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Conseil en comportement : bases théoriques et désordres

Date de publication :
03/11/2016
Espéce :
Chien
Catégorie :
Dossiers

Les produits indiqués pour le stress et les troubles du comportement classiques se multiplient. Dans ce contexte, à condition d’avoir des notions de base de comportement canin, le pharmacien améliorer des cas simples à l’aide de conseils éducatifs de base et de spécialités sans ordonnance, notamment des aliments complémentaires. En cas d’échec, il faut convaincre les propriétaires concernés d’aller consulter un spécialiste.

L’équipe officinale qui souhaite développer ses ventes de phéromones d’apaisement, d’aliments complémentaires antistress doit commencer par acquérir quelques connaissances de base ; ce niveau des connaissances basiques concerne aujourd’hui : les émotions, le développement psychosensoriel, l’organisation sociale de l’espèce, les modes de communications (signes corporels, phéromones)... Et c’est à partir du profil comportemental de chaque animal que l’on va essayer de prévenir ou de corriger un trouble réactionnel comme l’aboiement intempestif, la peur, les destructions... Sachez que pour offrir des solutions réellement efficaces les vétérinaires se sont intéressés  de près au comportement canin. Un C.E.S. de comportement animal et des médicaments spécifiques sont disponibles. Le comportement normal des chiens répond à trois impératifs : vivre, manger, procréer. Tous les animaux sont en proie à des émotions. Les facteurs qui influent sur les émotions sont génétiques, historiques liés aux grandes étapes de développement dans le jeune âge (attachement, séparation, socialisation), environnementaux (communication avec l’homme, présence de congénères) et organiques (hormones sexuelles par exemple). Donner un conseil valable en comportement c’est d’abord rechercher l’émotion qui provoque le trouble puis le moyen thérapeutique de la maîtriser ou de la supprimer. Le chien adulte équilibré est un « animal social » capable d’émotions et de contrôle de ses émotions. Les troubles du comportement sont liés à des altérations de l’émotion et des comportements réactionnels qui amènent l’animal à nouvel état d’équilibre.

Grandes étapes du développement du chiot

• Références sensorielles

Avant et après la naissance, le chiot connaît une première phase critique où il va se créer des références sensorielles par rapport aux stimuli extérieurs (bruit, contact, température). Un premier seuil de tolérance au monde extérieur va s’établir.

À moins de quatre à six semaines s’installent parfois déjà des troubles du développement sensoriel. Ainsi, un chiot élevé dans un milieu hypostimulant (pas de contacts, pas de bruits) sera plus enclin à développer des troubles du comportement lorsqu’il se retrouvera dans un environnement bruyant.

• Acquisition des autocontrôles

Parallèlement, le chiot attaché à sa mère, va acquérir, grâce à elle, des autocontrôles pour les séquences fondamentales du manger, boire, jouer avec reconnaissance de signaux d’arrêts. Deux acquisitions sont à vérifier :

1) pour les morsures : un chiot doit savoir jouer sans faire mal à ses partenaires en contrôlant la force de la morsure ;

2)  une fois ignoré par un dominant, un chiot doit pouvoir se calmer lorsqu’il est excité.

Si les chiots sont séparés avant la fin de ces apprentissages, ils seront agités en permanence et les réactions hostiles des maîtres risquent de provoquer de l’anxiété.

• Socialisation et détachement une fois ignoré par un dominant

Enfin arrive la période de socialisation pendant laquelle le chiot apprend avec sa mère et le reste de la portée la hiérarchie de la meute, les rituels sociaux (signes de soumission et de dominance) et la morsure inhibée. Puis intervient le détachement par la mère vers 8 à 12 semaines. Un chiot doit pouvoir rester seul sans faire de dégâts.

• Hiérarchie

Les chiens sont adaptés à la vie en groupe et pour préserver la l’efficience de la meute, il est obligatoire de respecter une hiérarchie. Ce schéma d’organisation hiérarchique s’observe dans un groupe de chiens vivant sur un même territoire, ainsi que dans une famille mixte – « chien-humain » - vivant avec un ou plusieurs chiens, il se forme alors aussi une pyramide hiérarchique. Le chien cherchera toujours à préciser sa place dans cette structure, c’est indispensable à son équilibre, car savoir à qui on doit obéissance et respect le rassure en lui évitant des conflits potentiellement mortels. Dans une meute sauvage, le chef décide du moment d’aller à la chasse, d’aller s’abreuver, de s’abriter... Il n’est pas obligatoirement le plus fort, c’est le plus autoritaire, combatif, dominateur, son autorité lui permet de prendre les décisions pour le groupe. La notion de chef de meute est mouvante dans le temps, son rôle peut se renforcer, mais il peut aussi ou être contesté par un sujet plus jeune !

