Fourbure post-partum chez la poulinière

Pendant la mise à la reproduction, les juments sont souvent mises au pré. Ce changement est associé à l’arrêt du travail (pour les juments de sport) et comprend une prise de poids importante. De plus, la mise-bas peut entrainer la survenue d’infections. Tous ces facteurs peuvent conduire à l’apparition d’une fourbure chez la jument.

 

Base à retenir

- La fourbure est une affection grave, fréquente, et qui demeure une véritable urgence. Il faut alors savoir identifier la fourbure en cas de boiterie chez une poulinière et savoir en évaluer la gravité.

-Identifier la source de la fourbure :

Cela peut être dû à une infection post-partum (métrite, rétentions placentaires). L’infection bactérienne infectant l’endomètre provoque une endotoxémie. C’est alors la source primaire de la fourbure qui naît d’une pathologie secondaire.

Cela peut également survenir plus longtemps après la mise-bas par suralimentation de la poulinière (3 à 6 mois post-partum). La cause de la fourbure est ici l’obésité si la jument est trop complémentée, si l’herbe est trop riche par rapport à la production de lait ou si la poulinière est une ponette (tendance à grossir plus facilement).

-Parvenir à soulager l’animal en phase aiguë de fourbure : lorsque le cheval déclare soudainement une boiterie ou une très forte difficulté pour se déplacer. La jument pouvait néanmoins ne présenter aucune douleur la veille, les signes se déclarent de façon brutale.

-Proposer un traitement de fond au propriétaire pour une jument convalescente. Des anti-inflammatoires pour réduire la douleur puis conseiller un traitement selon la cause (adapter l’alimentation, aliment complémentaire, vétérinaire...)

Conseils client

1) Eliminer la cause : réduire l’apport alimentaire de la jument en cas de surpoids en supprimant les grains ou en fractionnant la surface du pré si l’herbe est trop riche, proposer un aliment complémentaire en prévention.

Traiter la cause primaire en cas de métrite ou de rétention placentaire

Traiter comme une fourbure classique si la cause n’est pas liée à la mise à la reproduction.

2) Limiter la dégradation tissulaire dans le pied : refroidir le pied avec de la glace dans des poches qui entourent le pied ou en douchant les pieds pour limiter les médiateurs impliqués dans la fourbure par les cellules des lamelles. Réduire l’ischémie en appliquant des patchs de trinitrine sur les veines digitales 12h/jour. Cela peut être associé à l’administration de 10 à 40g d’acide acétylsalicylique tous les 2 jours. Diminuer la douleur en administrant de l’acépromazine permettant une vasodilatation des vaisseaux à l’origine de la douleur grâce à son action antalgique. Compléter avec un aliment complémentaire type Protect Fourbure.

3) Protéger le pied : placer la jument sur une litière épaisse, plutôt des copeaux. Mettre en place un soutien furcal (de la fourchette) pour reporter le poids sur les talons. Utiliser une ferrure orthopédique avec soutien de la fourchette (fer à plaques).

 

Produits à tenir en stock

1) Anti-inflammatoires oraux (prescription): Equipalazone, Metacam Cheval (phénylbutazone), Avlezan inj, Finadyne (inj, pâte, granulés), Meflosyl ini (flunixine), Quadrisol 50mg/kg (inj) et 100mg/kg (oral), Metacam 15 mg/ml suspension orale et Metacam 20 mg/ml injectable, Ketofen 10 %, Comforion vet 100 mg/ml injectable (AINS)

2) Acide acétylsalicylique (prescription) : Aspirine 50 Coophavet, Vetalgine Grands animaux, Pyrévalgine, Salicyline 50%…

3) Pads de soutien furcal : Styrofoam, l’Equilox ou les Lily pads.

4) Patchs de trinitrine humains (prescription).

5) Acépromazine (prescription) : Vétranquil, Calmivet…

5) Aliments complémentaires : Phyto Fourbure, Protect fourbure…