Dossiers

Dermatoses allergiques

Date de publication :
21/02/2018
Espéce :
Chien
Catégorie :
Dossiers

Les allergies représentent la très grande majorité des pathologies dermatologiques au comptoir avec deux signes dominants : prurit et lésions cutanées. Face à toutes ces affections, votre conseil doit s’articuler en deux temps : soulager l’animal, identifier puis traiter, lorsque cela est possible, la cause.

La dermite par allergie aux piqûres de puces (DAPP) est le principal motif de consultation, particulièrement en été. Il existe d’autres dermatoses allergiques fréquentes : l’atopie, la dermite de contact, l’allergie alimentaire, l’allergie aux pollens...

Toute l’équipe officinale gagnera à maîtriser ces conseils. Il existe toujours une solution, même si  le recours au vétérinaire est souvent indispensable.

Bases à connaître

Le chien allergique va développer des réactions d’hypersensibilité vis-à-vis d’antigènes présents dans l’environnement. La sensibilisation se fait pour l’essentiel par voie transcutanée. La peau joue un rôle important dans la sensibilisation. Les allergènes passant cette barrière physique sont captés par des cellules du système immunitaires qui active la réaction immunitaire permettant la libération de médiateurs chimiques. Notez que parmi ces médiateurs, l’histamine ne joue qu’un rôle mineur contrairement à ce qui se produit chez l’homme ce qui explique la faible efficacité des antihistaminiques. Pour que l’allergie se déclenche, il faut donc une phase de sensibilisation avec un contact répété entre la peau et  l’allergène. Puis dès que le sujet rencontre celui-ci dans son environnement, à une concentration  donnée, il va déclencher la réaction d’hypersensibilité.

Le traitement curatif (désensibilisation) n’est possible que si l'allergène est identifié. Au comptoir, le traitement de la cause n’est possible que si elle est évidente : puces, nouvel aliment, changement de revêtement de sol, nouveau produit de nettoyage....

1) La dermatite allergique aux piqûres de puces (DAPP)

Les allergènes responsables de la pathologie sont contenus dans la salive de la puce. C'est donc uniquement lors de la morsure de la puce que le phénomène allergique se manifeste. Cet aspect est très important à connaître pour conseiller un antiparasitaire efficace pour les sujets atteints de DAPP.

- Signe au comptoir : le prurit est constant et parfois très violent. Les démangeaisons débutent le plus souvent à la base de la queue puis s'étendent à la région dorsolombaire, au périnée, aux cuisses et à l'abdomen. Parfois elles présentent un aspect suintant avec une dépilation.

- Élément de suspicion : la présence de puces ou de crottes de puces (grains noirs) est un indice précieux.

2) Dermites atopiques (DA)

La dermite atopique est l'une des maladies de peau les plus fréquente : 10 à 15% des chiens seraient allergiques. La DA est un état d’hypersensibilité induit par des facteurs d’environnement (allergènes), comme les acariens de la poussière de maison, les pollens, les moisissures...

- Signe au comptoir : Les premiers symptômes apparaissent généralement entre 6 mois et 3 ans (labrador, setter, dalmatien, pékinois, terriers...) et présentent souvent un caractère saisonnier. La face, les membres, les espaces interdigités sont le plus souvent le siège des lésions (alopécie, croûtes...). Une otite, une rhinite, une conjonctivite complètent souvent le tableau.

- Élément de suspicion : affection saisonnière, absence de puce, de changement alimentaire...

3) Dermatites de contact

Elles se manifestent par une réaction inflammatoire de la peau au contact direct d'une substance allergisante ou irritante.

- Signe au comptoir : prurit, léchage localisé, les zones lésées (perte de poils, rougeurs) sont le plus souvent les régions inférieures du corps en contact avec le sol où le pelage est peu abondant (abdomen, thorax, aisselles, coudes...).

- Élément de suspicion : localisation des lésions, nature du sol (ciment, jonc de mer, nouveau détergent pour le sol)...

4) Allergie alimentaire

L’allergène est ingéré dans la ration alimentaire. Il s’agit généralement d’une protéine de fort poids moléculaire.

Les vétérinaires envisagent cette allergie dans leur première approche diagnostique pour pouvoir l’écarter par la suite ou éviter des investigations complexes inutiles.

- Signe au comptoir : le prurit est le symptôme dominant, accompagné parfois de diarrhée.

- Éléments de suspicion : changement alimentaire, guérison après la mise en place d’un régime d'éviction.

Questions au comptoir

Sachez dépister simplement les insuffisants rénaux, hépatiques, diabétiques, sujets âgés, impubères, pour lesquels le conseil d'un corticoïde par voie générale présente un risque.