Dans les relations complexes d’une famille-meute, il peut y avoir alternance de la fonction entre les animaux et les humains selon la situation. L’idéal est d’avoir un véritable chef de meute humain – très fort et dominant – dont l’autorité n’est jamais contestée et si d’aventure elle l’était, ne tarderait pas à remettre les pendules à l’heure.

 À l’état naturel, tout est clair pour le jeune chien dans une meute : sa place hiérarchique, le langage corporel de soumission et de dominance qui la matérialise, les émotions et les réactions physiologiques à ses émotions. Les règles du jeu sont connues de tous.

Ce n’est plus le cas lorsque le jeune chien arrive dans une famille. Personne ne comprend ni ne parle son langage. Les maîtres – le considérant comme un bébé à aimer -  alternent les messages involontaires de dominance et de soumission. La situation hiérarchique confuse peut provoquer une anxiété à l’origine de troubles du comportement ou l’émergence d’une dominance menaçante avec les premiers grognements.

 Communication et hiérarchie

Position corporelle (oreilles, queue par exemple), odeurs, lieu de couchage, ordre de la prise alimentaire, initiative de jeux, ton de la voix, grognement, aboiement… Autant d’outils de communication que le propriétaire doit prendre en considération. Votre conseil doit mettre en garde contre les fautes de communication et les actions éducatives intempestives : le propriétaire doit investir dans une documentation adéquate pour pouvoir interpréter les signes de communication donnés par son chien.  

• Postures de soumission

Retenez quelques bases à transmettre sur les postures de soumission : tête baissée, oreilles baissées, queue baissée…

La posture caractéristique du chien soumis est celle de l’animal couché à terre, sur le côté, découvrant ses organes génitaux. De plus, le chiot craintif, urine parfois sous lui et jappe.

Une autre attitude de soumission consiste à  abaisser la tête et le cou contre le sol. Une posture de soumission importante à connaître consiste pour le chien à lécher les mains ou le visage de la personne à laquelle le chien se soumet.

Le fait de laisser un humain prendre sa gamelle, son jouet, son os est un acte de soumission.

Il faut mettre en garde les propriétaires contre les signes de soumission qu’ils pourraient eux-mêmes, sans le vouloir, donner à leur compagnon : le laisser manger en premier, dormir prés du « chef de meute », le caresser ou jouer à sa demande, détourner son regard s’il grogne, s’écarter ou se faire tout petit…

• Postures de dominance

Retenez aussi quelques bases à transmettre sur les postures de dominance : pattes antérieures ou menton posés sur le dos du congénère, position du corps dressée et rigide, oreilles et queue droites, regard menaçant... Parfois, le chien hérisse les poils du cou, retrousse les babines, ouvre la gueule, prêt à mordre, grogne, chevauche sexuellement…

Face à l’homme, le chien « dominant » adopte exactement les mêmes attitudes. En aucun cas un maître ne doit les accepter. Interdit donc de :

- de laisser un chien « chevaucher » la jambe ou pire !

- mettre les pattes sur ses épaules ou la tête sur sa poitrine.

- d’enserrer le cou ou les épaules.

- plus généralement de répondre à une demande. Pour montrer sa dominance, conseillez de rester indifférent aux demandes du chien et de ne lui accorder de l’attention que lorsque le maître le décide. Par exemple, si le chien s’approche de son maître à la recherche de caresses, celui-ci doit d’abord le repousser, puis au bout de quelques minutes, le rappeler et le flatter.

Le regard droit est également une marque de dominance tout comme la différence de taille. C’est pourquoi, lorsqu’on  appelle un chien, mieux vaut se mettre à sa hauteur en s’accroupissant.

- Le dominant mange le premier !

- Le dominant a le droit d’avoir des rapports sexuels !

- Le dominant décide s’il faut aboyer !

• Grognement

Le grognement est un signal d’agressivité, il constitue un avertissement, soit léger, soit réellement dangereux. Un chien peut grogner en jouant, il n’est alors pas agressif envers son maître, mais envers l’objet qu’il saisit. La pire menace est un grognement en montrant les dents. Mieux vaut alors s’éloigner doucement, sans gestes brusques, en sortant petit à petit de ce que le chien considère comme sa « zone de sécurité ».

