Plantes de Noël : attention danger pour les chiens et les chats

Intoxications et plantes de Noël chez les chiens et les chats. Les fêtes de Noël apportent leur lot de décorations végétales, mais certaines plantes traditionnelles peuvent représenter un danger pour les animaux domestiques. Le houx, le gui, le poinsettia ou encore les branches de sapin sont potentiellement toxiques pour les chiens et les chats. En tant que pharmacien, vous pouvez éclairer vos clients sur les risques et leur donner des conseils pratiques pour éviter tout accident.

Le houx : un danger coloré

Les feuilles et les baies de houx contiennent des saponines et des théobromines, responsables de troubles digestifs et neurologiques. Une ingestion de quelques baies seulement peut provoquer des vomissements, des diarrhées, une hypersalivation et, dans les cas graves, des troubles du rythme cardiaque ou des convulsions. La dose toxique varie selon l’animal, mais elle est estimée à quelques baies chez un petit chien ou un chat.

Le gui : une toxicité insidieuse

Les baies et les feuilles du gui contiennent des lectines et des viscotoxines. Les symptômes incluent des troubles gastro-intestinaux (vomissements, diarrhées) et, dans les cas sévères, une bradycardie, une hypotension, voire des convulsions ou un coma. Une ingestion de 1 à 2 baies peut suffire à provoquer des symptômes chez un chat ou un chien de petite taille.

Le poinsettia : irritations plutôt que toxicité grave

Cette plante décorative est moins toxique que les deux précédentes, mais son latex peut causer des irritations buccales, des vomissements et parfois une diarrhée. Les cas graves sont rares, mais ils nécessitent tout de même une surveillance.

Les branches de sapin : une toxicité mécanique

Bien que le sapin lui-même ne soit pas très toxique, ses aiguilles peuvent causer des irritations gastro-intestinales mécaniques, parfois accompagnées de vomissements. Les huiles essentielles résidant sur les aiguilles peuvent être irritantes si elles sont ingérées en grande quantité.

Antidote et prise en charge

Il n’existe pas d’antidote spécifique pour ces intoxications. La prise en charge consiste en un traitement symptomatique :

• Induire des vomissements dans les 1 à 2 heures suivant l’ingestion si l’animal est conscient et ne présente pas de convulsions.
• Administrer du charbon activé pour limiter l’absorption des toxines.
• Apporter un soutien symptomatique : perfusions en cas de déshydratation, antiémétiques pour contrôler les vomissements, ou anticonvulsivants si nécessaire.

En cas de suspicion d’ingestion, recommandez aux propriétaires de contacter un vétérinaire en urgence et de ne pas tenter d’interventions risquées sans supervision.

Prévention et conseils

• Informez vos clients des risques et incitez-les à placer les plantes de Noël hors de portée de leurs animaux.
• Préconisez l’utilisation de décorations artificielles pour remplacer les plantes toxiques.
• Encouragez la vigilance des propriétaires, notamment en cas de visite chez des proches, où des plantes pourraient être accessibles.

En étant informé et en sensibilisant vos clients, vous contribuerez à passer des fêtes de fin d’année sans incident pour leurs compagnons à quatre pattes.

Produits à tenir en stock

1) Charbon actif : Duotox ; Carbonimo Biocanina…

2) Émétiques sans ordonnance : Eau oxygénée diluée à 3 % (3 volumes).

3) Émétiques sur ordonnance : Clevor 30 mg/ml Collyre en solution en contenant unidose pour chien

 

Conseils client en cas d’intoxication

1. Identifier la plante ingérée et la quantité

Tentez d’estimer la quantité pour mieux évaluer la gravité.

2. Faire vomir si nécessaire

Si l’ingestion remonte à moins de 2 heures, il est possible de provoquer des vomissements pour limiter l’absorption. Voici comment procéder :

• Méthode : Donner une solution d’eau oxygénée diluée (3 %) à raison d’environ 1 ml/kg de poids corporel. Ne répétez pas plus de deux fois. Il existe aussi un médicament sur prescription en gouttes oculaires mais il est cher et nécessite une prescription
• Attention : Cette méthode est contre-indiquée si l’animal est inconscient, en détresse respiratoire ou si des convulsions sont présentes.

3. Administrer du charbon actif 

• Charbon actif : S’il est trop tard pour faire vomir ou si l’animal a déjà vomit, l’administration de charbon actif permet de limiter l’absorption des toixiques.
  

4. Consulter un vétérinaire

Si les symptômes sont déjà apparus ou si la quantité ingérée dépasse la dose toxique, une consultation d’urgence est indispensable. Le vétérinaire pourra administrer :

• Du charbon actif pour limiter l’absorption des toxines,
• Des médicaments pour contrôler les signes graves comme vomissements, convulsions, arythmies...
• Une réhydratation et une hospitalisation si nécessaire.