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Gales du corps : traitements simplifiés !
Les gales du corps sont des maladies cutanées provoquées par des acariens microscopiques qui se développent dans l’épaisseur de la peau. Le diagnostic du vétérinaire repose sur la mise en évidence des parasites au microscope.
A l’officine vous pouvez suspecter ces dermatoses parasitaires en présence de lésions cutanées caractéristiques sur un animal jeune ou errant. Grâce aux avermectines et aux isoxazolines (sarolaner, fluralaner), les traitements sont simplifiés. Un simple traitement des puces et des tiques à l’aide d’un comprimé Bravecto® peut guérir un chiot atteint de démodécie, versus 2 mois de traitement avec une lotion ! Les vétérinaires ont donc recours à ces traitements de façon quasi systématique. De même, un chat peut être traité pour une gale notoédrique en 2 à 3 applications de spot-on comme l’Advocate®, avec en plus une protection efficace contre les puces.
Notez que les gales du corps des animaux peuvent parfois être transmises d’une espèce à l’autre, Homme y compris, ce sont parfois des zoonoses.
Différents types de gales du corps
Ils existent plusieurs espèces d’acariens à l’origine de gales du corps chez le chien et le chat.
– Gale sarcoptique : due à Sarcoptes scabiei variété canis chez le chien. Signes au comptoir : intensité variable, quelques pellicules, chute des poils, croûtes, démangeaisons surtout la nuit... Retenez la localisation des zones souvent atteintes : bord des oreilles, coudes et pattes au niveau des jarrets. Il existe également des formes graves, avec pyodermite profonde, généralisation à l’ensemble du corps, abattement…
– Gale démodécique : due à Démodex canis chez le chien. La démodécie est une maladie parasitaire touchant principalement les jeunes chiens et les adultes immunodéprimés. Au comptoir, les signes sont variés : dépilations de la face, « lunettes démodéciques », pelage mité ; forme sèche, chute de poils incomplète, le plus souvent sans prurit associé, séborrhée secondaire, dégageant une odeur rance ; forme suppurée, croûtes, hyperkératose, atteinte de l’état général... Sont touchés préférentiellement : jeunes chiens, chiens adultes atteints de maladie sous-jacente ; les chiens de race West Highland White Terrier, Scottish Terrier, Dogue allemand, Braque de Weimar ou encore Shar Pei. Rassurez le propriétaire sur l’absence de risque de transmission du parasite à l’Homme et au chat et sur le risque très faible pour les autres chiens.
– Gale notoédrique : due à Notoedres cati chez le chat. La gale notoédrique atteint surtout la tête : perte de poils et formation de croûtes épaisses sur le bord des oreilles, la face, le cou, accompagnées de fortes démangeaisons.
Transmission à l’Homme
La contamination des maîtres par leur chien ou leur chat galeux est possible. Elle se traduit par des papules rougeâtres — « boutons de gale » — se développant sur les zones qui ont été en contact avec l’animal, en général les avant-bras. Les démangeaisons sont importantes, et s’accentuent le soir. Les agents de la gale du corps, du chien ou du chat, ne peuvent pas se reproduire sur l’Homme. La maladie a donc tendance à disparaître spontanément chez les humains, à condition bien sûr que l’animal a l’origine de la contamination ait été traité.
Traitements complémentaires sans prescription
Deux types de produits sont complémentaires pour contrôler l’infection cutanée associée à une gale : shampoings hebdomadaires anti-séborrhéiques ou antiseptiques — antiseptiques à appliquer entre les shampoings.
Expliquez au propriétaire l’intérêt d’une tonte et d’un nettoyage préalablement au traitement topique.
Traitements sur prescription
Dans le passé, les traitements étaient longs et coûteux (plusieurs mois) surtout pour la démodécie. Heureusement l’arrivée des avermectines puis des isoxazolines comme l’afoxolaner, le sarolaner, le fluralaner ont simplifié la prise en charge.
1) Traitements locaux : acaricides en liquide comme l’amitraz à 5 % (Ectodex). Ils sont délaissés chez les chiens et les chats. Elle s’applique après dilution (à raison d’un volume de produit pour 100 volumes d’eau) sur l’ensemble du corps du chien à l’aide d’une éponge en général une fois par semaine. Le propriétaire devra ensuite sécher (au sèche-cheveux) ou laisser sécher le chien sans le rincer au préalable. Contre-indiqué chez le chat, les chiens diabétiques et les chihuahuas. Il n’y pas de risque pour le propriétaire à condition porter des gants et de réaliser l’application dans des locaux bien aérés.
2) Traitements systémiques avermectines :
– Milbémycine oxime per os (Interceptor®), indiqué pour la démodécie et gale sarcoptique chez le chien. Le coût est très élevé.
– Ivermectine ou moxidectine per os ou injectable SC (hors AMM : attention à la toxicité chez les Colleys et races apparentées) ; indiqué pour toutes les gales. Très économique pour les grands effectifs.
– Moxidectine associé à l’imidaclopride en spot-on (Advocate®) et génériques, indiqués pour la gale notoédrique (présentations chat), pour la gale sarcoptique et démodécique (présentations chien).
– Sélamectine en spot-on : Stronghold® et génériques indiqués pour la gale sarcoptique (sans doute actif sur la notoédrique), mais pas suffisante pour la gale démodécique.
3) Isoxazolines en comprimé et spot-on
– Fluranaler (Bravecto®), indiqué pour la gale sarcoptique ou démodécique (présentations chien), soit en comprimés, soit en spot-on ; une seule administration active 3 mois. Chez le chat, pas d’indication dans l’AMM, mais on peut supposer logiquement une action sur la gale notoédrique.
– Sarolaner (Simparica®) comprimé à administration mensuelle, indiqué pour la gale sarcoptique ou démodécique. Pour le traitement de la démodécie, l’administration d’une dose unique tous les mois, pendant 3 mois consécutifs est efficace.
– Afoxolaner (Nexgard®), indiqué pour la gale sarcoptique ou démodécique en administration mensuelle jusqu’à guérison.
La tendance actuelle chez les vétérinaires serait en faveur du Bravecto®. La poursuite de l’administration contre les puces et les tiques prévient les récidives.
Le traitement sera considéré comme complet, uniquement après l’obtention de deux raclages cutanés négatifs à un mois d’intervalle. Dans la pratique, les propriétaires s’arrêtent souvent lorsque le chien n’a plus de signes.
Produits à tenir en stock :
1) Shampoings à la chlorhexidine : Dermakan, Douxo S3 Pyo, Pyoderm…
2) Shampoings antiséborrhéiques : Douxo Seb, Seboderm…
3) Acaricides sur prescription en spot-on avec AMM : Advocate® spot-on chiens et chats, Stronghold® chiens et chats… Bravecto® spot on chien et chat…
4) Acaricides sur prescription en comprimé avec AMM : Bravecto chiens, Nexgard, Simparica, Interceptor...
5) Acaricides sur prescription hors AMM : Ivomec injectable (ivermectine), Cydectine injectable bovin, ovin (moxidectine)...
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