Éviter les erreurs d’éducation

Quels conseils donner pour prévenir ces écueils ? Tout d’abord s’informer sur les émotions naturelles du chien (crainte, peur, sidération), la hiérarchie et la communication corporelle. Vous pouvez trouver de nombreux sites internet sur ce thème ; nous avons apprécié wamiz.com, guide comprendre son chien. C’est un bon début pour éviter des erreurs de base. Il existe aussi de nombreux ouvrages vétérinaires spécialisés. Cette connaissance de base va permettre d’éviter les fautes de communications et les actions éducatives intempestives.

Les principales erreurs concernent l’acceptation de signes de dominance de la part des maîtres et l’émission de signes de soumission par ces derniers.

La tolérance d’un chien au brossage, au lavage, à l’administration d’un comprimé dans la bouche, au nettoyage des oreilles, à l’administration de gouttes dans les yeux, à la prise de température, doit faire partie d’objectifs à réaliser avant l’âge de quatre mois et à répéter au-delà d’un an.

Un chien ne doit pas atteindre l’âge adulte – après 12 à 18 mois - sans avoir reçu une seule séance d’éducation, soit par négligence, soit par manque de disponibilité soit aussi par ignorance.  

La pire erreur consiste à faire d’un chien – même minuscule -  un « bébé », un « amour », un « nounours » avec lequel le maître va tenter de mettre en place une relation affective de type mère-enfant. Trop de propriétaires confondent l’obéissance avec l’exécution d’un acte par l’obtention d’une récompense. L’absence de conflit n’est souvent que le renoncement à la position de dominance et masque des problèmes sérieux de hiérarchie.

Anxiété de séparation 

La dominante pathologique chez le chiot c’est l’anxiété de séparation : lorsque ses maîtres s’en vont, le chiot pleure, urine, détruit des objets liés au maître…

Ce trouble est provoqué par une séparation brutale du chiot d’avec sa mère sans que celle-ci n’ait pu le repousser et le séparer normalement. S’en suit un hyper attachement au maître, qui joue le rôle de la mère, véritable d’antidépresseur du jeune. Expliquez au propriétaire que celui-ci éprouve, dès le départ de l’être auquel il s’attache, une anxiété maladive qui se traduit par des troubles du comportement variés : aboiements, déjections, destructions...

• Conseils et traitement

L’objectif est de parvenir à un détachement du chiot, un peu comme cela aurait du être le cas avec la mère biologique. Des mesures simples de thérapie comportementale, associé à un dispositif à base de phéromones canines et éventuellement un antidépresseur classique ou un aliment complémentaire antistress donnent de bons résultats sur plusieurs semaines voir mois de traitement. Les cas compliqués doivent être adressés au vétérinaire pour la prescription d’antidépresseurs.

1) Thérapie comportementale

- Chaque départ et chaque retour ne doivent pas être vécu comme un déclencheur de la séquence anxieuse. Pour minimiser l’acte, le maître doit rester indifférent environ une demi-heure avant son départ, au moment du départ et au retour si le chien s’agite et fait la fête : une règle fondamentale à transmettre, c’est le maître seul qui prend l’initiative du contact et seulement lorsque le chien est calme.

- Si l’animal fait des dégâts en l’absence du maître, il ne faut surtout pas le punir ou nettoyer en sa présence, car il ne comprendrait pas et l’anxiété s’aggraverait.

- Pour habituer le chien, à la maison, le maître peut simuler de faux départs en enfilant son manteau ou en jouant avec ses clés.

- Enfin, d’une manière plus générale, un chien ne doit pas se trouver systématiquement dans la même pièce que son maître et doit s’habituer à être promené et caressé par une autre personne.

2) Traitements

-  Le traitement fait appel à la première phéromone canine : l’apaisine.

Il s’agit d’une phéromone émise par la mère  et qui apaise l’animal. Ce produit est disponible en diffuseur électrique et peut être conseillé sans ordonnance.

- Les aliments complémentaires destinés à atténuer les réactions au stress chez les chiens sont à conseiller en priorité à l’officine, soit seuls, soit associés à l’apaisine.

- Les antidépresseurs sur ordonnance sont indiqués. Ils doivent être administrés plusieurs mois associés à une thérapie comportementale et à l’usage d’apaisine. Notez l’arrivée d’un nouveau médicament en solution orale mieux adapté aussi sur ordonnance : Tessie® solution buvable de tasipimidine dosée à 0,3 mg/mL, indiquée pour  la réduction à court terme de l’anxiété et de la peur associées aux situations de bruit ou de départ du propriétaire.

