Prévention et traitement : tétanos, une priorité

 Au comptoir, à l’évocation d’une plaie, il est impératif d’avoir le réflexe de vérifier le statut vaccinal du cheval contre le tétanos. Rappelons que le tétanos est une maladie due à la toxine produite par une bactérie anaérobie, le bacille Clostridium tetani qui se multiplie au niveau des plaies. Ce bacille est présent partout dans l’environnement et s’y conserve presque indéfiniment sous forme des spores très résistantes. Lorsque ces spores pénètrent dans une plaie profonde, elles se trouvent dans de bonnes conditions pour se multiplier. La bactérie se met alors à produire une toxine qui va atteindre le système nerveux. 

Signes au comptoir

Un rapide questionnaire vous permettra d’identifier les effets de la toxine qui bloque la sécrétion des substances inhibant l’influx nerveux. Il s’ensuit des spasmes musculaires généralisés et des convulsions. Les premiers signes décrits par les propriétaires concernent la locomotion : refus de tourner ou reculer, raideur, le cheval se déplace comme avec des béquilles et sue beaucoup. Puis les symptômes s’aggravent avec des spasmes musculaires généralisés, entraînant des difficultés à s’alimenter. Lorsque les muscles de la cage thoracique sont tétanisés, le cheval a du mal à respirer et meurt. Dans la forme aiguë la mort survient en un à deux jours. Il existe une forme subaiguë avec décès en une à trois semaines.

Traitement

Les bactéries en multiplication sont sensibles à la chaleur, aux antiseptiques et à la pénicilline. Même si le traitement est engagé, le pronostic est très réservé : 80 % des chevaux atteints meurent. Le traitement intensif doit durer plusieurs jours afin de neutraliser la toxine circulante par des administrations répétées de sérum antitétanique et des injections répétées d’antibiotiques de la famille de la pénicilline. Un traitement symptomatique est mis en œuvre : perfusion, anticonvulsivants, tranquillisants, calme... Les poulains contaminés par le cordon ombilical sont abreuvés au biberon toutes les 6 heures au minimum. Ce traitement en clinique coute très cher, alors que la prévention est facile et peu onéreuse. 

 

Prévention et conseil

Trois cas de conseil à maitriser par l’équipe officinale.

1) Cheval blessé

Le cheval blessé doit donc recevoir immédiatement une injection de sérum antitétanique ou un rappel de vaccination, si l’animal est déjà vacciné depuis moins de 3 ans. Le sérum contient des antitoxines tétaniques d'origine équine. La protection est immédiate et dure environ 3 semaines. 

2) Vaccination de prévention

Conseillez la vaccination pour tous les chevaux dès l’âge de 3 mois, même si la vaccination n’est pas obligatoire. La plupart des vaccins associent tétanos et grippe. Pour les poulains nouveaux nés, la protection se réalise dès la naissance avec l’administration d’un sérum, puis la primo-vaccination à trois mois avec un rappel annuel.

3) Soins des plaies

Conseillez des soins préventifs pour toute plaie, même si elle ne présente pas de caractère de gravité : rincer à fond, doucher le cheval afin d’éliminer les saletés à l’aide de compresses humides ; protéger ; tondre ; savonner et désinfecter. Aucun antiseptique n’est efficace s’il reste des bouts de terre, de boue ou autre dans la plaie.

Indiquez que le tétanos n’est pas contagieux. L’espèce équine est particulièrement sensible à cette affection virulente, aussi soyez particulièrement vigilant. Dans votre stock : un sérum et une dose de vaccin au minimum !

 

Votre rayon tétanos

Dans votre stock doivent figurer différents produits avec et sans prescription.

1) Sérum (prescription) : Sérum antitétanique équin 300, Tétapur (Mérial), Tétanisérum 150 (Ceva)…

2) Vaccins (prescription) : Proteq-flu Te, Grippifa-T, Equilis Prequenza Te, Equip FT...

3) Antiseptiques : Povidum Solution et Povidum Scrub, Vétédine savon et lotion, Hibitan 5 %...

4) Antibiotiques (prescription) : Duplocilline, Cortexiline, Penijectyl, Multibio…