Dirofilariose, cap sur la prévention

Bases à connaître 

• La dirofilariose, encore appelée « maladie des vers du cœur », est une maladie parasitaire du système cardiovasculaire due à des vers ronds (Dirofilaria immitis, groupe des filaires). La forme adulte du parasite vit dans les artères pulmonaires et parfois dans le ventricule droit du cœur.

• Cette affection peut toucher les chiens, les chats et les furets.

• Son évolution est lente, mais elle aura des répercussions cardiaques pouvant mener à une insuffisance cardiaque et à la mort de l’animal.

• Cycle du parasite : la transmission du parasite se fait par l’intermédiaire d’un vecteur, un moustique, qui injecte au moment de la piqûre des larves de stade III. Ces larves atteignent le stade V en 100 jours et migrent vers les artères pulmonaires et le ventricule droit. Il faut 6 mois pour qu’une femelle se développe et puisse libérer dans le système circulatoire des larves appelées microfilaires. De nombreux moustiques du genre Culex, Aedes, Anopheles peuvent servir de vecteurs.

• Répartition géographique du parasite, les zones à risque : elle est largement répandue dans le monde, principalement dans les zones chaudes et humides.

– Europe du Sud : Portugal, Espagne, sud de la France, Italie, Grèce, Roumanie…

 – Afrique du Nord

 – Antilles (Guadeloupe, Martinique), Réunion, Guyane…

• Signes au comptoir : l’animal peut rester longtemps asymptomatique. Durant cette période, les vers se multiplient à l’intérieur de l’organisme de manière insidieuse. Leur grand nombre provoquera une entrave au bon fonctionnement cardiaque.

Les premiers signes de la maladie sont visibles longtemps après la piqûre de moustique. L’animal pourra présenter de la toux, associée à des difficultés respiratoires, de la fatigue, de l’intolérance à l’effort, de l’amaigrissement et parfois des syncopes. Les signes d’insuffisance cardiaque droite seront tardifs dans l’évolution de la maladie.

• Diagnostic : il repose sur une échographie cardiaque avec parfois visualisation des vers adultes dans le cœur ou dans les gros vaisseaux. Le vétérinaire s’appuiera également sur des tests sérologiques pour déceler les antigènes des vers adultes (détection possible 6-7 mois après l’infection) et sur la visualisation des microfilaires dans le sang.

Conseils client

La lutte antimoustiques est essentielle pour limiter les risques de contamination.

1) Il faut d’abord éviter de sortir dans des zones humides ; éviter les sorties à la tombée de la nuit. Mettre des moustiquaires aux fenêtres et utiliser des ventilateurs.

2) Appliquer des produits répulsifs en pipette ou en collier (Advantix, Scalibor)

3) Il existe un traitement préventif (pipette, comprimé) qui détruit les larves avant qu’elles ne deviennent adultes. Il est recommandé de vérifier le statut de l’animal en regard de la dirofilariose avant de commencer ce traitement.

Quatre molécules appartenant à la classe des lactones macrocycliques sont disponibles : l’ivermectine, la milbémycine, la sélamectine et la moxidectine. Attention à la sensibilité de certaines races de chiens (avec la mutation du gène MDR1) vis-à-vis de ces molécules.

-    Animal qui vit en zone à risque : traiter un mois avant le début de la saison des moustiques, tous les mois pendant la saison des moustiques et un mois après la fin de la saison.

-    Animal qui voyage en zone à risque : traitement 1 mois avant le départ puis tous les mois pendant le séjour et 1 mois après le retour.

5) Traitement : sa mise en place et le choix des protocoles dépendent du stade d’infestation et de l’état général de l’animal. Il n’est pas dénué de risque et le meilleur traitement reste la prévention. En effet, la mort des vers adultes peut entraîner un état de choc, des réactions anaphylactiques, des embolies pulmonaires pouvant mener à la mort subite de l’animal.

Le repos strict pendant 6 semaines suite au traitement est indispensable pour éviter les risques d’embolie pulmonaire.

• Il existe des traitements adulticides reposant sur des injections intramusculaires de mélarsomine (Immiticide®), un dérivé arsenical. Les injections sont douloureuses.

• On a également des traitements microfilaricides : il est effectué 3-4 semaines après le traitement adulticide. Il repose sur l’utilisation de l’ivermectine, de la milbémycine.

• À ceci peut s’ajouter un traitement pour soutenir la fonction cardiaque.

 

Produits à tenir en stock

1) Produits à action répulsive contre les moustiques (chiens uniquement) :

– Frontline TRI-ACT, Perfikan, Synergix… (fipronil + perméthrine)

– Advantix, Ataxxa (imidaclopride + perméthrine)

- Scalibor, Deltatic, Canishield (deltaméthrine en collier), Seresto…

2) Produits actifs sur les microfilaires :

 – Milbemax, Milprazikan, Milbetel, Interceptor F (milbémycine)

 - Stronghold, Chanhold (sélamectine)…

 - Advocate (moxidectine)…