Dossiers
Conseil et vaccinations équines
À l'officine votre conseil doit porter sur les maladies pour lesquelles il existe un vaccin. La vaccination et du ressort du vétérinaire. Tous les vaccins disponibles pour les chevaux sont sur prescription ils doivent faire l'objet d'une ordonnance pour être délivré à l'officine. Généralement c'est le vétérinaire qui se charge de réaliser la vaccination après avoir vérifié l'état de santé du cheval. Il ne faut absolument pas vacciner un animal malade.
Les principales maladies contre lesquelles sont vaccinés les équidés sont la grippe, les herpèsviroses de type 1 et 4 (appelées communément rhinopneumonie) et le tétanos. Ces maladies sont soit responsables de signes cliniques graves (tétanos), soit à l'origine de répercussions économiques importantes (grippe, rhinopneumonie).
Tableau résumé source IFCE
https://equipedia.ifce.fr/sante-et-bien-etre-animal/soin-prevention-et-medication/prevention/vaccination-principes-et-bonnes-pratiques
Maladie |
Rappels sur la maladie |
Situation sanitaire en France |
Estimation couverture vaccinale |
Recommandations vaccinales |
· Maladie non contagieuse due à une toxine bactérienne. · Les spores de cette bactérie sont présentes de manière usuelle dans l’environnement du cheval. Lorsqu’elles pénètrent dans une plaie profonde, elles prolifèrent et sécrètent des toxines. · Signes neurologiques et mortalité très fréquente. |
Rares cas du fait d’une bonne couverture vaccinale |
Très bonne (a priori > 80%) |
Tous les équidés |
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· Maladie virale très contagieuse → impact économique important pour la filière en cas d’épidémie. · Signes respiratoires, cas de mortalité décrits chez des poulains. |
· Pas de cas entre 2015 et fin 2018 · Épidémie (55 foyers déclarés au RESPE) entre décembre 2018 et juin 2019 |
Très bonne (> 80%) |
Tous les équidés, notamment : · Les plus fragiles : juments gestantes, poulains, chevaux immunodéprimés (exemples : atteints de la maladie de Cushing), chevaux âgés · Les chevaux en contact avec ces équidés fragiles · Les chevaux plus à risque de rencontrer le virus : chevaux participant à des manifestations équestres, se déplaçant fréquemment... |
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· Maladie virale très contagieuse → impact économique important pour la filière en cas d’épidémie. · 3 formes cliniques : o Respiratoire (appelée rhinopneumonie) o Abortive o Neurologique, nécessitant souvent l’euthanasie du cheval |
Nombreux cas annuels |
Faible (< 30%) |
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· Maladie virale non contagieuse, transmise par des moustiques, principalement d’août à novembre. · Signes neurologiques dans 10% des cas (dont 20% de cas de mortalité). |
· 13 cas en 2018 · 11 cas en 2019 |
A priori très faible |
· Équidés stationnés dans le sud-est de la France actuellement · Équidés amenés à se déplacer dans des zones ou des pays à risque pendant la période à risque (sud-est de la France, Italie, Espagne, Hongrie, Allemagne, Grèce, Roumanie…) |
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· Maladie virale contagieuse se transmettant par voie respiratoire et sexuelle. · Signes respiratoires, avortements. · Possibilité de portage dans l’appareil génital interne de l’étalon pendant plusieurs mois voire années, sans signes cliniques associés et risque de transmission lors de la monte. |
4 foyers (dont 4 avortements) et 8 entiers trouvés excréteurs du virus dans la semence entre 2018 et 2020 |
Très faible |
Étalons |
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Maladie virale toujours mortelle chez le cheval, transmise par morsure d’animaux infectés (notamment renards, chiens errants, chauves-souris) |
· France indemne. · Quelques cas de carnivores domestiques importés de manière illégale en France. |
A priori très faible |
Vaccination non justifiée sauf situation spécifique |
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· Maladie bactérienne très contagieuse. · Classiquement signes respiratoires et abcédation des nœuds lymphatiques mandibulaires. |
· Nombreux cas annuels · Situation endémique en France |
A priori très faible |
Au vu de la faible durée de l’immunité conférée par le vaccin (3 mois), la réalisation de dépistages avant l’arrivée de nouveaux chevaux dans une écurie permet de prévenir plus efficacement la maladie. |
Pour optimiser l’efficacité de la vaccination, il est important de vacciner en dehors des périodes de stress (compétition, sevrage, transport, travail intense, changement des conditions de vie…) et en amont de la période à risque (changement d’écurie, saison de concours par exemple).
