont-elles pas été trop brutales ? Sont-ils vermifugés ? N'ont-ils pas été excessivement stressés lors de leur transport ?

Ce ciblage sur l'origine de l'émergence de la coccidiose vous permettra de délivrer un conseil complet, d'abord sur l'amélioration des conditions d'élevage, puis sur les traitements préventifs et curatifs. 

Rayon anticoccidiens

Les produits les plus délivrés en pharmacie sont les sulfamides, pourtant le toltrazuril maintenant génériqué (mais toujours plus couteux que les sulfamides) permet des traitements plus courts (2 jours).

1) Sulfamides : Amidurène, Cunicoxil, Metoxyl, Volacrine Sulfa...

2) Toltrazuril : Baycox 2.5 %, Cevazuril 25 mg/ml, Toltracox 2,5 %...

3) Prémelange médicamenteux : Sulfadiméthoxine 100-CR Lapin-Volaille-Porc et Agneau-Chevreau...