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Laits maternisés : préparer le conseil

Date de publication :
23/01/2017
Espéce :
Chien
Catégorie :
Dossiers

La vente de lait maternisé fidélise les propriétaires dès le plus jeune âge de leur chiot. Elle représente un secteur privilégié pour l’officine à deux conditions essentielles : avoir le produit en stock et en libre-accès, préparer les conseils pratiques pour conduire l’allaitement jusqu’au sevrage.

Dans un objectif de fidélisation des chiots dès le plus jeune âge, la vente de lait maternisé constitue une opportunité à ne pas négliger. Cet aliment complémentaire s’intègre bien au rayon des autres compléments : croissance, pelage, senior… Comme la demande est la plupart du temps urgente et spontanée, ce produit en stock doit être proposé en libre-accès. L’idéal consiste à proposer un pack avec biberons et tétines.

Bases à connaître
La chienne allaite spontanément ses petits et assure ainsi leur nourriture toute seule dès la naissance. Les chiots tètent plus de 6 à 8 fois par jour de petites quantités de lait, puis dorment lorsqu’ils sont rassasiés. Le lait maternel permet au chiot de doubler son poids en 9 jours ! Sa composition est riche en nutriments et en énergie. Par exemple, il contient 90 g/kg de protéine contre 35 pour le lait de vache. Pour les matières grasses, nous sommes à 100 g/kg contre 40. Pour le calcium c’est le double ! La production lactée de la mère est donc le mode de nutrition exclusif des jeunes durant les 3 premières semaines, la 3e semaine correspondant au pic de la lactation et donc à l’apogée des besoins nutritionnels de la mère. Vos conseils sont simples : recommander de veiller à la tranquillité et à l’alimentation de la mère, maintenir une température adéquate (27 à 30 °C), éviter les courants d'air et vérifier quotidiennement la santé de chaque chiot.

 

Lait maternisé de remplacement

Des accidents de santé surviennent parfois. Il arrive alors que la mère ne puisse plus allaiter ses jeunes : décès, infection mammaire, césarienne, absence de lait...

Il est alors nécessaire que le propriétaire nourrisse lui-même les nouveau-nés à l'aide d'un lait maternisé pour chiot. C’est là qu’il se rend à l’officine pour acheter un produit et trouver des conseils. Il arrive aussi, que les petits soient trop nombreux pour être nourris entièrement par leur mère, il est préférable que chaque chiot tète un peu et reçoive du lait maternisé en guise de complément. Cette solution donne de meilleurs résultats que celle qui consisterait à séparer la portée en deux lots : les privilégiés autorisés à téter la mère et les autres, entièrement nourris au lait maternisé.

 

Lait maternisé de complément
Dès la troisième semaine d’allaitement, la mère peut avoir des soucis de production lactée. Pensez à proposer un lait maternisé pour compléter la lactation maternelle. Si la mère nourrit ses petits, indiquez au propriétaire : « qu'un allaitement de complément soulage la mère et anticipe une chute de la production laitière à venir ». Vers la 5e semaine de lactation, le lait maternisé est mélangé aux croquettes ou à de la pâtée pour chiot jusqu’à obtenir une purée lactée. On aborde alors le sevrage

 

Conseils pratiques
Une fois la vente de lait maternisé enclenchée, intervenez en conseil, ouvrez la boite avec le propriétaire pour examiner la poudre, les biberons, les tétines et bien expliquer comment les utiliser.

1) Préparation du lait

La grande majorité des produits se présentent sous forme de poudre. Conseillez de diluer la poudre comme pour les bébés humains soit en général une mesure de lait en poudre pour 30 ml d'eau chaude ou tiède afin d'obtenir un liquide tiède avant le repas. Il faut, bien entendu, laisser revenir à température ambiante ou, si le propriétaire utilise de l’eau non chauffée, légèrement tiédir la préparation avant de l'administrer (30 à 37 °C). À cet effet, le four à micro-ondes est utile, à condition de ne pas réchauffer exagérément. Il importe de vérifier à chaque administration la température sur sa propre main. Astuce : la consistance du liquide doit être intermédiaire entre le lait de vache et une purée très liquide.

2) Distribution des repas

La distribution du lait se fait à l'aide d'un biberon spécifique déjà dans la boîte. La tétine doit être percée, laissant suinter le lait quand le biberon est renversé, de façon que la succion ne soit pas trop fatigante pour le chiot et qu'il ne risque pas d'avaler de travers. Attention aux fausses routes si la tétine est trop percée ! Le repas s’arrête dès que l’animal refuse le biberon. Favorisez la fréquence des repas plutôt que des volumes trop importants.

