Dossiers

Bien connaitre les vers et traitements vermifuges du lapin

Date de publication :
15/05/2023
Espéce :
Lapin
Catégorie :
Dossiers

En zone rurale et périurbaine, les demandes de conseils concernant les lapins sont fréquentes. Première préoccupation des propriétaires : les traitements préventifs contre les vers. Avec quel vermifuge ? Les mêmes que ceux pour les chiens et les chats ? À quelle fréquence ? L’équipe officinale doit pouvoir apporter les réponses adéquates, dans le respect de la législation, en toute sécurité, aussi bien pour les lapins de compagnie qui vivent en appartement que pour ceux qui restent à l’extérieur dans un clapier.

Il existe plusieurs types de vers qui peuvent affecter les lapins. Les vers les plus courants trouvés chez les lapins comprennent des vers ronds et des vers plats.

 

Différents types de vers

 

1) Vers ronds (nématodes)

Oxyures (Passalurus ambiguus) : Ce sont de petits vers blancs qui infestent les intestins des lapins. On les trouve couramment chez les jeunes lapins et ils peuvent provoquer des symptômes tels que diarrhée, perte de poids et mauvais état du pelage. La cæcotrophie physiologique chez le lapin est à l’origine d’infestations massives. Lors d’autopsie, l’examen du contenu du cæcum révèle les oxyures.

Couramment, la prévention de l’oxyurose se réalise avec la pipérazine à raison d’une cuillerée à café par 5 litres d’eau de boisson pendant 5 jours consécutifs, à répéter toutes les 3 semaines pour totaliser 4 traitements.

Encephalitozoon cuniculi : ce sont des vers ronds qui peuvent infecter les lapins et provoquer une maladie appelée encéphalitozoonose. Ils affectent principalement les reins et peuvent provoquer des symptômes tels que l’inclinaison de la tête, des convulsions et une faiblesse des membres postérieurs.

Trichostrongylus spp. : ce sont de petits vers ressemblant à des poils qui infectent les intestins des lapins. Ils peuvent provoquer des diarrhées, une perte de poids et une anémie dans les cas graves.

• Les ankylostomes (Bunostomum spp.) : ce sont de petits vers qui peuvent infecter les intestins des lapins. Ils se fixent à la muqueuse intestinale et se nourrissent de sang, ce qui peut entraîner une anémie. Les symptômes peuvent inclure la diarrhée, une mauvaise croissance et un pelage terne.

2) Vers plats (cestodes)

Ténias : ce sont des vers plats et segmentés qui peuvent infecter les lapins par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés. Ils peuvent atteindre plusieurs centimètres de longueur et peuvent provoquer des symptômes tels qu’une perte de poids, une gêne abdominale et parfois une anémie. Ils sont très rares chez le lapin d’appartement (possibilité de transmission de Dipylidium par les puces) et aussi chez le lapin d’extérieur, ceux-ci s’infestent en absorbant des végétaux sur lesquels vit l’hôte intermédiaire qui est un petit acarien. Les cysticerques sont les larves d’un ténia qui, adulte, vit dans l’intestin du chien : le lapin se contamine en absorbant les œufs de ce ténia avec les herbes souillées par les excréments des chiens qui en sont porteurs. Pour rompre le cycle parasitaire, il suffit de vermifuger les chiens pouvant souiller les stocks de fourrage, d’éviter de leur donner à manger les viscères de lapin et d’éviter de donner aux lapins des herbes suspectes récoltées en bordure de chemins.

Le traitement se conduit avec les spécialités à base de niclosamide qui ont presque toutes disparu. Seuls persistent les produits pour pigeons. Le praziquantel des vermifuges pour chien & chat est parfois employé.

Recommandez le maintien d’une bonne hygiène, un déparasitage régulier et un assainissement adéquat de l’environnement du lapin. Ces mesures simples peuvent aider à prévenir les infestations de vers.

 

Si un propriétaire soupçonne son lapin d’avoir des vers, il est important de consulter un vétérinaire pour un diagnostic approprié et une prescription. Le vétérinaire peut effectuer un examen fécal pour identifier le type de vers présents et prescrire les médicaments nécessaires pour traiter l’infestation.

  

Vermifuges pour lapins : c’est la cascade !

Consultation vétérinaire : le vétérinaire connaissant bien les lapins peut évaluer la santé d’un lapin et recommander un protocole de vermifugation approprié, puis délivrer une ordonnance afin que vous puissiez délivrer les vermifuges en toute sécurité. Il peut demander un examen fécal pour identifier le type spécifique de vers.

Les principaux vermifuges utilisés ne disposent pas d’AMM pour l’espèce cible lapin, mais pour les volailles, les chiens, les chats… Les vétérinaires les utilisent selon le principe de la « cascade » : le médicament prescrit n’est pas autorisé (pas d’AMM) pour l’espèce mentionnée sur l’ordonnance et c’est le prescripteur qui supporte la responsabilité.

