Coliques de sable : insistez sur la prévention

Le terme de colique chez le cheval évoque des signes liés à la douleur abdominale. L’ingestion excessive de sable peut en être à l’origine. S’en suit une diarrhée persistante, avant même des manifestations de douleur. Mettre en place une prévention qui associe mesures hygiéniques et cures régulières de complément alimentaire, voilà le bon conseil à donner.

 

L’anatomie digestive du cheval favorise la stase du sable ingéré dans le côlon. Le sable en excès entrave le passage des matières alimentaires, créant une accumulation de gaz qui distend l’intestin. Apparaissent alors des douleurs qui engendrent des contractions péristaltiques anormales et entraînent un déplacement de l’intestin. De plus, la paroi digestive est souvent irritée par le sable (ou la terre) ce qui aggrave le tableau.

— Signes de coliques légères : l’animal gratte le sol avec les pattes avant, regarde son flanc ou reste couché trop longtemps. Il présente parfois une position campée au niveau des postérieurs (comme s’il voulait uriner).

–  Signes de coliques fortes : le cheval est très agité, il se lève et se couche sans cesse, se roule, frappe violemment le sol avec ses antérieurs et sue énormément.

— Signes caractéristiques d’une colique de sable : diarrhée persistante (environ 40 % des cas). Cette diarrhée est le résultat de la perturbation de l’absorption des nutriments et de l’eau. Les signes classiques de colique sont également présents (cheval couché, fixation des flancs, transpiration).

 

Conseils clients

Mettez en œuvre la méthode ACF (analyse, conseil et finalisation). Posez des questions pour dépister : diarrhée persistante, signe de colique, ingestion de sable ou de terre, mode de vie (box, espace réduit), stationnement dans un pré ou paddock ensablés…

1) Conseil dans les cas de coliques fortes : la rapidité d’action conditionne souvent l’avenir de l’animal, conseillez d’appeler le vétérinaire en urgence. Puis indiquez que si l’ingestion de sable est confirmée, après la crise, une prévention devra être mise en place.

2) Conseil coliques modérées :

– Mettre à jeun dès les premiers signes.

– Hydratation importante (par voie orale et/ou intraveineuse) pour limiter la stase des matières alimentaires.

– Faire marcher et soulager.

– Antalgiques et antispasmodiques (tous sur prescription) : avec l’accord du vétérinaire, en attendant son arrivée.

3) Prévention :

– Recommandez l’hébergement du cheval dans une pâture riche, sur une terre sans sable.

– Un bon accès au foin et la multiplication des repas, va occuper le cheval et va réduire l’ingestion de matières souillées par le sable.

– Conseillez de distribuer la ration dans une mangeoire pour réduire le nombre de grains de sables mélangés à la nourriture.

– Conseillez de retirer les résidus de foin au sol non consommés.

– Recommandez un complément alimentaire à base de cosses de Psyllium, fibres très hydrophiles qui possèdent la caractéristique de se transformer en gel lubrifiant. Des études ont montré les effets bénéfiques d’une supplémentation en cosse de psyllium chez des chevaux atteints de troubles digestifs induits par l’ingestion de sable.

– Les laxatifs à base de mucilage de de graines Psyllium, régulent le transit intestinal et stimulent le péristaltisme intestinal.

 

Comment réaliser un « test de sable »

Simple à réaliser, ce test de sédimentation des crottins permet de vérifier l’absence de sable dans les intestins.

Avec un gant de fouille en plastique, le propriétaire va :

1) Récolter cinq boules de crottin (sans contact avec le sol).

2) Ajouter un litre d’eau dans le gant avec les crottins.

3) Bien mélanger.

4) Fermer le gant, le suspendre et laisser sédimenter 10 minutes.

Le sable ou les petits gravillons vont tomber en bas du gant. Il suffira alors au propriétaire de palper la partie basse du gant pour détecter la présence de sable.

 

Produits à tenir en stock

1) Aliments complémentaires à base de Psyllium : Sandex, SandClear 99... 

2) Laxatifs : Transitonix, Transiregul…

3) Antalgiques : Antalzen 50 mg/ml, Finadyne…

4) Antispasmodiques : Calmagine sol inj, Dipyralgine, Estocelan, Spasmipur, Spasmizole...

5) Réhydratants : Equistro Electrolyt 7, Twydil Electrolytes (seaux ou seringues), Twydil Electrolytes + C (sachets), Vétidral (liquide, poudre)…