3) Nombre de repas

Le nombre de repas doit être de l'ordre de 4 à 6 par jour, voire 8 la première semaine.

L'allaitement artificiel nécessite de nombreuses distributions réparties tout au long de la journée et demande une grande patience. Si l'usage du biberon n'est pas toujours aisé, il est possible de le remplacer par une petite seringue sans aiguille avec un embout en caoutchouc, mais attention alors aux fausses routes.

4) Conservation

Le lait reconstitué peut être préparé et conservé au réfrigérateur ou même au congélateur. Quel que soit le lait utilisé, l'hygiène est essentielle : il faut veiller à la propreté des récipients.

 

Sevrage en douceur

À partir de la 3e semaine, il faut habituer les petits à boire du lait dans une soucoupe. Au début, ils pataugent, mais une fois qu’ils ont compris, c’est gagné. Après quelques semaines, la vigueur du chiot et sa capacité de digestion autorisent quelques explorations alimentaires : c'est le début du sevrage. Cette phase de transition entre une nourriture liquide et une nourriture solide intervient habituellement entre 5 et 7 semaines, c’est le moment ou les dents poussent et ou la mère ne supporte plus le mordillement de ses mamelles. Ce changement de nourriture est un véritablement bouleversement pour le système digestif. Il faut donc procéder très progressivement en présentant un aliment pour chiot en pâtée ou en croquette, de la viande, du riz et des légumes en très petite quantité. Les ingrédients doivent être rigoureusement sélectionnés, pour permettre une digestion très facile de la pâtée.

 

Diarrhées, accidents digestifs

Toute diarrhée doit entraîner l'arrêt immédiat de la distribution de lait pendant au moins 24 heures. Ce dernier sera remplacé par de l'eau de riz. Il existe comme chez l’homme des réhydratants oraux à recommander en remplacement du lait, mais peu d’officines les tiennent en stock.

Si les chiots sont un peu constipés avec le lait maternisé, conseillez de remplacer 1/3 de l'eau par de l’eau de source type Hépar.

À éviter :

- Laits de vache et de chèvre, trop riche en lactose, souvent à l'origine de diarrhée

- Repas trop volumineux et peu fréquents

- Température trop chaude ou trop froide

- Laisser la mère nourrir seule une portée trop nombreuse.

Si les troubles digestifs persistent malgré vos conseils, recommandez de consulter le vétérinaire. Pensez à baliser le parcours de prévention des jeunes : vermifuges, sevrage, vaccins...

 

Nutrition et conseils pour la mère

Au pic de la production laitière vers la 3e semaine, les besoins énergétiques sont multipliés par 3. Les apports doivent être de 200 à 250 Kcal par kilogramme de portée. L'alimentation devra être très concentrée : plus de 4000 Kcal par kilogramme de matière sèche d'aliment. Les besoins alimentaires en protéines, en minéraux (surtout le calcium) et en vitamines sont aussi augmentés. Retenez que les besoins de la mère sont 2 à 3 fois supérieurs à la normale !

Certes, l'appétit augmente après la mise bas et atteint son maximum vers la 4e semaine de lactation. Mais il existe un décalage entre les besoins et l'appétit. Conseillez de stimuler l'appétit de la chienne par des aliments appétents riches en protéines et la distribution de repas fréquents au moins 3 par jour. En pratique, conseillez une ration enrichie (type aliment pour chiot) durant la gestation en augmentant les quantités. Dès la mise-bas, conseillez de multiplier les quantités de nourriture par deux ou trois.

 

Ventes associées

Proposez alors des aliments complémentaires riches en minéraux et vitamines pour les ajouter à la nourriture de la mère. Proposez aussi un aliment industriel haut de gamme plus riche en protéines et calcium de type « Croissance » (commune aux chiots dès l’âge de 3 semaines et à la mère).

Prenez immédiatement en charge la prévention des parasites internes pour la mère et les petits à vermifuger dès qu’ils ont deux à trois semaines avec un vermifuge liquide ou en pâte.

 

Stock

Votre stock doit inclure les compartiments suivants

1) Laits maternisés : MIlkkan chiot Clément Thekan, Lait maternisé Biocanina, Mixol, Lait maternisé TVM, Lactol Beaphar…

2) Réhydratant oraux : Hydraboost...

3) Aliments secs ou humides de type croissance : VetoNut (exclusif pharma), LAPSA,  Gammes Hill’s, Affinity, Royal Canin, Purina…

4) Vermifuges : Plurivers Sirop…

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