Dossiers
Maladie valvulaire chez le chien : guide complet pour votre conseil
La maladie valvulaire, également appelée maladie valvulaire dégénérative ou endocardiose mitrale, est une affection cardiaque courante chez les chiens, en particulier chez les races de petite taille et d'âge avancé. Cette maladie affecte les valves du cœur, entraînant une diminution de leur efficacité et, à terme, une insuffisance cardiaque.
Dans cet article, nous allons aborder en détail les races les plus touchées, les principaux signes cliniques, les options de traitement, les raisons pour lesquelles certains traitements deviennent inefficaces, ainsi que les causes de mortalité liées à cette maladie. Enfin, nous conclurons avec l’avis des vétérinaires sur la prise en charge de la maladie valvulaire.
Quelles sont les races de chiens les plus touchées ?
Certaines races sont génétiquement prédisposées à la maladie valvulaire. Il s'agit généralement de chiens de petite à moyenne taille et de races vieillissantes. Les races les plus à risque incluent :
- Cavalier King Charles Spaniel (très prédisposé, maladie apparaissant souvent avant 5 ans)
- Caniche (Toy et Miniature)
- Chihuahua
- Teckel
- Shih Tzu
- Yorkshire Terrier
- Jack Russell Terrier
- Cocker Spaniel
- Bichon Maltais
Les chiens de grande taille peuvent également être affectés, bien que la maladie soit plus fréquente chez les races de petite taille.
Quels sont les principaux signes cliniques ?
Les symptômes de la maladie valvulaire peuvent être discrets au début et s’aggraver progressivement avec l’évolution de l’insuffisance cardiaque. Voici les principaux signes à surveiller :
? Toux persistante, c'est le plus fréquent : surtout la nuit ou après l'exercice, due à l’accumulation de liquide dans les poumons.
? Fatigue et intolérance à l’effort : le chien se fatigue plus vite et ne veut plus jouer comme avant.
? Difficulté respiratoire : halètements fréquents, respiration rapide, essoufflement.
? Perte d’appétit et amaigrissement : conséquence de la diminution de l’oxygénation des organes.
? Évanouissements ou syncopes : causés par une mauvaise circulation sanguine vers le cerveau.
? Ventre gonflé (ascite) : signe que le cœur peine à pomper efficacement le sang, provoquant une accumulation de liquide dans l'abdomen.
Quels sont les traitements médicaux et chirurgicaux ?
Traitements médicaux
Il n’existe pas de guérison définitive pour la maladie valvulaire, mais des traitements peuvent ralentir sa progression et améliorer la qualité de vie du chien :
-
Médicaments pour le cœur :
-
Médicaments pour le cœur
- Les diurétiques (ex. furosémide) : pour éliminer l’excès de liquide et réduire l'œdème pulmonaire. Pour le furosémide, le plus prescrit, la dose varie de 2 à 5 mg de furosémide par kg de poids corporel par jour en une à deux prises, par voie orale.
- Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) : aident à dilater les vaisseaux sanguins et à diminuer la pression sur le cœur. Le bénazépril, le plus prescrit doit être administré à la dose minimum de 0,25 mg (intervalle de 0,25 -0,5) de chlorhydrate de bénazépril par kg de poids corporel une fois par jour.
- Les médicaments inotropes (ex. pimobendane) : améliorent la contractilité du muscle cardiaque. Afin de garantir une posologie appropriée, le poids corporel doit être déterminé aussi précisément que possible : 0,5 mg de pimobendane par kg et par jour réparti en deux administrations de 0,25 mg/kg, la moitié de la dose le matin et l’autre moitié environ 12 heures plus tard.
- Lorsque plusieurs médicaments sont indiqués en même temps comme des diurétiques et des IEC, le vétérinaire peut prescrire une association qui simplifie la mise en œuvre du traitement.
-
-
Régime alimentaire adapté :
- Pauvre en sel pour éviter la rétention d’eau.
- Suppléments en Oméga-3 et Coenzyme Q10 pour soutenir la fonction cardiaque.
Traitements chirurgicaux
Dans certains cas, une chirurgie de réparation de la valve mitrale peut être envisagée, notamment pour les jeunes chiens. Cependant, cette intervention est coûteuse (plusieurs milliers d’euros) et n’est réalisée que dans des centres spécialisés.
Pourquoi les traitements ne fonctionnent plus ?
