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Vermifugation des ovins - Conseil contre les strongles

Date de publication :
07/01/2020
Catégorie :
Dossiers

Les strongles, notamment les parasites de la caillette du genre Ostertagia et Haemonchus, sont les plus fréquents parmi toutes les helminthoses chez les ovins.

Le printemps est la période de contamination maximale et donc les strongles digestifs apparaissent en nombre important dès le mois de juin. Ce sont les agneaux qui sont les principaux touchés et en particulier l’agneau d’herbe.
Au comptoir, l’éleveur signale des symptômes assez violents : amaigrissement, anorexie, anémie [les strongles sont hématophages], entérite et parfois mort en 10 jours pour les formes suraiguës. Chez les adultes, on rencontre plutôt : dépérissement en hiver, épisodes diarrhéiques et œdème de l’auge.
Les répercussions zootechniques et pathologiques sont importantes dès la première saison d’herbe et à partir du sevrage. L’incidence des strongles digestifs sur la croissance a été estimée à moins de 5-6 kg entre les agneaux non traités et les agneaux protégés.
Chez les ovins, notez l’existence du « post parturient rise ». Il s’agit d’un phénomène apparaissant chez la brebis après le part, et qui se traduit par une augmentation intense du nombre de strongles.

Stratégie de conseil actuelle

Bien que chaque troupeau présente une situation différente, les vétérinaires spécialistes de l’élevage ovin tendent à proscrire les traitements systématiques au regard des problèmes de résistance.
En effet, ces problèmes de résistance aux médicaments antiparasitaires émergent dans un grand nombre de troupeaux, différents outils doivent donc être utilisés dans le cadre d’une approche intégrée. Tout le monde s’accorde à réduire la dépendance à l’égard des antiparasitaires en utilisant une bonne gestion du pâturage, des stratégies de monitorage par coprologie et des méthodes de surveillance clinique.
Si des vermifuges doivent être utilisés, le traitement administré doit faire l’objet de toutes les attentions pour être pleinement efficace. Dans les élevages où l’on soupçonne une perte d’efficacité des vermifuges utilisés antérieurement, un test de réduction des comptes d’œufs dans les fèces devrait être fait. Dans le cas où un manque d’efficacité est démontré, on devrait opter pour un vermifuge d’un autre groupe. Ces changements de pratique doivent être instaurés le plus rapidement possible pour ralentir le phénomène, de façon à éviter des pertes importantes. Certains éleveurs appliquent le concept de refuge, afin de garder un bassin de parasites sensibles qui diluent les parasites résistants (15 à 20 % des animaux adultes ne sont pas vermifugés.
Enfin, une quarantaine sévère et une grande vigilance s’imposent lors d’introduction de nouveaux sujets qui peuvent abriter des vers résistants.

Veiller à la posologie chez les ovins

Si un traitement est instauré, attention au respect de la posologie adéquate et du timing de traitement pour réduire le risque de développement de « résistances ou d’accoutumances » des strongles aux antiparasitaires. La pratique des traitements antiparasitaires sur les brebis et les agneaux s’enlise parfois dans une routine néfaste. Ainsi, la quantité de médicament à administrer est établie par estimation visuelle du poids des brebis. Poids qui présente des variations importantes en fonction de la race, de l’état physiologique, du régime alimentaire... Il existe des variations de 13 kg en moyenne entre les différentes catégories d’animaux. Si les traitements antiparasitaires sont réalisés pour un poids standard de 60 kg, alors que les valeurs extrêmes sont comprises entre 45 kg et 90 kg, le traitement antiparasitaire ne sera actif que sur les animaux dont le poids estimé est inférieur à 60 kg. En revanche, pour les autres, la quantité d’anthelminthique administrée sera en sous-dosage. Ce dernier peut être encore aggravé par l’utilisation des pistolets doseurs défectueux.

Vermifuges courants

Traitements contre les strongles par voie orale : Panacur 2,5 %, Hapadex Suspension orale à 100 mg/ml et 50 mg/ml, Valbazen 1,9 % Moutons et chèvres, Disthelm 2,5 %...
Traitements contre les strongles par voie orale à base d’ivermectine : Baymec solution buvable pour ovins, Oramec Ovins solutions buvables...
Traitements contre les strongles par injectable : Ivomec Ovins injectable, Cevamec Bovins-ovins injectable, Prevansa 5 mg/ml/125 mg/ml Solution injectable pour bovins et ovins…

Conseils pratiques

Périodes classiques de traitement, sous réserve de confirmation par le vétérinaire : les brebis au cours du dernier tiers de leur gestation et deux semaines avant la mise bas, tous les animaux avant la mise au pâturage, les adultes à la mi-juin et les agneaux au sevrage et fin août.
Si des diarrhées apparaissent, l’éleveur devra traiter en cours de saison?; vous pouvez aussi conseiller de faire des coprologies pour confirmer la strongylose. Conseillez une vermifugation des brebis.

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