Dossiers
Arthrose, boiteries : vous avez des solutions !
Les ventes d’aliments complémentaires pour les articulations représentent une véritable opportunité pour la pharmacie. L’équipe officinale doit préparer des conseils classiques comme : « le chien qui boite au réveil » ou « le chat qui a du mal à monter sur le canapé ».
Pour faire face à ces situations assez courantes, préparez-vous?! L’officine dispose de produits de qualité qui fidéliseront les propriétaires d’animaux. Autre secteur d’activité porteur : le renouvellement de prescription vétérinaire. AINS et chondroprotecteurs sont des produits couteux, prescrits sur des périodes très longues, à vous d’informer vos clients de votre capacité à renouveler les ordonnances. Passez à l’action?!
Le conseil pour les articulations exige un bon niveau technique. Il sera facilité par la une mise en œuvre de la méthode de conseil Vetofficine (ACF – voir détail sur le site). Tout commence parfois par une demande de conseil suite à une boiterie. Ou par une demande spontanée après avoir remarqué un produit dans le rayon ou une communication en vitrine. Parfois c’est une prescription vétérinaire qu’un client veut renouveler.
Dans tous les cas, après avoir récupéré les informations sur l’animal lui-même (âge, race, poids, état de santé, appétit, prise de boisson) et évalué le risque, le pharmacien doit appliquer un questionnaire rapide pour explorer la boiterie : arthrose ou traumatisme??
Dépistage de base au comptoir
1) Arthrose
– Chez le chien : l’animal a-t-il du mal à se lever?après une période d’inactivité?? Du mal à marcher?? À froid?? À froid et chaud?? Quel membre semble le plus douloureux?? A-t-il eu des radios chez un vétérinaire??
– Chez le chat, la boiterie est plus rare chez le chat et les signes qu’il faut dépister sont plus discrets : baisse d’activité, réticence à sauter, diminution de la hauteur possible des sauts...
2) Traumatisme : y a-t-il eu un traumatisme?? Que s’est-il passé?? Quel membre est touché, est-il bloqué?? Un membre est-il maintenu en l’air en permanence?? Depuis quand?? Est-il gonflé, y a-t-il des craquements?? Fracture??
Profil type du sujet arthrosique : boiterie « à froid », difficulté à sauter (chat)… Cette suspicion doit être confirmée chez le vétérinaire par un contrôle radiographique. Cela ne doit pas retarder la mise en place d’un traitement d’attente à l’aide de chondroprotecteurs sans prescription.
Rappelons qu’il existe de multiples causes de boiterie que seul le vétérinaire peut diagnostiquer : tendinites aiguës ou entorse, rupture du ligament croisé (genou), fractures, tumeurs osseuses... Si au bout de 5 jours avec un traitement sans prescription, avec du repos, une boiterie ne s’améliore pas, la consultation est incontournable?!
Soyez toujours prudents et évaluez le risque : retenez les démarches en fonction du risque.
• Risque fort : animal âgé, état général perturbé, perte d’appétit, fracture, perte appui permanent sur un membre, gonflement important... Vos conseils : consultation vétérinaire en urgence + repos + immobilisation du membre atteint.
• Risque faible ou modéré : chien en bon état général, appétit conservé, boiterie à froid qui régresse à chaud, boiterie suite à surmenage sans perte permanente d’appui… Dans ce cas, votre conseil est souhaitable, en attendant la consultation du vétérinaire.
Former l’équipe pour connaitre les produits
L’objectif est d’augmenter le confort de l’animal tout en limitant la progression de la maladie arthrosique. A vous de choisir la solution adaptée pour un animal donné.
1) Les chondroprotecteurs : maintien de la mobilité, protection de l’articulation, ce sont les plus vendus sans ordonnance.
Après une période initiale de 4 semaines à dose maximale, les chondroprotecteurs sont ensuite administrés par cures de 10 à 21 jours à une dose plus faible, en continu sans aucun risque. Intéressez-vous à la composition. La teneur en chondroïtine sulfate — en général, entre 400 et 800 mg par comprimé ou prise — est un critère important de sélection. En effet, la chondroïtine fournit un protéoglycane essentiel de la matrice qui intervient dans l’inhibition des enzymes responsables de la dégradation des cartilages articulaires et contribue à la diminution de l’inflammation. D’autres molécules sont souvent associées, comme la glucosamine qui stimule la synthèse du collagène et des protéoglycanes (dont la chondroïtine sulfate) par les chondrocytes et de l’acide hyaluronique par les synoviocytes?; le hyaluronate de sodium qui confère au cartilage ses propriétés d’élasticité et de solidité, les plantes (Harpagophytum, Reine des Prés, Ficus, Equisetum) pour leurs composants anti-inflammatoires naturels… Et bien d’autres encore.
2) Phytothérapie
En phytothérapie, c’est l’harpagophytum à la posologie minimale de 20 mg d’harpagoside par jour qui est le plus utilisé, en cure régulière de dix jours par mois. D’autres plantes comme La Reine-des-prés, le Fucus et l’Equisetum ont aussi un effet anti-inflammatoire doux.
