Alimentation ménagère du chien: Maitrisez ce conseil en nutrition de base

Vous présentez un rayon nutrition ou vous prévoyez d’en installer un ? Afin de gagner en crédibilité, l'équipe officinale doit pouvoir conseiller sur la composition d'une ration ménagère, même si vous ne vendez que des croquettes. Préparer un repas équilibré chaque jour n’est pas si simple ! 

L’alimentation des animaux de compagnie comporte une forte part affective ainsi qu’une projection des conceptions et des priorités personnelles des propriétaires. « Le frais c’est meilleur, c’est plus naturel ! ». Certes les aliments industriels sont plus pratiques, plus économiques et plus complets, mais le cœur a des raisons… Toutefois, vous allez rappeler les besoins vitaux auxquels la « bonne nourriture fraiche » doit répondre. 

Rappel des besoins fondamentaux

Selon les références retenues, une alimentation de base doit contenir (en termes de matière sèche) de 20 à 30 % de protéines, de 10 à 20 % de lipides et de 35 à 40 % de glucides. Les fibres doivent représenter entre 3 et 5 % de l'aliment. Pour les chiens en surpoids, une proportion allant jusqu'à 5 % de fibres dans l'aliment est recommandée.

Il n’y a pas de nécessité de diversité alimentaire. Le chien est plus sensible à la texture et à l'odeur de sa nourriture. Certains régimes populaires tels que le BARF (« des os et de la nourriture crue ») et le végétarisme comportent plus de risques et de complexités que d'avantages nutritionnels.

En pratique, une ration « ménagère » quotidienne, équilibrée comporte six grands types d’ingrédients : 

1. La source de protéine animale.

2. Les légumes.

3. Les féculents.

4. L’huile.

5. Le Complément minéralo-vitaminé (CMV).

6 L’eau à volonté.

La source de protéine animale 

Recommandez une source régulière de protéine animale : viande (partie musculaire maigre désossée), poisson, en frais ou surgelé. Bœuf, poulet, dinde, veau, colin, saumon... au propriétaire de choisir. Le taux de matières grasses ne doit pas dépasser 5 %. Les abats et le porc sont déconseillés pour des raisons sanitaires.

La source de protéines quotidienne doit être pesée, au moins une fois (idée du volume).

Conseillez de cuire à cœur toutes les viandes et les poissons, même si ceux-ci étaient congelés et respecter des règles d’hygiènes strictes (surtout avec la volaille). En effet, la viande et le poisson crus peuvent véhiculer des bactéries, des virus et des parasites. Attention aussi au respect de la chaine du froid. 

Les légumes 

Les légumes peuvent être frais, congelés ou en conserve : haricots verts, courgette (le légume le moins calorique), carotte, petits pois, courge (équivalents en apports caloriques) ... Déconseillez pour des raisons de confort digestif la famille du chou et surout pour des raisons de toxicité l’ail, l’oignon, le poireau, l’échalote, la ciboulette, la tomate, l’aubergine, le poivron et le piment. 

Dans le cas de légumes appertisés, la conserve doit être toujours hermétiquement fermée juste avant son utilisation. 

Pour des motifs sanitaires et d’appétence, les légumes doivent être cuits à l’eau sans assaisonnement (pas d’ajout de sel ou de matière grasse par exemple), sauf ceux déjà cuits). Le propriétaire peut les conserver au frais ou congelés. Il doit les écraser et bien les mélanger au reste de la ration pour éviter le tri.

Les féculents 

Lorsqu’un chien n’est pas allergique ou intolérant au gluten (groupe de protéines contenus dans certaines céréales), les féculents courants - pâtes, blé, semoule - apportent une énergie bien adaptée. Pour ceux qui sont intolérants, d’autres féculents sont préférables : riz ou brisures (blanc pour des raisons de digestibilité), pomme de terre, maïs, patate douce, petits pois... 

