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Renouvellement d’ordonnances : les bonnes pratiques

Date de publication :
02/10/2022
Espéce :
Chat
Catégorie :
Dossiers

Le renouvellement d’ordonnances vétérinaires est un enjeu économique important pour l’officine. Le pharmacien doit combiner une communication active respectueuse de la législation, une offre économique compétitive, tout en respectant les bonnes pratiques de dispensation à l’officine des médicaments vétérinaires soumis à prescription. Cela ne s’improvise pas, voilà donc un rappel des informations à connaitre pour les membres de l’équipe officinale.

« Tous les médicaments vétérinaires sont disponibles en pharmacie ! Avec ou sans ordonnance, vous êtes libre de choisir. » Voici l’accroche de l’affiche diffusée par Vetofficine pour le compte de l’UNPVO qui résume bien la situation à la fois du point de vue économique et du point de vue législatif. Rappelons que la pharmacie est seule autorisée à délivrer tous les médicaments à tous les clients, contrairement au vétérinaire qui doit se limiter à ses propres clients. Or, il semblerait que plus de 80 % des clients l’ignorent !

Comme le rappelle la vidéo (voir lien) produite par l’ANPVO et l’affiche de l’UNPVO, le vétérinaire est tenu de remettre une ordonnance, même pour une simple boite d’un comprimé de Bravecto. La remise de l’ordonnance est obligatoire avant la délivrance par un professionnel, vétérinaire ou pharmacien. Des mentions précises doivent figurer sur l’ordonnance (voir encadré) qui vous serviront à remplir l’Ordonnancier des médicaments vétérinaires. Si le vétérinaire a « oublié » l’ordonnance, par exemple pour une boite de Bravecto, demandez à votre client de la réclamer à l’occasion d’un passage chez le praticien.

 

Bonnes pratiques de dispensation

L’Ordre national des pharmaciens a édité des fiches sur la dispensation à l’officine des médicaments vétérinaires pour les animaux de compagnie et les animaux de rente. Elles sont disponibles sur le site pour le téléchargement. Elles vous permettront de respecter la législation pour les mentions à faire figurer sur l’Ordonnancier des médicaments vétérinaires, la durée de validité de l’ordonnance, le droit de substitution générique, la lutte contre l’antibiorésistance, le colisage…

Voici en résumé quelques points importants à connaitre :

1) En règle générale une ordonnance est valide un an (sauf antibiotiques et autres médicaments particuliers) ou pour un traitement chronique au maximum 3 mois.

2) Ordonnancier des médicaments vétérinaires : à remplir avec le nom du vétérinaire prescripteur et son numéro d’Ordre, les informations sur le détenteur des animaux, le nom du médicament, la quantité délivrée, la date, le numéro de lot…

3) Le droit de substitution générique du pharmacien d’officine ne s’applique pas à la pharmacie vétérinaire. C’est une anomalie explicable uniquement par l’absence de « sécurité sociale » pour les animaux et la pression des vétérinaires sur les autorités.

4) Livraison à domicile : le pharmacien d’officine peut avoir recours à un intermédiaire pour la remise au propriétaire de l’animal des médicaments vétérinaires listés, si le délai entre les soins et la délivrance n’excède pas 10 jours et en respectant certaines précautions comme la l’insertion dans le colis de l’ordonnance originale, ou d’une copie avec les mentions de délivrance, numéro d’ordonnancier à conserver par le propriétaire 5 ans...

5) Les médicaments humains peuvent être délivrés aux animaux dans le cadre de la cascade (voir encadré). « Usage vétérinaire » doit être inscrit sur la boîte.

6) Prudence et révision des conditions légales particulières pour les antibiotiques, les médicaments potentiellement dopants, les stupéfiants, les vaccins…

 

Proposer un service de qualité

La première attente des clients et la disponibilité du médicament dans un délai court, si possible en 24 à 48 heures maximum. Cela suppose que votre équipe ait accès par téléphone ou par informatique au système de commande d’un grossiste vétérinaire spécialisé.

Si vous n’avez pas de compte, en ouvrir un est très simple et vous permettra de bénéficier d’un vaste catalogue de produits vétérinaires, pour toutes les espèces, à des conditions commerciales favorables et avec des délais de livraison rapides (moins de 24 heures en général). Cela ne vous empêche en rien d’utiliser les offres vétérinaires de votre répartiteur habituel pour les produits-conseils des gammes exclusives de la pharmacie.

En dermatologie, cardiologie, hormonologie, rhumatologie, la bonne stratégie consiste à tenir en stock les médicaments les plus vendus pour vos clients fidélisés (Caninsulin, Bravecto, Apoquel, Apelka, Semantra, Vetmedin, Cardisure) et de commander à la demande les autres références pour éviter les invendus et périmés. À la disponibilité rapide des médicaments, ajoutez la vérification de la posologie, le dépistage des effets secondaires (à connaître) et des conseils pratiques (voir nos Mémo-vet’ par thème).

Des prix compétitifs

Seconde attente des clients : un prix compétitif. Il n’est pas rare que les vétérinaires appliquent un taux de marge supérieur à 30 %, ce qui rend les traitements chroniques très lourds à supporter financièrement pour bon nombre de propriétaires. Pour les prix d’achat - départ laboratoire - supérieurs à 15 € HT, un taux de marge de 20 à 23 % vous permet d’être tout à fait compétitifs. Moins le médicament est cher, plus vous pouvez augmenter votre taux de marge.

Mentions devant figurer sur l’ordonnance*

1) Identification du prescripteur : nom, prénom et adresse du vétérinaire, numéro national d’inscription au tableau de l’ordre.

2) Identification du détenteur de l’animal : nom, prénom, adresse…

3) Identification de l’animal : espèce, âge et sexe, nom…

4) Médicament : dénomination, posologie, quantité prescrite et durée du traitement, voie d’administration....

5) La date de la prescription.

6) Signature du vétérinaire prescripteur.

* Source : Ordre national des pharmaciens

Médicaments pour humains : la cascade

Le principe est simple : il revient à combler un vide thérapeutique laissé par les AMM.

Une ordonnance relève de ce principe de la « cascade » par exemple lorsque :

– Le médicament vétérinaire prescrit n’est pas autorisé pour l’espèce mentionnée sur l’ordonnance.

– L’ordonnance prescrit un médicament à usage humain ou une préparation magistrale vétérinaire car aucun médicament vétérinaire équivalent n’est disponible.

 

 

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