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Conseils courants poules, canards, volailles et lapins
En l’absence d’un cursus de formation spécifique, conseiller des élevages familiaux, de volailles ou de lapins, s’avère souvent délicat. Mais c’est un véritable service, très apprécié par des clients surtout par ceux qui n’ont pas les moyens d’investir dans des soins vétérinaires plus sophistiqués.
En l’absence de diagnostic vétérinaire précis, seules les explications du propriétaire permettent d’orienter votre conseil. La difficulté consiste à poser les bonnes questions ce qui suppose une connaissance des principales pathologies. Vu le faible retour sur investissement, limitez-vous dans un premier temps à la maîtrise de cinq à six conseils de base et à n’hésitez pas à contacter la hotline de la rédaction pour les cas plus atypiques.
1) Premier réflexe universel, ciblez le nombre d’animaux à traiter.
2) Second point clé, évaluez le poids moyen des individus et le poids total du groupe.
3) Enfin, renseignez-vous sur les traitements antérieurs, les vaccinations et les signes présentés par les animaux malades.
Une fois vos hypothèses classées par ordre de probabilité décroissant, essayez de répondre par une thérapeutique adaptée (type de produits, galénique). N’hésitez pas à faire isoler les malades des animaux bien portants. Rappelez que le diagnostic ne peut être posé avec certitude que par un vétérinaire, à l’aide des informations recueillies au cours de l’autopsie. Cet examen reste le plus utile en pathologie des volailles. Pour quelques euros, les laboratoires vétérinaires départementaux le réalisent en routine. Pensez à le proposer à vos clients.
Parasites externes
Retenez les symptômes principaux qui sont communs à toutes les parasitoses afin de préparer vos questions :
1) Volailles fermières
• Les volailles inquiètes se piquent le plumage pour essayer de se débarrasser des parasites
• Les parasites sont remarqués à l’œil nu.
• Agitation avec picage ou cannibalisme
• Production ou croissance ralenties.
L’été voit certains parasites comme les puces, les punaises ou le rouget se multiplier. Les agents des gales et les poux sont présents à longueur d’année. Pensez au rôle nuisible des ténébrions, qui dégradent les locaux, jouant le rôle de réservoirs de bactéries et de virus.
• Votre conseil :
Les produits ayant l’indication volaille sont quasi inexistants. Il n’existe toujours pas de produit à temps d’attente nul pour les œufs sauf Exzolt.
– Spécialités à base de Fluralaner (comme le Bravecto) Exzolt 10 mg/ml buvable, temps d’attente viande et abats : 14 jours – œufs : zéro jour. Spécialité quasi parfaite, mais non adaptée aux petits élevages du fait de son prix.
– Usage hors AMM pour les volailles d’agrément dont la chair n’est pas consommée tout comme les œufs : poudres à base de tétraméthrine, Advocate 40 mg + 4 mg, Stronghold 15 mg, Bravecto spot-on 112,5 mg pour chat…
– Produits naturels : terre de Diatomée, Ma basse-cour Biocanina Parasites externes,
Pour le traitement des locaux, conseillez plutôt les pyréthrenoïdes : permethrine, cyfluthrine, cypermethrine...
2) Lapin
Voici les principaux signes
• Prurit,
• Chute de poils et même lésions ulcératives
• Mise en évidence de parasites, découverte des lentes (poux)
• Anémie et amaigrissement (puces)
• Croûtes dans les oreilles
L’affection la plus fréquente n’est pas liée à la chaleur : c’est la gale des oreilles. L’infestation par les poux ou phtiriose est assez fréquente. Les pulicoses existent en élevage, dès que les conditions de température deviennent favorables. La pseudogale ou cheyletiellose, dont l’agent est Cheyletiella reste le plus souvent inapparente. Dans les cas graves, on note une fourrure irrégulière.
• Votre conseil :
Conseillez les antiparasitaires ayant l’AMM lapins pendant plusieurs semaines jusqu’à plusieurs mois :
– Spécialités à base de carbaryl comme Sépou (Coophavet), Antigale d’Avicopharma, Poudre Insecticide Vétérinaire (Vétoquinol...