En aucun cas les tranquillisants n’apportent de guérison, ils permettent parfois au maître de dormir.

Hypersensibilité/hyperactivité

Le maître vous décrit un chien nerveux ou agité qui bouge dans tous les sens, qui a du mal à s’arrêter de jouer ou qui ne maîtrise pas la morsure. Ce trouble provient entre autres de carences dans la phase de socialisation pendant laquelle le chiot apprend avec sa mère la hiérarchie et la morsure inhibée. Il va falloir stabiliser l’animal pendant de courte période pour reprendre cet apprentissage.

• Conseils et traitements

1) Thérapie comportementale

- Un jeu de balle peut être un excellent moyen pour captiver l’énergie d’un chien : si l’animal ne veut pas rapporter la balle ou s’il devient incontrôlable, il faut l’ignorer et arrêter le jeu, et surtout ne jamais l’exciter avec des jeux de tiraillement.

- D’une manière générale, il ne faut ni s’agiter ni crier devant un chien turbulent, mais lui donner des ordres brefs.

- Si le chien fait des chevauchements, il faut les refuser de manière autoritaire et le renvoyer de suite dans son panier.

- Ne jamais lui donner à manger à table.

2) Traitements

- Les aliments complémentaires destinés à atténuer les réactions au stress chez les chiens sont à conseiller en priorité à l’officine, soit seuls, soit associés à l’apaisine.

- En cas d’échec, les médicaments ayant une action sur les troubles émotionnels sont indiqués. La sélégéline est la plus employée dans cette indication. En cas d’échec les anxiolytiques et les antidépresseurs peuvent être essayés. Le traitement doit être suffisamment long pour juger des résultats : au moins deux mois.

Syndrome de Privation

Au comptoir, le propriétaire vous décrit un animal ayant des réactions de crainte exagérées face à des bruits quotidiens ou à certaines personnes. Il s’agit de troubles sensoriels et émotionnels contractés dès les premières semaines de la vie. Ils sont difficiles à traiter et peuvent chez certains gros chiens provoquer de graves morsures très brutales si l’animal ne peut pas fuir.

• Conseils et traitements

1) Thérapie comportementale

- Pas de cris ni de punitions.

- Pas davantage de consolation, car cela conforterait la peur.

- Le maître devra recourir à des récompenses fréquentes, des ruses et à des jeux pour familiariser le chien avec son environnement, soit en l’exposant à la stimulation qui lui fait peur, mais dans un milieu qui lui est familier et apaisant, soit en l’approchant progressivement de cette stimulation au cours d’un jeu excitant comme la balle ou le tiraillement d’un bâton.

- Enfin, si l’animal a peur de certaines personnes, conseillez à celles-ci de s’accroupir pour présenter au chien une récompense alimentaire à laquelle il ne pourra pas résister, mais sans le caresser ni le regarder. L’animal finira alors par s’habituer à la personne.

2) Traitements

- Les aliments complémentaires destinés à atténuer les réactions au stress chez les chiens sont à conseiller en priorité à l’officine, soit seuls, soit associés à l’apaisine.

- Plusieurs médicaments sur prescription sont à essayer : antidépresseurs, sélégéline, anxiolytiques... Le traitement est long sur plusieurs années parfois.

Dépression d’involution

Un chien vieillissant peut être victime de troubles émotionnels. Vous les reconnaîtrez facilement si on vous décrit un chien qui ne joue plus, qui dort toute la journée et qui devient malpropre, voire agressif.

• Conseils et traitements

1) Thérapie comportementale

- Ne pas isoler l’animal

- Le stimuler par des jeux ou de grandes promenades.

- Continuer à s’en occuper

-  Ne pas le mettre à l’écart même si le maître a pris un chiot.

2) Traitements

- Les aliments complémentaires destinés à atténuer les réactions au stress chez les chiens sont à conseiller en priorité à l’officine. Il faut ne pas hésiter à mettre l’animal sous traitement pendant deux à trois mois.

- Les produits prescrits par les vétérinaires sont divers : sélégéline, antidépresseurs et en complément des médicaments de la circulation cérébrale (Karsivan, Candilat, Vitoffylin).

Le chien aboyeur

Votre conseil doit s’articuler en trois temps : analyser la cause de l’aboiement, conseiller une solution adaptée, envisager l’échec et adresser au vétérinaire. Plusieurs des troubles décrits plus haut se manifestent par des aboiements. Les nuisances sur le voisinage peuvent avoir des conséquences catastrophiques. En dernier recours, le propriétaire peut demander l’euthanasie.