La cuisson dépend du type de féculent. Cuisson « al dente » pour les pâtes ; cuisson lente et prolongée pour le riz, les pommes de terre, le maïs… Conseillez de bien peler les pommes de terre, car la peau contient des composés toxiques pour le chien. Le propriétaire ne doit pas congeler les féculents (risque de mycotoxines, mauvaise assimilation de l’amidon une fois congelé). L’usage des féculents est contraignant avec une cuisson quotidienne.

L’huile et le complément minéralo-vitaminé (CMV) 

- L’huile apporte au chien des acides gras essentiels ω3 et surtout ω6 qu’il ne peut synthétiser. Conseillez de donner de l’huile de colza ou un mélange d’huiles (Isio 4 ou Equilance 5). Les autres huiles, comme l’huile d’olive, ainsi que les graisses animales, comme le beurre, n’apportent que de l’énergie concentrée et doivent être ajoutées avec parcimonie, en hiver par exemple. 

Chez les jeunes ou les vieux chiens, on peut remplacer une partie de cette huile par des huiles de poisson qui contiennent des acides gras ω3 à chaîne longue (EPA et DHA. L’huile de foie de morue est à proscrire, car elle peut provoquer une hypervitaminose A. 

Indiquez que l’huile ne doit pas être cuite, mais être mélangée crue à la ration. 

- Après avoir ajouté l’huile, le propriétaire doit ajouter un complément minéral vitaminé (CMV) que vous devez proposer aux propriétaires. L’ajout d’un CMV dans une ration ménagère est essentiel pour équilibrer l’apport en phosphore et le déficit en calcium, à la source de pathologies comme l’hyperthyroïdie.

L’eau 

L’eau fraiche et propre doit être disponible en permanence dans une gamelle surélevée ou à l’aide d’un distributeur d’eau. 

Distribution de la ration 

Un chien doit être nourri préférentiellement en 2 repas par jour pour favoriser sa satiété et pour éviter que le volume de la ration soit trop important et ainsi diminuer le risque de SDTE. Dans le cas d’un jeune, il est conseillé de donner plutôt 3 repas par jour. Si le chien ne finit pas sa gamelle, vous devez jeter dans l’heure.

 Conseils client 

1) Vos instructions de base :

1. Cuisez la viande maigre.

2. Cuisez le riz.

3. Cuisez les légumes à la vapeur ou faites-les bouillir.

4. Mélangez la viande cuite, le riz cuit et les légumes cuits dans un bol.

5. Ajoutez une cuillère à soupe d'huile végétale et le CMV.

6. Mélangez bien tous les ingrédients.

Conseillez de cuire en avance la viande ou le poisson et les légumes choisis puis les conserver au frigo quelques jours ou au congélateur quelques semaines. 

Le féculent doit être cuit le jour même. L’huile et le CMV ne doivent pas être chauffés. Si le chien trie, conseillez de mixer la ration. Il est conseillé de préparer une quantité pour 24 heures, puis de diviser selon le nombre de repas en conservant le reste au réfrigérateur.

2) Exemple général de ration ménagère

Ration ménagère pour un chien adulte de 10 kg, basée sur des portions adaptées à ses besoins (30 à 50 g/kg/jour) :

- Viande maigre (poulet, dinde, bœuf haché) : 150 à 200 g

- Riz cuit : 100 g

- Légumes cuits (carottes, courgettes, haricots verts) : 50 g

- Huile végétale (comme l'huile de colza) : 1 cuillère à soupe

- CMV, selon les indications du fabricant.

Attention aux troubles digestifs lors de l’introduction d’un nouvel aliment. Adaptez les doses en fonction de l’âge. 

 Que penser des os crus ? 

On trouve du calcium et du phosphore dans les os, le chien peut en consommer, mais pour diminuer les risques liés aux esquilles pointues ou tranchantes, il est essentiel de les donner crus et frais. Même ainsi, les os présentent des risques d’obstruction ou de brisure de dents. Conseillez d’éviter absolument les os de volaille et de lapin.