– Organophosphorés, Néguvon 0,15 %, (Bayer). Conseillez de traiter.
En été encouragez la lutte contre les insectes et les parasites piqueurs vecteurs de la myxomatose, à l’aide de spécialités pour l’environnement.
Parasites internes
Chez les volailles fermières comme chez les lapins des parasites courants comme les ascaris se localisent dans l’appareil digestif mais aussi dans l’appareil respiratoire. En routine, une vermifugation annuelle contre les vers ronds peut suffire, mais dans certains cas une intervention plus spécifique peut s’avérer nécessaire.
• Ascaris
Les ascaris qui sont des vers peuvent contaminer toutes les volailles et les lapins. Les symptômes classiques de l’ascaridiose sont :
– altération de l’état général,
– retard de croissance, ou chute de ponte.
Comme les ascaris peuvent atteindre 10 cm chez les oiseaux, ils provoquent parfois des ruptures par éclatement de l’intestin grêle. Dans le même temps, ils sont à l’origine des carences graves en acides aminés et oligo-éléments et vitamines. Proposez une vermifugation systématique 2 fois par an. Ils sont sensibles à presque tous les vermifuges.
• Capillaires
La capillariose affecte particulièrement les gallinacés et les palmipèdes. Ils sont peu visibles (fins comme des cheveux d’où leur nom) mais sont pourtant parfois à l’origine de mortalités importantes à cause de leur nombre élevé :
– diarrhée,
– amaigrissement, aussi bien chez la pintade, la dinde que le poulet.
Ajoutez des vitamines avant et après le traitement qui dure 7 jours et doit être renouvelé.
• Hétérakis
Les hétérakis sont des parasites du cæcum qui provoquent des parasitoses graves chez les faisans et transmettent l’histomonose chez la dinde.
• Oxyures et strongles
Ce sont les principaux parasites internes du lapin, surtout le jeune. On trouve aussi dans cette espèce des strongles et des trichostrongles :
– diarrhée,
– amaigrissement,
– mortalité lors d’infestation massive.
Les vermifuges à base de lévamisole, de pipérazine, de benzimidazoles sont actifs.
• Syngames
La syngamose peut se rencontrer dans toutes les espèces de gallinaces mais elle constitue une dominante pathologique de l’élevage du faisan. Les symptômes sont caractéristiques : c’est le « baille-bec »,
– bâillements,
– tête basse, ou pliée,
– bec toujours entrouvert,
– difficultés respiratoires importantes (dyspnée, toux sifflante, jetage épais).
– Les jeunes oiseaux peuvent mourir étouffés du fait du faible diamètre de leur trachée.
La maladie est très fréquente chez les jeunes de moins de 3 mois et en période estivale. Le traitement curatif met en jeu des vermifuges spécifiques.
• Ténias et cestodes
Les ténias sont peu fréquents et n’atteignent que les jeunes. Tous ont un hôte intermédiaire dans leur cycle, on ne les rencontrera donc que sur des animaux à parcours extérieur. Chez le lapin, les cestodes sont rares, mais pas chez les lièvres.
• Coccidioses
Elles existent chez le lapin (giardiose aussi présente), la dinde, l’oie, le canard et sont particulièrement fréquentes chez le poulet. Les coccidioses de la pintade sont graves, celles des palmipèdes se traduisent souvent par de très fortes mortalités sur des canetons de moins de 4 semaines. L’oie résiste mieux, mais une forme plus chronique s’installe.
Les symptômes à retenir sont les suivants en fonction des espèces :
– abattement,
– entérite hémorragique,
– pâleur de la crête,
– chute de la ponte,
– très grande mortalité chez les jeunes de moins de 12 mois, la mortalité chez les adultes dépend de la virulence du parasite?;
– émission de mucus moulé en cylindres de 5 cm de long (dindon)?;
– mortalités sur des canetons de moins de 4 semaines (jusqu’à 80 %)?;
– les pattes et le bec des jeunes oies prennent une couleur jaune-paille.
L’éleveur peut effectuer des traitements préventifs, bien aérer la litière et éviter un excès d’humidité favorable aux coccidioses.
