Dossiers
Conseil et pseudogestation
La grossesse nerveuse ou pseudogestation se traduit par une montée de lait (écoulement au niveau des mamelles), associée à des troubles du comportement de la chienne. Ce n’est pas une maladie, mais plutôt un dérèglement hormonal qui est pénible à supporter pour les maîtres. Le conseil fait sans prescription est possible accompagné de mesures hygiéniques simples, comme la diète.
Votre conseil débute par la mise en œuvre la méthode ACF (analyse, conseil, finalisation). Commencez par poser des questions sur l’animal puis passez aux questions sur la reproduction et les manifestations de la pseudogestation.
À quand remontent les dernières chaleurs ?
La chienne a-t-elle pu être saillie ? Y a-t-il des pertes vaginales (pus sang) ?
Importance de la production de lait ? Manifestation des troubles du comportement ?
Attention, assurez-vous auprès du maître que la chienne n’ait pas été saillie, afin de ne pas interrompre une gestation. Les troubles observés proviennent de dérèglements du fonctionnement ovarien qui bloquent l’involution du corps jaune. Le taux de progestérone, deux mois après les chaleurs, est très proche du taux de la femelle gestante, ce qui provoque la montée de lait et les signes comportementaux.
– Période d’apparition : un mois et demi environ à deux mois après la fin des chaleurs,
– Signes au comptoir : la femelle se conduit d’une manière anormale : gémissante, craintive, elle cache ses jouets près d’elle et peut présenter une certaine agressivité. Les mamelles se mettent à gonfler et au bout de quelques jours apparaît une sécrétion lactée plus ou moins importante.
La solution sans prescription la mieux adaptée à l’officine : associer un traitement oral à base de plantes ou d’autres principes actifs sans prescription, des applications locales et des mesures hygiéniques : pour stopper la lactation, décongestionner les mamelles et provoquer un « choc émotionnel ».
– Les soins locaux (emplâtres, pommades) permettent de soulager en partie la congestion des mamelles. Il faut éviter la succion en posant une bande de protection.
– Un emplâtre traditionnel constitué du mélange, à parties égales, de blanc d’Espagne (carbonate de calcium) et vinaigre (parfois irritant lorsqu’il a séché), ou d’une pommade iodée ou camphrée, peut être maintenu en place par un pansement compressif et renouvelé tous les jours jusqu’au tarissement de la sécrétion.
Le traitement hygiénique tend principalement à créer un choc hydrique et psychologique. Il comporte : une diète hydrique de 48 heures, un régime à base de légumes verts, des sorties fréquentes, la confiscation de tous les objets maternés...
Les traitements hormonaux classiques (œstrogènes) ne donnent pas satisfaction. De plus, ils ne sont pas dépourvus d’inconvénients pour la chienne (retour en chaleurs, hypertrophie clitoridienne, métrite).
En cas d’œdème des mamelles ou de forte lactation, l’administration d’un diurétique doux ou de furosémide pendant quatre à sept jours est utile.
Pour tempérer les troubles psychiques d’anxiété, sont parfois prescrits des antidépresseurs comme le chlorhydrate de clomipramine.
Conseils client
Après vous être assuré de l’absence de signe d’infection utérine, c’est-à-dire de perte, et après avoir vérifié l’impossibilité d’une gestation, vous pouvez conseiller un traitement sans prescription pendant une dizaine de jours, afin de réduire les manifestations de la pseudogestation.
Si ce traitement échoue, il faudra recourir aux inhibiteurs de la prolactine sur prescription après que le vétérinaire ait vérifié l’intégrité de l’appareil génital.
1) Conseil sans prescription :
– Traitement oral pour réduire la production lactée et le gonflement mammaire à l’aide de plantes, de diurétiques doux, d’homéopathie… En homéopathie, plusieurs remèdes sont habituellement indiqués : Ignatia, Crocus sativa, Nux vomica, Lac caninum (haute dilution), Pulsatilla et Urtica urens (basse dilution)...
– Aliment complémentaire contre le stress : pour réduire les troubles du comportement
– Le traitement hygiénique tend principalement à créer un choc hydrique et psychologique. Conseillez les mesures suivantes : diète hydrique de 24 à 48 heures, restriction alimentaire (régime à base de légumes verts), purgation (laxatif doux), sorties fréquentes, confiscation de tous les objets maternés par la chienne.
– Soins locaux (emplâtres, pommades) pour soulager la congestion des mamelles. La succion peut être réduite en posant une bande de protection. Un emplâtre traditionnel constitué du mélange, à parties égales, de blanc d’Espagne (carbonate de calcium) et vinaigre (parfois irritant lorsqu’il a séché), ou d’une pommade iodée ou camphrée, peut être maintenu en place par un pansement compressif et renouvelé tous les jours jusqu’au tarissement de la sécrétion.
2) Conseil avec prescription
– Les inhibiteurs de la prolactine sont à privilégier : les plus prescrits sont à base de cabergoline. Ils sont parfois accompagnés d’effets secondaires comme les vomissements, c’est aussi le cas pour les préparations à base d’inhibiteur de la prolactine pour humains (bromocriptine – Parlodel). L’anti vomitif de choix dans ces cas-là et la metopimazine pour humai, dont le princeps est le Vogalène.
– En cas de forte lactation, l’administration de furosémide à la posologie de 4 mg/kg/j pendant quatre à sept jours est utile.
– Pour tempérer l’anxiété, sont parfois prescrits des antidépresseurs comme le chlorhydrate de clomipramine.
En cas de grossesses nerveuses répétées, la véritable solution réside dans la stérilisation de la femelle par ovariectomie.
Posologies des inhibiteurs de la prolactine sur prescription
• Métopimazine (Vogalène) 0,25 mg/kg PO
• Cabergoline (Galastop, Finalac, Kelactin) 5 µg/kg/j PO 5 à 10 jours.
• Métergoline (Contralac) 0,1 mg/kg PO 2 fois/jour pendant 8 à 10 jours.
• Bromocriptine (Parlodel – médicament humain) 2,5 µg/kg le 1er jour, puis 5 µg/kg le 2e jour puis passage à 10 µg/kg/jour en 2 prises quotidiennes pendant 5 à 10 jours + métopimazine (pour éviter vomissements).
Produits à tenir en stock
1) Sans prescription : Antilaiteux (Biocanina)…
2) Aliments complémentaires contre le stress : Alphacalm Tasty, Anxitane, Zylkène 75 et 225, Vital’Form Stress,…
3) Diurétiques doux : Phytophale, Lespedevet...
4) Inhibiteurs de la prolactine (prescription) : Contralac 5 et 20 (Virbac), Galastop (Ceva), Finilac 50 (TVM), Kelactin 50 (Destaing), Dogalact (Vetoquinol)
5) Diurétiques (prescription) : Dimazon, Furozenol, Libéo…
6) Anxylotiques : Clomicalm 5, 20 et 80…
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