Conseils
Prévenir le risque de morsure canine : combiner les mesures !
Chaque année en France, des milliers de personnes sont mordues par des chiens. Les conséquences de ces morsures peuvent être physiques, infectieuses, psychologiques, entraînant des coûts directs ou indirects pour la société.
Pour les prévenir, la réglementation en vigueur se fonde sur la race ou le type racial de l’animal.
Au terme d’une expertise menée sur le sujet, l’Anses considère que cette seule base ne permet pas de prédire de manière fiable le risque de morsure.
A ce jour, aucune étude scientifique ne met en effet en évidence un risque plus élevé de morsure par les chiens de catégories 1 et 2 dits « dangereux ». Les États-Unis, les Pays-Bas ou l’Italie, qui avaient adopté des catégorisations similaires, les ont abandonnées après avoir constaté leur inefficacité dans la réduction du risque de morsure.
L’analyse des facteurs de risque montre qu’ils concernent à la fois l’animal et ses interactions avec les humains : ceux qui l’élèvent, ceux qu’il rencontre occasionnellement, ainsi que les circonstances de ces rencontres. De ce fait, la prévention passe nécessairement par plusieurs leviers d’actions, qui impliquent tous les acteurs concernés.
Au vu des enjeux de santé publique associés aux morsures de chiens, l’Agence invite à mettre en œuvre une prévention combinant plusieurs leviers tels que la sensibilisation des éleveurs et des propriétaires de chiens aux besoins des animaux et à l’éducation à leur apporter, le renforcement du rôle des vétérinaires et la mise en place d’un dispositif d’observation et de collecte des informations sur les morsures.
Parmi ces leviers, l’Agence préconise en particulier de renforcer l’évaluation comportementale des chiens par les vétérinaires, en cas de morsure ou sur demande spécifique du maire ou du préfet. Le nombre de vétérinaires inscrits pour réaliser ces évaluations doit être augmenté avec une harmonisation des formations, des pratiques et des outils utilisés. En effet, l’évaluation comportementale des chiens constitue un outil privilégié pour mieux connaître les risques pour un chien de mordre. La dangerosité d’un animal doit donc être évaluée individuellement.
Enfin, l’Anses rappelle que tous les chiens peuvent mordre, quelle que soit leur taille ou leur race, et qu’en conséquence il ne faut jamais laisser un enfant seul avec un chien sans la surveillance d’un adulte.
Idées reçues
• Les chiens appartenant à certaines races dites « dangereuses » comme les pitbulls ou les rottweilers mordent davantage que les autres.
FAUX !
Tous les chiens peuvent mordre, quelle que soit leur race ou leur taille. Le risque de morsure dépend de nombreux facteurs liés à l’animal lui-même, comme par exemple l’éducation qu’il a reçue, son âge, son sexe ou encore son état de santé et de bien-être. Elle dépend également des interactions qu’il a avec les humains : ceux qui l’élèvent, ceux qu’il rencontre occasionnellement, et dans quelles circonstances et d’autres facteurs encore.
• Les enfants en bas âge doivent faire l’objet d’une surveillance particulière en présence d’un chien
VRAI !
Les enfants en bas âge peuvent avoir des comportements brusques vis-à-vis de l’animal et ils sont moins capables de détecter des signaux de menace exprimés par le chien. C’est la raison pour laquelle il ne faut jamais laisser un enfant seul avec un chien sans la surveillance active d’un adulte.
• L’aboiement excessif est un signe de stress chez les chiens
VRAI !
Aboyer excessivement, trembler, gémir, haleter, bâiller de manière répétitive, détourner le regard ou se lécher la truffe fréquemment constituent des signaux de stress chez l’animal. Il est important d’apprendre à les reconnaître pour prévenir les risques de morsures. Pour en savoir plus demandez conseil à un vétérinaire.
• L’agressivité d’un chien peut être liée à son mode de vie !
VRAI
L’éducation, les pratiques quotidiennes (sorties, jeux, etc.) ou encore l’hébergement de l’animal peuvent contribuer à l’émergence de comportements agressifs. Il revient aux éleveurs ainsi qu’aux maîtres de faire coïncider les besoins du chien, en lien avec sa taille, sa race, son caractère…, avec les conditions de vie qu’il pourra avoir : type d’hébergement, possibilité de sorties régulière ou non, présence d’enfants en bas âge, présence de congénères ou d’animaux d’autres espèces, etc.
• La déclaration de morsure n’est pas obligatoire, elle dépend des circonstances.
FAUX !
Quelles que soient les circonstances, les professionnels (médecins, pompiers, vétérinaires, personnel hospitalier, etc.) et les particuliers doivent déclarer toute morsure de chiens auprès de la mairie. Il s’agit d’une obligation réglementaire.
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