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Troubles digestifs bénins : préparer les conseils de proximité

Date de publication :
29/08/2021
Espéce :
Chat
Catégorie :
Dossiers

Pour votre conseil lors de trouble digestif bénin, comme une légère diarrhée, des nausées ou de la constipation, vous disposez de deux armes efficaces : des produits non soumis à prescription et la mise en place d’une diète d’au moins 12 heures. Une bonne connaissance des pathologies est nécessaire pour ajuster le conseil de première intention et, si nécessaire, adresser au vétérinaire.

 

Tout commence par la mise en œuvre de la méthode ACF (analyse conseil et finalisation). Commencez par questionner votre client à la recherche d’éventuels signes de gravité, nécessitant une consultation rapide chez un vétérinaire : diarrhée sévère, vomissements abondants ou nombreux (plus de 5), hyperthermie, apathie, présence de sang, jeunes sujets, sujet âgé, troubles depuis plusieurs jours... Si aucun de ces signes n’est dépisté et que les troubles sont récents, de peu d’amplitude et sur un sujet sans risque particulier, vous pouvez déployer un conseil sur 2 à 5 jours maximum.

 

Conseil de base : pansements digestifs plus diète

En cas de vomissements et/ou de diarrhée, sans répercussion sur l’état général, recommandez une diète de 12 à 24 heures (avec hydratation orale) suivie d’une réalimentation progressive et l’administration d’un pansement digestif (voir encadré).

 

Constipation : laxatifs plus diète

Pour un animal constipé, notamment un chat, vous pouvez conseiller : les laxatifs osmotiques sous forme de comprimés (Laxatif Biocanina) ou l’administration de paraffine sous forme de pâte appétente ou de boulettes (Laxidéal, Easypill Chat Boules de poils). Ces compléments sont à administrer lors des épisodes de constipation, voire en entretien. Les pâtes appétentes sont à administrer directement dans la gueule ou mélangées à la nourriture. Chez le chat vous pouvez conseiller de les « coller » sur la patte antérieure du chat, afin que ce dernier l’ingère lors de sa toilette.

Lors de constipation sévère, il peut être prescrit des laxatifs émollients tels le docusate de sodium et des laxatifs osmotiques hypoammoniémiants, tel que le lactulose, à administrer par voie orale. Le Microlax Bébé présente un intérêt dans le cas de constipation basse (un applicateur par voie rectale).

 

Ésérine et boules de poils

Pour les chats présentant des vomissements associés à la constipation, vous pourrez être amenés à délivrer des comprimés à base d’ésérine (exonéré de la liste I). L’ésérine augmente le tonus et le péristaltisme intestinal, permettant ainsi l’élimination des poils. Les vétérinaires la prescrivent en cures régulières de 3 à 5 jours par mois. Soyez prudent : contre-indication en cas de gestation et lors d’obstruction par corps étrangers autres que poils, ainsi que lors d’occlusion intestinale. Si vous avez un doute sur un de ces points, abstenez-vous.

 

Probiotiques, prébiotiques, vitamines et plantes : pour la « santé » du microbiote

Le microbiote, encore appelé flore intestinale, est considéré par de nombreux chercheurs comme essentiel à la santé digestive. A l’occasion de troubles digestifs bénins ou lors de diarrhée consécutive à une antibiothérapie, recommandez l’administration de compléments alimentaires avec des probiotiques, des prébiotiques, des enzymes, des plantes et différentes vitamines. Notez l’arrivée d’une gamme d’aliments riches en probiotiques, orientés vers la santé du microbiote dans la gamme LAPSA.

 

Réhydratants : toujours utiles et trop souvent oubliés

Les réhydratants sont faciles à conseiller et indiqués pour les diarrhées et les vomissements ; ils permettent d’accompagner la diète et de restaurer l’équilibre hydro-électrolytique. Vous devez en référencer au moins un ! Vous pouvez aussi les conseiller dans les cas graves en attendant la visite chez le vétérinaire. Pensez à l’exemple des nourrissons qui font systématiquement l’objet d’un apport en réhydratant oral. Il existe des réhydratants adaptés, pour chiens et chats. Si vous n’en disposez pas, conseillez d’administrer de l’eau sucrée à 5 % (sauf en cas de diabète).