• Votre vermifuge
Toutes les verminoses décrites (ascaris, hétérakis, oxyures, etc) peuvent être traitées par les molécules anthelminthiques classiques comme le lévamisole, le fenbendazole, flubendazole, la pipérazine, le mébendazole...
Les vers plats sont sensibles au niclosamide et au praziquantel.
La syngamose se traite avec Dovenix (Merial) par voie orale (présentation de 50 ml). Il s’utilise à la dose de 5 ml pour 10 litres d’eau de boisson pendant 3 jours. Pour les élevages plus importants, conseillez de préférence le Flubenol 5 %, 60 ppm pendant 7 jours. Le faisan est l’espèce dans laquelle des traitements préventifs, incorporée dans l’aliment, est indispensable.
– Anticoccidiens
Les sulfamides sont les produits les plus utilisés pour traiter en élevage fermier. Parmi eux, la sulfadiméthoxine est particulièrement prisée. Le Toltrazuril, donne de bons résultats avec un traitement plus court. Il ne dispose pas de l’A.M.M. lapin.
– Vermifuges naturels
Biocanina et Clément Thékan propose des gammes naturelles pour volailles avec des aliments à base de plantes qui ont des propriétés répulsives contre les vers comme l’ail ou de la terre de diatomée.
Maîtrise des infections
Les syndromes respiratoires, les syndromes digestifs, et enfin, les problèmes de pattes et d’articulations sont les pathologies les plus fréquemment évoquées à l’officine. Attention : tous les antibiotiques sont sur prescription et la réduction de la consommation concerne la lutte contre l’antibio-résistance. Les principaux traitements prescrits par les vétérinaires ont un spectre large.
Deux possibilités : molécule unique (tétracycline, amoxycilline, fluméquine, enrofloxacine) ou associations de principes actifs (macrolides et tétracyclines, sulfamides et triméthoprime...). Faites respecter les indispensables précautions de santé publique : temps d’attente avant abattage, consommation des œufs...
•Anti-infectieux et pathologies respiratoires
Chez les volailles, le mycoplasme est l’agent initial. Les germes de complication sont Escherichia coli, Pasteurella multocida, etc. Chez le lapin, la pasteurellose est particulièrement redoutable. Les maladies virales ne jouent qu’un rôle limité dans cette pathologie, que ce soit chez les volailles ou chez les lapins.
– Votre conseil :
Antibiotiques actifs sur les mycoplasmes et les germes Gram —. Chez les volailles, on utilise principalement les macrolides ou le triméthoprime?; chez le lapin, tétracycline, triméthoprime, DH Streptomycine et spiramycine se montrent les plus actifs.
• Anti-infectieux et pathologie intestinale
Le principal symptôme est la diarrhée ce qui ne favorise pas le diagnostic précis, étant donné la multiplicité des causes (coccidiose, infections bactériennes, parasites internes, erreurs alimentaires). Il existe des spécialités à action plus spécialement digestives comme celles à base de colistine et de sulfamides associés au triméthoprime.
Chez les lapins, la pathologie infectieuse intestinale se traduit essentiellement par des entérotoxémies, touchant principalement les reproducteurs et les lapins en fin d’engraissement, ou des entérites mucoïdes fréquentes chez les lapins à l’engrais. Une diminution de la ration, l’ajout de paille et de vinaigre (10 ml par litre d’eau de boisson pendant 3 à 7 jours) sont conseillées. Ces mesures, associées à une antibiothérapie, viennent à bout de la majorité des entérites mucoïdes.
• Anti-infectieux et problèmes locomoteurs
Des faiblesses de pattes apparaissent fréquemment, aussi bien chez les volailles que chez les lapins. L’origine est multiple : alimentaire, parasitaire, infectieuse…
• Votre conseil :
Le traitement collectif à base de triméthoprime associé aux macrolides pendant 6 à 8 jours, renouvelable à 15 jours d’intervalle donnent donne de bons résultats. La prévention passe par une amélioration des conditions d’élevage et une désinfection.