Au fil du temps, l’efficacité des traitements diminue. Plusieurs raisons expliquent cet échec :
- Progression naturelle de la maladie : la dégénérescence valvulaire continue malgré le traitement et on peut même observer des rupture de cordages de la valve touchée.
- Résistance aux diurétiques : l’organisme s’habitue aux médicaments, nécessitant des doses plus élevées.
- Développement d'une fibrillation auriculaire : un trouble du rythme cardiaque qui aggrave la situation.
- Insuffisance rénale secondaire : les médicaments cardiaques peuvent affecter les reins, compliquant la prise en charge.
- Accumulation de liquide irréversible : malgré les diurétiques, les poumons et l’abdomen continuent à se remplir.
? Signes d’échec du traitement : fatigue extrême, détresse respiratoire sévère, perte de poids rapide… Dans ces cas, il est souvent nécessaire de revoir le traitement ou d’envisager une euthanasie pour éviter la souffrance.
Qu'est-ce qui conduit à la mort du chien ?
La maladie valvulaire peut être progressive pendant des années, mais dans les stades avancés, elle conduit inévitablement à une insuffisance cardiaque fatale. Les principales causes de décès sont :
- Œdème pulmonaire aigu : accumulation massive de liquide dans les poumons, empêchant le chien de respirer.
- Troubles du rythme cardiaque graves : le cœur ne bat plus correctement et s’arrête brutalement.
- Effondrement circulatoire : le sang ne circule plus correctement, causant une défaillance d’organes.
Dans ces situations, les vétérinaires peuvent proposer une euthanasie pour éviter des souffrances inutiles.
Avis vétérinaire sur la maladie valvulaire
? L’avis des vétérinaires est unanime : une détection précoce et une gestion proactive sont essentielles.
Voici leurs recommandations :
✔ Dépistage précoce : un examen annuel du cœur avec auscultation dès 7 ans est conseillé pour les races à risque.
✔ Échocardiographie et radiographies thoraciques : pour suivre l’évolution de la maladie.
✔ Respect des traitements : les médicaments doivent être donnés à vie, sous contrôle vétérinaire.
✔ Surveillance des symptômes : toute aggravation (toux persistante, fatigue extrême) doit être signalée rapidement.
✔ Qualité de vie : adapter l'exercice du chien pour éviter l’essoufflement.
La pharmacie a un important ôle à jouer dans le suivi et le renouvellement des traitements sur ordonnance. La maladie valvulaire est une pathologie fréquente chez le chien âgé, particulièrement chez les races de petite taille. Si elle ne peut pas être guérie, une prise en charge précoce permet d’améliorer la qualité de vie et de ralentir sa progression.
Produits à tenir en stock
Tous ces médicaments sont sur ordonnance
1) Les diurétiques (ex. furosémide) :
- Furosémide : Dimazon 10 et 40 mg, Furozénol 10 et 40 mg, Furosoral 10 et 40 mg, Libéo 10 et 40 mg,
- Spironolactone : Prilactone 10, 50 et 100 mg
- Torasémide : Upcard 0,75 – 3 – 7,5 – 18 mg, Isemid 1, 2 et 4 mg.
2) Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) :
- bénazépril : Fortekor 2,5 - 5 mg - 20 , (génériques) Benefortin 2,5 - 5 - 20 mg, Benadil 5 - 20 mg, Benakor F 5 - 20 mg, Benazecare F 5 - 20 mg, Nelio 2,5 - 5 - 20 mg
- énalapril : Prilenal 1-4, 4-8, 8-15, 15-30, 30-60 kg
- imidapril : Prilium en liquide chiens nains, petits chiens, grands chiens
- ramipril : Vasotop P 0,625 - 1,25 - 2,5 - 5 mg
3) Pimobendane : Vetmedin S et Vetmedin dosage 1,25 mg, 2,5 mg, 5 mg, 10 mg — Cardisure 1,25 mg, 2,5 mg, 5 mg, 10 mg — Zelys 1,25 mg, 5 mg, 10 mg
4) Associations : Cardalis (bénazepril + spironolactone) 2,5 mg/20 mg - 5mg/40 mg - 10 mg/80 mg Fortekor plus (benazepril + pimobendane) 1,25 mg/2,5 mg, 5 mg/10 mg
Abonnez vous pour bénéficier d'un accés illimité au site et aux autres services (voir offre abonnement).
Vous êtes déja abonné(e) ou inscrit(e)? Connectez-vous
Pour lire la suite de cet article
Bénéficiez d'un accés limité à 6 article/mois.