Dossiers
Conseil pour les troubles respiratoires : Plantes et huiles essentielles
Les maladies respiratoires constituent une demande fréquente auprès du pharmacien et du vétérinaire, notamment en hiver. Plantes et huiles essentielles (HE) font partie de l’arsenal thérapeutique sans ordonnance. Reste à s’assurer de leur compatibilité avec le terrain et le traitement de l’animal.
Commencez toujours par mettre en œuvre la méthode ACF avec questionnaires sur l’animal et sur la pathologie ou le symptôme. Lors de la saison froide, l’organisme des chats et des chiens est mis à rude épreuve. De nombreux germes (bactéries, virus …) peuvent pénétrer dans les voies respiratoires et provoquer des pathologies (coryza, bronchite, toux du chenil, rhinite, sinusite…) qui doivent être prises en charge afin d’éviter les complications comme la bronchopneumopathie ou la pneumonie infectieuse.
Gérer le risque
La consultation et le diagnostic chez le vétérinaire sont une nécessité dans les cas sérieux avec fièvre, anorexie, dyspnée... D’autant plus que le symptôme de la toux peut avoir de nombreuses causes. Mais en attendant la visite, pour les cas simples sans signes généraux, ou en complément du traitement prescrit, la phyto et l’aromathérapie constituent un recours dont pharmaciens, vétérinaires et patients font usage.
Lutter contre l’antibiorésistance
A l’heure où nous avons tous conscience que l’antibiorésistance est une menace réelle pour nous comme pour nos animaux de compagnie, il faut savoir que nous avons à portée de main de nombreuses plantes et HE capables de détruire les germes tout en stimulant notre immunité. Cet atout loin d’être anodin, constitue une thérapeutique contre laquelle il n’y a pas de résistance observée à ce jour. Elle nécessite toutefois quelques précautions d’emploi.
Conseils pratiques pour les plantes
Voici nos conseils pratiques pour une utilisation efficace et sécuritaire. De nombreuses plantes sont utilisées pour aider l’organisme à mieux se défendre. Parmi les plus connues et les mieux documentées, figurent :
1) Les échinacées : reconnues pour détruire bactéries et virus, les échinacées sont aussi utilisées pour stimuler l’immunité. On les emploie sous forme de poudre (en gélules ou en comprimés), d’infusion, de décoction ou d’EPS*. Bien tolérées, elles nécessitent de respecter des pauses thérapeutiques et de s’assurer que l’animal ne présente pas de trouble dermatologique ou de maladie auto-immune.
2) Le thym : employé pour assainir les voies respiratoires, il est préférable de l’utiliser sous forme de poudre de plante (en gélules ou comprimés) plutôt que sous forme d’HE dont les teneurs en thymol et carvacrol sont à surveiller.
Ces deux plantes ciblent les infections bactériennes ou virales et ont un très bon tropisme pour la sphère ORL. Elles peuvent être employées contre le coryza, les sinusites, les angines, les bronchites ou les pneumopathies
3) Autres plantes : d’autres plantes font aussi l’objet d’un usage régulier en médecine vétérinaire. Il s’agit du cyprès (reconnu comme antiviral par de nombreuses études), du pin (à privilégier en cas de toux grasse), du plantain (recommandé en cas de toux sèche) ou encore de la réglisse (remède majeur des pathologies inflammatoires ORL et respiratoires).
En pratique, ces plantes sont bien souvent associées entre elles et utilisées par voie orale pour une prise en charge plus efficace de la pathologie.
Conseils pratiques pour les HE
Les HE facilitent la respiration chez le chat ou le chien. Reconnues pour leur capacité à lutter contre de nombreuses bactéries et virus tout en stimulant l’immunité, il est de plus en plus courant d’utiliser les HE seules ou associées aux traitements allopathiques pour faciliter la guérison de l’animal ou lui redonner du confort respiratoire.
En aromathérapie, le choix est large et certaines HE peuvent présenter une toxicité certaine si elles sont mal utilisées, en particulier chez le chat. Mieux vaut donc privilégier celles dont la toxicité est faible :
1) L’eucalyptus radié : il est souvent choisi en cas de pathologies hivernales car il est bien toléré par le chat et le chien. Il s’utilise comme anti-infectieux, fluidifie les sécrétions et soulage l’inflammation de l’arbre respiratoire.
D’autres HE, dont la composition est proche de celle de l’eucalyptus radié peuvent aussi être utilisées. Il s’agit du ravintsara, du mandravasarotra ou encore du niaouli. Ces HE sont choisies en cas de toux grasse, de rhinite, sinusite ou laryngite.