 

Médicaments sur prescription : stock à tenir

Tenez en stock les principaux médicaments prescrits par les vétérinaires voisins.

1) Antidiarrhéiques (tous sur prescription)

Les plus prescrits sont : lopéramide (Lopéral, Diarstop), bromure de prifinium (Prifinial), iodure de tiémonium et atropine. Ils permettent de diminuer l’amplitude et la fréquence des contractions péristaltiques et exercent un effet antisécrétoire. Ils présentent un intérêt dans la plupart des cas de diarrhée aiguë et douleurs intestinales.

Prévenez le propriétaire de la possibilité d’une mydriase et d’un assèchement de la muqueuse buccale, conduisant l’animal à faire des « grimaces ». Ces symptômes sont sans gravité et disparaissent spontanément en quelques heures. Votre conseil : penser à mettre de l’eau à disposition des animaux.

2) Antivomitifs (tous sur prescription)

Sachez que le Maropitant (Cerenia), indiqué pour les chiens en comprimé, mais autorisé en injectable pour les chiens et les chats, s’impose comme le produit le plus efficace en une seule administration sur 24 heures et donc le plus prescrit. L’autre antivomitif prescrit est le métoclopramide (Emeprid). Il est disponible sous forme injectable, comprimés et solution buvable. Le traitement oral est à administrer à la dose de 0,5 à 1 mg/kg/jour en 2 prises, environ une demi-heure avant les repas.

3) Antiulcéreux (tous sur prescription)

En cas de gastrite, le seul antiacide disponible en médecine vétérinaire pour chiens est la cimétidine (Zitac 100 et 200), à la posologie de 5 mg/kg de poids, trois fois par jour, par voie orale. Le Zitac figure parmi les médicaments les plus vendus en pharmacie. De nombreux vétérinaires préfèrent prescrire l’oméprazole pour humains (Mopral ou génériques OTC), car une seule administration quotidienne suffit. La posologie habituelle est de 2 mg/kg de poids vif par jour pendant 28 jours consécutifs.

 

En cas de doute sur la gravité, conseillez une consultation chez le vétérinaire. La vermifugation est le principal conseil associé. Examinez la ration alimentaire et proposez soit un aliment complémentaire, soit un aliment pour chien ou chat si vous avez un rayon nutrition.

 

 

 Quel pansement digestif conseiller ?

Différents pansements sont utilisables pour le traitement des gastrites (vomissements) et des inflammations e l’intestin grêle et du gros intestin (diarrhée).

– Estomac : recommandez l’administration de phosphate d’aluminium (Phosphaluvet, IntestoPro) ou de gel de polysilane (pour humains).

– Intestin : recommandez l’administration de diosmecite (Easypill Smectite Chien ou chat, pour humains Smecta), de kaolin (Canikur, Kaopectate), de Bentonite-montmorillonite (Diarsanyl)...

Plusieurs produits associent au pansement digestif, des probiotiques ou prébiotiques, utiles pour le microbiote et permettent un conseil complet « tout-en-un ».

 

 

Chats : boules de poils et constipation

Pour les chats sédentaires ou en surpoids, l’ingestion de nombreux poils lors de la toilette, avec formation de trichobézoards, conduit souvent à des problèmes de constipation chronique. Recommandez alors un aliment enrichi en fibres. Conseillez de favoriser l’abreuvement : mise à disposition « permanente » d’eau fraîche, renouvelée régulièrement et distribuée de préférence dans des récipients en verre ou en inox (le plastique pouvant donner un goût à l’eau). Repérer les préférences du chat en matière d’abreuvement (eau qui coule, flaques…) et les favoriser. Conseillez d’augmenter l’exercice (nombreux cas de constipation chez les chats sédentaires âgés et/ou surpoids), et de brosser régulièrement.

 

 

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