Conseils
Déconditionnement des médicaments vétérinaires : possible, voir encouragé !
Les médicaments vétérinaires sont de plus en plus nombreux à être disponibles en conditionnements importants, parfois même de plusieurs centaines de comprimés, afin de faire baisser le prix unitaire de chaque comprimé où de chaque pipette.
Ces conditionnements de grande taille sont prévus pour être vendus déconditionnés, avec des sous-emballages secondaires et des notices qui comportent toutes les informations légales. Vous avez été nombreux à nous demander si vous aviez le droit de déconditionner, notamment pour des clients qui suivent des traitements chroniques et qui disposent d’une prescription vétérinaire ?
Vade-Mecum des inspecteurs de la pharmacie
La réponse se trouve dans le Vade-Mecum des inspecteurs de la pharmacie au domicile d’exercice professionnel des vétérinaires, item 108, « déconditionnement » que nous avons obtenu grâce à la diligence de l’ANPVO.
Voici ce qui est dit dans les instructions que reçoivent les inspecteurs qui visitent les vétérinaires et qui valent donc aussi pour les pharmaciens qui délivrent dans le respect de la législation.
« Le déconditionnement est accepté́ par la DGS et la DGAL, sous certaines conditions qui ont fait l’objet d’un accord qui n’a toutefois pas été transcrit dans la règlementation... » (donc pas de réglementation claire, donc pas d’interdiction).
« Objectif : meilleure adaptation possible de la quantité́ délivrée à la quantité́ prescrite, de manière à éviter que le reste du traitement soit utilisé́ en automédication, génératrice de risques ». Encouragement donc pour éviter automédication et gaspillage.
« Méthodologie : sous certaines conditions, le déconditionnement des spécialités pharmaceutiques vétérinaires est possible. Il est même encouragé afin de lutter contre l’automédication.
Le vétérinaire en cas de déconditionnement doit respecter les conditions suivantes :
– l’intégrité́ du conditionnement primaire est conservée ;
– le conditionnement primaire des unités remises à l’utilisateur comporte l’ensemble des informations de traçabilité́ : le nom du médicament, le numéro de lot de fabrication et la date de péremption ;
– une copie de la notice est remise à l’utilisateur.
“Méthodologie : interroger le vétérinaire sur ses pratiques de déconditionnement. Contrôle physique du stock”.
Pour résumer si vous respectez les conditions énoncées ci-dessus, vous avez parfaitement le droit de déconditionner et c’est même encouragé !
Prenons l’exemple du Fortekor F 5, indiqué chez les chiens pour le traitement de l’insuffisance cardiaque congestive et chez les chats pour la réduction de la protéinurie associée à la maladie rénale chronique. Il existe un grand conditionnement en boite de 10 plaquettes de 14 comprimés. Prix de cette présentation en 140 comprimés environ 91,40 €, soit un prix d’achat HT au comprimé de 0,65 €, la présentation incluant des pochettes et des notices. Si vous délivrez la présentation en boite de 2 plaquettes de 14 comprimés dont le prix est de 22,00 € HT, le prix au comprimé est de 0,78 € HT, soit 20 % plus cher que la forme en grand conditionnement.
A marge égale vous serez systématiquement plus cher de 20 % si vous ne choisissez pas la grande présentation. C’est encore plus vrai avec les génériques qui ne se présentent souvent qu’en grands conditionnements. Et ce serait dommage, si vous avez de la demande régulière, car vous pouvez, en toute sécurité légale, selon le document interne du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, déconditionner en respectant des conditions simples et réalisables.
* Association nationale pour la pharmacie vétérinaire d’officine
* Direction générale de la Santé
* Direction générale de l’agriculture et de l’alimentation
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