À la base, I'aboiement est un moyen de communication : l’aboyeur se libère de son stress ou de son trop-plein de vitalité, il exprime un inconfort, une anxiété. Il répond à une stimulation extérieure, à un danger potentiel ou à l’expression d’une excitation par exemple à l’approche du repas. Ce comportement naturel peut être involontairement renforcé voir récompensé, ce qui va aboutir à une accentuation insupportable.

1) Thérapie comportementale

-  Anxiété de séparation

Le chien, pour exprimer son anxiété, va hurler pendant des heures jusqu’à ce qu’il s’endorme épuisé. Reportez-vous au traitement de la maladie décrit plus haut. La seule option est l’ajout d’un collier anti-aboiement si le traitement classique ne suffit pas.

- Stimulus extérieur

Facteur, autres chiens, voitures... sont considérés comme des dangers contre lequel il faut prévenir la meute... Il existe des races génétiquement prédisposées aux aboiements intempestifs : ainsi, les races de Bergers et certaines races de chiens de chasse (Beagle, Basset Artésien...) ont été  sélectionnées pour aboyer. Il est donc naturel  qu’ils aient gardé cette propension à « prévenir » le voisinage. La suppression du stimulus résout le problème (laisser le chien à l’intérieur). On peut aussi tenter d’habituer l’animal pour éviter qu’il ne déclenche « l’alarme ».

2) Dispositifs anti-aboiements

Des dispositifs anti-aboiement sont aujourd’hui disponibles pour aider au traitement des aboyeurs chroniques. Leur principe est simple : associer à l’aboiement un stimulus désagréable (électricité, vaporisation de citronnelle). Vous pouvez les conseiller de préférence chez les chiens trop réceptifs aux stimuli  extérieurs.

3) Traitement

- Les aliments complémentaires destinés à atténuer les réactions au stress chez les chiens sont à conseiller en priorité à l’officine, soit seuls, soit associés à l’apaisine.

- Les antidépresseurs sur prescription sont indiqués. Ils doivent être administrés plusieurs mois associés à une thérapie comportementale et à l’usage d’apaisine. Tessie® solution buvable de tasipimidine dosée à 0,3 mg/mL est indiquée pour  la réduction à court terme de l’anxiété et de la peur associées aux situations de bruit ou de départ du propriétaire.

Sociopathie

Au comptoir, le propriétaire vient vous demander conseil en vous décrivant un animal agressif qui grogne ou qui a mordu, qui fait la sourde oreille quand on lui donne un ordre... Dans l’attente d’un bilan vétérinaire et de mesures conservatoires pour la sécurité de la famille, suggérez à vos clients quelques règles à appliquer au quotidien qui permettront de rétablir une certaine hiérarchie dans les rapports. Souvent, les émettent sans le savoir des messages de soumission : nourrir l’animal avant soi, faire des caresses... Le chien se trouve alors fondé à dominer de façon violente une ou plusieurs personnes de la famille, notamment le maître si la maîtresse passe sa journée avec le chien ou les enfants. C’est un conseil à risque si l’animal est très agressif et puissant.

• Conseils et traitements

1) Thérapie comportementale

- Au moment des repas, le chien devra manger seul et après ses maîtres.

- Il doit avoir un coin bien à lui pour dormir et s’y rendre quand on le lui ordonne.

- Quant aux caresses, le chien ne doit pas les obtenir quand il les demande.

- Le ton de la voix doit être ferme et les mots brefs : « assis, debout... »

2) Traitements

Attention un chien mordeur peut causer de graves blessures, et l’euthanasie peut s’avérer être la seule solution.

•  Les tranquillisants sur prescription à fortes doses comme l’acépromazine donnent de bons résultats ainsi que les médicaments humains contre l’agressivité type Tégrétol.

N’oubliez pas que pour chacun de ces conseils, il existe de grandes variations individuelles quant à la réponse aux traitements. Prévenez le propriétaire. Par ailleurs, c’est la thérapie comportementale (éducation), toujours longue et difficile qui garantit l’amélioration à long terme. Lorsque des conseils simples et un traitement classique ne suffisent pas ou pour des cas délicats vous devez orienter vers le spécialiste. Expliquez au propriétaire que l’examen de ce problème requiert temps et attention, c’est-à-dire un rendez-vous spécifique avec un vétérinaire spécialiste ou spécialisés. II faut lui faire prendre conscience qu’un problème de comportement nécessite un examen complet (comme tout autre problème clinique).

 

 

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