 

Ordonnance type pour les lapins d’appartement

La principale menace est constituée par les vers ronds, notamment les oxyures. En prévention les vétérinaires recommandent au moins un traitement tous les 3 mois.

Couramment, la prévention de l’oxyurose se réalise avec la pipérazine (300 mg/kg, 5 jours), à raison d’une cuillerée à café par 5 litres d’eau de boisson, pendant 5 jours consécutifs, à répéter toutes les 3 semaines pour totaliser 4 traitements.

D’autres molécules sont actives en une journée comme la sélamectine (Stronghold®), la moxidectine (Advocate®) le fenbendazole (Panacur®), le fébantel (Drontal®) qui après administration orale et résorption, est transformé en fenbendazole et oxfendazole… Retenez que la dose pour chien, adaptée au poids du lapin, est bien supportée. Par kilo, en traitement sur une journée : 15 mg de fébantel, 5 mg de pyrantel, 6 mg de selamectine, 50 mg pendant 3 jours consécutifs de fenbendazole.

 

Ordonnance type pour les lapins d’extérieur 

Mêmes recommandations pour les vers ronds : pipérazine, fenbendazole, selamectine… La fréquence des traitements peut atteindre un traitement par mois.

Contre les vers plats, le niclosamide (200 à 400 mg/kg, 2 jours) et le praziquantel (5 à 10 mg/kg, 2 jours) sont disponibles, prescrits toujours selon le principe de la cascade. Recommandez un à deux traitements préventifs par an.

Conseils pratiques 

• Voie orale, en pratique, l’administration se fait : soit dans l’eau de boisson, soit à l’aide d’une pipette par voie orale, soit pour les comprimés écrasés dans un peu de compote de pomme.

Les traitements en spot-on systémique comme la selamectine sont beaucoup plus faciles ! Après avoir retenu le bon dosage selon le poids, il suffit d’appliquer le médicament directement sur la peau, à la base du cou, en avant des omoplates.

 

• Spot-on (pipette) systémiques : la presque totalité des vermifuges en spot-on systémiques disposent aussi d’indications pour les parasites externes : puces, gales, poux… le rythme d’une application par mois pour les lapins d’extérieur convient bien à la prévention.

Conseils et précautions à rappeler :

– Pas de bains dans les 24/48 h précédant et suivant l’application du produit.

– Empêcher le toilettage mutuel entre congénères (sinon, hypersalivation très impressionnante et risque toxique augmenté).

– Appliquer la pipette en écartant bien les poils, sur la peau, sur une zone où le lapin ne peut pas se lécher (d’où la nuque). Mais chez les lapins de grande taille, une application en plusieurs points est recommandée.

– Posologie et rythme d’administration doivent être adaptés en fonction de l’indication : il existe de très nombreux schémas thérapeutiques

– La plupart du temps, il convient de traiter tous les animaux du foyer et l’environnement en même temps.

Hygiène environnementale : assurez-vous que l’environnement de vie du lapin, comme la cage ou l’aire de jeu, est maintenu propre et exempt de contamination fécale. Le propriétaire doit fournir une litière fraîche et minimiser l’exposition aux zones contaminées, telles que les excréments d’animaux sauvages ou les sols très sales.

Mesures préventives : afin de minimiser le risque de réinfestation, recommandez une bonne hygiène, un espace de vie propre et d’éviter tout contact avec des zones ou des animaux potentiellement contaminés.

N’oubliez pas que les protocoles de déparasitage peuvent varier en fonction du type spécifique de parasites trouvés, de l’âge du lapin, de son état de santé général et d’autres facteurs. Il est donc primordial de consulter un vétérinaire qui pourra prodiguer des conseils adaptés aux besoins de chaque  lapin.

Produits à tenir en stock

(sur prescription, sauf vermifuges pour chien & chat sans ordonnance)

1) Pipérazine : Plurivers, Soluverm, Citrate de pipérazine Coophavet...

2) Fenbendazole : Panacur® 250, comprimés hydrodispersibles…

3) Fébentel, pyrantel, praziquantel : Dontal® P en comprimé, Dronstop en liquide

4) Niclosamide associé : Teniverm 0,5 et 3, capsules à base de niclosamide et lévamisole, Vitaminthe en pâte à base de niclosamide et oxibendazole.

5) Praziquantel : Drontal® P comprimés…

6) Pipettes spo-on systémiques : Advocate® (ne pas utiliser avant l’âge de 10 semaines), Stronghold®, Profender® (ne pas utiliser avant l’âge de 8 semaines)…

Abonnez vous pour bénéficier d'un accés illimité au site et aux autres services (voir offre abonnement).

S'ABONNER

Vous êtes déja abonné(e) ou inscrit(e)? Connectez-vous

Pour lire la suite de cet article

Bénéficiez d'un accés limité à 6 article/mois.