3) Homéopathie
L’Arnica 7 ou 9 CH réduit la douleur. D’autres remèdes sont aussi indiqués à plus long terme pour leurs propriétés anti-inflammatoires et antalgiques : Colchicum 9 CH, Rhus tox 5 CH, Bryonia 9 CH, Rhododendron 9 CH, Solidago 9 CH… Un complexe homéopathique facilite le conseil pour associer différents remèdes : Traumasédyl PA.
4) Produits avec prescription
Les médicaments utilisables contre la douleur et l’inflammation sont tous sur prescription. Un effet pervers de cette législation est d’encourager la délivrance des médicaments pour humains en OTC. Attention aux accidents thérapeutiques, surtout chez le chat, dont vous seriez pleinement responsables. Le paracétamol est interdit tout comme l’ibuprofène?! Chez le chien, l’Aspegic enfant nourrisson est le moins dangereux à condition de ne pas dépasser 10 mg/kg sur 24 heures, pendant moins de 3 jours et de ne pas excéder 500 mg sur un grand chien. Les AINS couramment prescrits en médecine canine et féline sont le méloxicam (Métacam et nombreux génériques), le carprofène, l’acide tolfénamique, le robenacoxib et le firocoxib...
Conseils client
Pensez à bien rappeler les points suivants au moment de la délivrance :– Administrer les AINS au moment du repas?;– En cas de vomissement, avertir le propriétaire d’interrompre le traitement.– Conseillez de réduire les posologies de moitié pour les animaux très âgés ou buvant beaucoup, en attendant un contrôle biochimique chez le vétérinaire. Rappelez que l’administration d’AINS sur une longue période doit s’accompagner d’une surveillance régulière de la fonction rénale et hépatique. – Si l’animal est en surpoids, pensez à lui conseiller un régime ou un aliment hypocalorique. Dépister l’arthrose avec compétence, accompagner le traitement du vétérinaire, donner des conseils hygiéniques et proposer des produits sans prescription et des aliments complémentaires en libre-service, tels sont les objectifs que doit se fixer l’équipe officinale.
Opportunités au comptoir
1) Demande spontanée : méthode ACF (voir site vetofficine.com), conseil personnalisé.
2) Prise en charge de l’arthrose : conseil d’une spécialité de l’officine au long cours (voir rayon p.10)
3) Prise en charge des boiteries ponctuelles : repos et antidouleur (sur prescription ou sans prescription)
Questionnaire boiterie
1) Arthrose : l’animal a-t-il du mal à se lever?? Du mal à marcher?? À froid?? À froid et chaud?? Quel membre semble le plus douloureux?? A-t-il eu des radios chez un vétérinaire??
2) Traumatisme : Y a-t-il eu un traumatisme?? Que s’est-il passé?? Quel membre est-il touché, est-il bloqué?? Un membre est-il maintenu en l’air en permanence?? Depuis quand?? Est-il gonflé, y a-t-il des craquements?? Fracture??
Si un membre est tenu en l’air en permanence ou si le propriétaire entend des craquements : direction le vétérinaire, il y a risque de fracture, de déchirure ligamentaire (ligament croisé du genou) ou d’entorse.
Conseil pour la douleur : sans ou avec prescription
Ce conseil concerne essentiellement les boiteries ponctuelles suite à un traumatisme, un choc ou autre.
1) Conseils sans prescription
Repos + aliments complémentaires exclusifs pharmacie à base d’Harpagophytum sur 10 jours. Option : homéopathie ou phytothérapie avec extrait sec ou H.E. locales ou par voie orale. Autre option : chez le chien, l’Aspégic E/N à 10 mg/kg en une prise/jour peut dépanner exceptionnellement?; pas chez le chat trop sensible aux AINS.
2) Conseils avec prescription
AINS pour chien et chat, type meloxicam. Une seule spécialité exclusive de la pharmacie, Rheumocam 2,5 mg. Médicament le plus prescrit : Metacam. Alors qu’en médecine humaine les AINS en OTC sont légion, il est inconcevable de ne pas disposer de présentations exonérées en pharmacie et pourtant c’est le cas. En cas de conseil « sauvage », à vos risques et périls, faites respecter une posologie de sécurité et dépistez au préalable les sujets à risque (qui boivent beaucoup ou qui vomissent).
Prise en charge de l’arthrose
Les chondroprotecteurs associés à la phytothérapie vous permettent de soulager le sujet arthrosique et de préserver son capital articulaire. N’hésitez pas à conseiller des cures continues, tout au long de l’année. Choisissez des produits concentrés en chondroïtine à la formule la plus complète possible, soit en comprimé, soit en poudre à mélanger dans la nourriture.
Ces produits peuvent être associés aux AINS prescrits par le vétérinaire. Le dernier en date est le Galliprant d’Elanco qui vient d’être primé pour son caractère innovant. Le plus prescrit est le Metacam. Communiquez à fond sur le renouvellement de prescription et la « préservation du capital articulaire ».
Enfin chez les animaux obèses, pensez au surpoids qui doit être impérativement réduit.
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