2) Les HE issues des conifères telles que le pin sylvestre, le sapin baumier ou le cyprès de Provence sont utilisées pour soulager l’inflammation des voies respiratoires. Elles s’emploient contre la toux sèche.
3) Les HE de bois de Hô, de thym à thujanol ou de tea-tree peuvent être conseillées pour assainir les voies respiratoires mais n’ont pas de vertu décongestionnante. En pratique, elles sont souvent associées à celles-ci-dessus.
Ces HE s’utilisent selon les trois voies d’administration (voir encadré), orale, friction et inhalations qui ne se cumulent pas.
4) Autres HE : Enfin, d’autres HE sont à manipuler avec plus de précautions : l’origan, la cannelle, l’eucalyptus globuleux … Leur toxicité est plus élevée et rend leur emploi plus difficile chez l’animal, notamment chez le chat. Elles nécessitent toujours le conseil d’un spécialiste en aromathérapie.
La phyto et l’aromathérapie constituent donc des thérapeutiques pertinentes pour l’animal de compagnie. Leur usage est aujourd’hui bien documenté. Elles sont régulièrement associées à des vitamines (A, C…) et/ou à des produits de la ruche (propolis) pour former une synergie efficace en traitement préventif ou curatif. Leur usage reste cependant ponctuel car le système immunitaire ne doit pas être stimulé en permanence. Il est donc est préférable d’alterner ces cures avec un apport de probiotiques.
Les trois voies d’administration des H.E.
1) Par voie orale : leur usage est possible dans l’alimentation, la pâtée ou sur des croquettes. Dans la gamelle d’eau, il faut utiliser un solubilisant tel que le Solu S pour pouvoir mélanger l’HE à l’eau de la gamelle. Pour plus de commodité, mieux vaux privilégier les comprimés ou les gélules.
2) En friction : diluées dans une huile végétale (comme l’amande douce) sur le thorax ou au niveau des ganglions de la zone concernée, en évitant que l’animal puisse lécher les zones d’application.
3) Par diffusion atmosphérique ou l’inhalation : Le chat ou le chien sont alors placés dans une pièce de petite superficie ou dans une cage à côté de laquelle on dispose le diffuseur contenant une dizaine de gouttes d’HE ou un bol d’eau frémissante avec 4 à 5 gouttes. Cette opération peut être répétée une à deux fois par jour. Dans certains cas, les aérosols ultrasoniques sont aussi mis à profit, notamment en cas de sinusite.
Quelle que soit la voie d’administration, le choix des HE et de leurs doses sont toujours à adapter à la race de l’animal, son poids et son âge.
Coryza du chat
Exemple : siamois, 6 ans, 7 kg, pas de gestation ou d’allaitement en cours :
• HE d’eucalyptus radié : 2 gouttes.
• HE de bois de Hô : 1 goutte.
• HE de tea tree : 1 goutte.
Placez l’animal dans un sac de transport fermé puis versez ces gouttes dans un bol d’eau frémissante (et non bouillante) à proximité du sac. Faites inhaler les vapeurs, pendant 15 minutes, 2 à 3 fois par jour si nécessaire. Si les symptômes ne cèdent pas après deux inhalations, consultez.
• En complément : Vetoform Respiration, 1/4 comprimé matin et soir pendant 15 jours
Toux sèche du chien suite à un coup de froid
Exemple : Beagle, 8 ans, 16 kg, pas de gestation ou d’allaitement en cours.
Synergie à appliquer sur le thorax et à répartir en 3 prises journalières. Si les symptômes persistent après trois applications, demandez conseil à votre vétérinaire :
• HE de thym à thujanol : 3 gouttes.
• HE de ravintsara : 2 gouttes.
• HE de pin sylvestre : 1 goutte.
• HV d’amande douce : QSP** 5 ml.
• En complément : Vetoform Respiration, 1 comprimé matin et soir jours pendant 15 jours
Produits à tenir en stock
Vetoform Respiration
C’est le seul aliment complémentaire exclusif de la pharmacie et facile à utiliser à base de d’eucalyptus, de thym, d’Échinacées et de propolis. Il se présente en boite de 30 comprimés quadrisécables à l’arôme de viande qui permettent jusqu’à un mois de cure.
Respiphytol
Aliment complémentaire à visée respiratoire vendu chez les vétérinaires.
(Pul Phyton
En inhalation ou en nébulisation, pour aider au confort respiratoire des animaux : coryza, toux de chenil, sinusite...
*EPS : Extrait de plantes standardisées
** QSP : Quantité Suffisante Pour
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