- Questions sur l'animal : prise de boisson augmentée, âge, race, traitements antérieurs, état général, appétit ?

- Questions sur la pathologie cutanée : le prurit est-il localisé ou généralisé ? L'animal a-t-il des allergies connues ? Y a-t-il des puces ? Le chien a-t-il changé de régime (allergie alimentaire) ?

Renseignez-vous sur la localisation des lésions et sur les circonstances d’apparition du prurit : travaux, changements, saison ?

Conseils personnalisés

Si vous suspectez une allergie, quelle que soit sa cause, vous allez bâtir un conseil en trois temps :

• Soulager l’animal (réduire les symptômes).

• Traiter la cause en éliminant l’allergène.

• Référer au vétérinaire les cas complexes.

1) Soulager l’animal.

Le symptôme majeur de l’allergie est le prurit ou le léchage qui va provoquer lésions et infections cutanées.

- Réduire le prurit

Soulager l’animal, c’est réduire rapidement ce symptôme quelle que soit la cause. Votre conseil doit prendre en compte le risque évalué systématiquement lors du questionnaire.

Les corticoïdes (sur prescription) utilisés rationnellement sont très bien tolérés par les chiens. Les autres alternatives sont : les antihistaminiques (peu efficaces), la cyclosporine (coûteuses), l'Apoquel, les injections de Cytopoint, la désensibilisation...

Lors de risque fort, ne conseillez pas de corticoïdes par voie orale. Les conseils alternatifs possibles sont : compléments pour le pelage, désinfectants, homéopathie...

- Lutter contre l'infection cutanée

Conseillez d’appliquer un désinfectant sur les lésions cutanées. Les antibiotiques par voie générale sont sur prescription vétérinaire.

Pensez à combiner les traitements généraux et locaux.

2) Traiter la cause en éliminant l’allergène.

Quels sont les allergènes responsables ? Posez quelques questions selon un ordre précis : puces, régime, zone de couchage, saison... Tentez, chaque fois que cela est possible, l’élimination du ou des allergènes responsables : puces, aliments, acariens, revêtement...

L'éviction des puces est une priorité que les propriétaires comprennent bien. Si malgré la mise en place d’un plan de lutte antiparasitaire les symptômes persistent, alors on recherche d'autres causes.

Un programme de lutte efficace doit inclure un traitement de tous les  animaux ainsi qu'un traitement physique et chimique de l'environnement. Sensibilisez les propriétaires sur le fait qu'ils devront tuer non seulement toutes les puces adultes mais aussi celles qui sortiront de leurs cocons au cours des semaines à venir. Informez également les propriétaires que le passage de l'aspirateur élimine 20% des larves et 50% des oeufs dans la moquette.

- Aliments

Si la dermatose semble liée à un aliment, conseillez la mise en place d’un régime d'éviction. En pratique, il est possible de donner au chien un aliment dit « hypoallergénique » pendant au moins un mois.

- Shampoings et rinçage

L’élimination des allergènes sur la peau et le pelage réduit le prurit. Le rinçage ou l’application d’un shampoing une à deux fois par semaine donne de bons résultats.

• Couchage sur un drap en coton

Les allergies de contact (zone du ventre) peuvent être résolues en changeant la surface sur laquelle le chien dort.

3) Référer au vétérinaire les cas complexes

Dans les cas à risque, lorsqu’il s’agit de récidive, ou que le diagnostic est difficile, la consultation du vétérinaire est indispensable. Raclages cutanés, « skin tests », sérologies, tout une batterie d’examen permet au praticien de poser le diagnostic.

Le traitement des phénomènes allergiques est long et délicat. En l’absence d’un traitement de la cause, seul un suivi médical et des traitements ponctuels lors de crises permettront à un chien allergique de vivre normalement.

Rayon " allergies "

Votre stock doit inclure les différents compartiments suivants :

1) Corticoïdes par voie orale sur prescription :

- Prednisolone : Clémisolone, Microsolone, Megasolone 5, Prednitex 5, Pruritex...

- Dexaméthasone et triamcinolone : Chlorderma, Dermatt, Dexoral, Eczékan, Diflamix...

2) Anti-histaminiques sans prescription : Dermine...

3) Lotions à base de corticoïdes sur prescription : Cortavance, Lotion anti-inflammatoire Biocanina, Panolog crème, Predniderm, Pruritex lotion...

4) Homéopathie : PVB drainage cutané, Vetophyl dermatoses sèches...

5) APE : Frontline, Fiprokil, Synergix…

6) Aliments hypoallergéniques :

7) Shampoings hypoallergéniques : Allercalm, Calmocanil, Douxo Calm, Atop 7...

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