Prévention des carences
L’hypovitaminose A est fréquente. Elle entraîne une sensibilité accrue vis-à-vis des infections (recherchez un dépôt blanc sur les muqueuses). Les carences en vitamine D3 se traduisent par une atteinte du squelette et du bec, particulièrement chez les poussins et les jeunes. La carence en vitamine E (encéphalomalacie nutritionnelle) se traduit par une incoordination motrice, torticolis, paralysie des membres, etc. Les carences en thiamine (B1) provoquent troubles nerveux et paralysie. Elles peuvent apparaître avec des aliments trop riches en coccidiostatiques. L’hypovitaminose en riboflavine (B2) se traduit par une paralysie des orteils et l’apparition d’un duvet frisé.
• Votre conseil
Face à l’un de ces symptômes pensez à associer au traitement un complément à base de vitamines. Votre équipe doit conseiller systématiquement un complément liquide ou solide en prévention ou après un traitement anti-infectieux. Pour les lapins un traitement à base de calcium doit être entrepris au moment du part (avant et après) pour prévenir la tétanie. Pour les pondeuses un complément à base de calcium en poudre ou en granulés à mélanger à l’aliment doit figurer dans votre stock
Voici présentés les principaux conseils délivrés à l’officine. C’est maintenant à vous d’approfondir ce domaine si votre clientèle est en demande. N’oubliez pas notre Hotline vétérinaire si vous séchez face à une question.
Rayon volailles et lapins
• Antiparasitaires externes avec AMM : Exzolt 10 mg/ml…
• Antiparasitaires externes sans AMM : Poudre tétraméthrine chat, chien, oiseau, rongeur TMT (toutes marques Biocanina, Clément Thékan, Béaphar), Advocate, Stronghold rose, Bravecto Spot-on chaton…
• Insectifuges naturels : Ma basse-cour Biocanina Parasites externes, Terre de Diatomée…
• Insecticides locaux : K-Othrine Flow 7,5, Quick Bayt Spray, Solfac 10…
• Aliment complémentaire : Act-Selen, Picagix… Vitavia, Vitavil Aminé, Booster de ponte et Complexe multivitaminé Biocalphos, Biovitase, Lactacal, Vitamue, Respiratoire, Flore intestinale... Floratonyl à l’extrait de foie, Sodiazot....
• Vermifuge : Soluverm, Polyvermyl, Flimabo 100 mg/g Suspension buvable, Panacur AquaSol 200 mg/ml Suspension, Dovenix…
• Sulfadiméthoxine + triméthoprime : Biaprim, Corylap, Trisulmix…
• Sulfadiméthoxine : Amidurène, Metoxyl, Emericid…
• Toltrazuril : Baycox 25 mg/ml, Cevazuril 25 mg/ml, Tolcox 25 mg/ml…
• Antibiotiques : Acti Coli B, Erythrovet, Biaprim, Pneumobiotique... Pathologies difficiles (enrofloxacine) : Baytril 10 %, Tenotryl (Virbac), Lanflox 2,5 % (Franvet), Quinoflox 10 % (CEVA)...
• Tétracyclines seules : Ronaxan PS 5 %...
Gammes naturelles pharmacies
« Ma basse-cour » Biocanina
Nom |
Présentation |
Code ACL |
Prix |
Principaux extraits |
Parasites externes |
Flacon 100 ml |
3 401 160 253 812 |
13 40 € |
Thym |
Parasites internes |
Flacon 30 ml |
3 401 160 253 867 |
13 40 € |
Cannelle et ail |
Respiratoire |
Flacon 30 ml |
3 401 160 253 843 |
13 40 € |
Eucalyptus |
Flore intestinale |
Flacon 30 ml |
3 401 160 253 829 |
13 40 € |
Cannelle et citron |
Dans mon jardin Clément Thékan
Code |
Nom et présentations |
Prix HT € |
3 595 890 242 540 |
REPULSIF PARASITES INTESTINAUX //100 ml |
13,50 |
3 595 890 242 571 |
TERRE DE DIATOMEE//150 g |
9,50 |
3 595 890 242 564 |
BOOSTER DE PONTE//150 g |
11,50 |
3 595 890 242 557 |
COMPLEXE MULTIVITAMINE//100 ml |
11,00 |
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