Ainsi, il est recommandé d’avoir réalisé la dernière injection de primo-vaccination au moins 15 jours avant d’exposer l’équidé à un risque infectieux (déplacement dans une nouvelle écurie ou début de saison de compétition par exemple). De même, le rappel annuel est réalisé au moins 15 jours avant le début de la période à risque.
La consultation vaccinale permet également de détecter d’éventuelles anomalies qui seraient passées inaperçues auprès du détenteur ou du propriétaire du cheval.
Cas particuliers
Dans certains cas, il peut être utile de réaliser des rappels supplémentaires par rapport au protocole classique.
1) Compétitions et rassemblements
Un équidé participant à de nombreuses manifestations rassemblant un grand nombre d’équidés, et ce d’autant plus s’il est jeune, peut être vacciné deux fois par an pour augmenter sa protection contre la grippe et l’herpèsvirose : par exemple, en début d’automne, l’hiver étant une période à risque pour la grippe, puis en début de printemps avant l’intensification des compétitions.
Les chevaux hébergés dans un élevage ou en contact avec des juments gestantes pourront être vaccinés deux fois par an contre l’herpèsvirose, et ce d’autant plus s’ils participent à de nombreux rassemblements.
2) Gestation
Chez la jument gestante, il est recommandé de faire une injection de rappel (vaccin contre la grippe, le tétanos et l’herpèsvirose) dans les 4 à 6 semaines précédant le poulinage, afin non seulement de protéger la jument, mais aussi d’augmenter la concentration en anticorps dans le colostrum et ainsi protéger le poulain au cours de ses premiers mois de vie
Quand faut-il vacciner ?
Il est conseillé de vacciner les poulains contre la grippe, la rhinopneumonie et le tétanos dès l’âge de 6 mois. Avant 6 mois, deux phénomènes peuvent réduire l’efficacité de la vaccination :
A leur naissance, le tube digestif des poulains est perméable au passage des anticorps présents dans le colostrum de la jument. Si la jument est correctement vaccinée, le poulain est donc protégé rapidement par les anticorps maternels grâce au transfert d'immunité. Ces anticorps maternels ont cependant un effet inhibiteur sur la réponse immunitaire du poulain au vaccin. Il faut donc attendre la baisse de ces anticorps maternels avant de vacciner le poulain.
Le système immunitaire des jeunes poulains est immature et l’immunité post-vaccinale peut donc être limitée.
Chez les poulains issus de mères vaccinées, il faut donc attendre l'âge de 6 mois pour obtenir une réponse vaccinale optimale.
Chez les poulains issus de mères non vaccinées et/ou si le contexte infectieux le nécessite, il peut être utile de vacciner avant l’âge de 6 mois. Dans ce cas, une primo-vaccination complète devra être recommencée à partir de l’âge de 6 mois.
Faut-il vacciner les vieux chevaux ?
Chez les chevaux âgés, on observe une immunosénescence, c’est-à-dire un moins bon fonctionnement du système immunitaire, les rendant plus sensibles aux infections et moins réceptifs à la vaccination. Cette immunosénescence est encore plus marquée chez ceux atteints du syndrome de Cushing, très fréquent chez le cheval âgé. Il est donc important de continuer à vacciner régulièrement ces chevaux, d’autant plus s’ils sont en contact avec des chevaux à risque (chevaux se déplaçant fréquemment).
La vaccination est un élément essentiel de la prévention contre les maladies infectieuses mais doit toujours être complétée par d’autres mesures sanitaires : suivi rapproché de la santé des équidés, absence de contact entre des équidés fragiles et des équidés à risque, mesures d’hygiène générale, des locaux, du matériel…
Article source : IFCE
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