Anticoccidiens, vaccins, vermifuges : conseils au quotidien pour les lapins

Le lapin fermier fait l’objet de nombreux conseils en zone rurale. Les beaux jours sont une occasion idéale pour revoir les principaux conseils avec toute l’équipe. Le lapin fermier européen est un rongeur du genre Oryctolagus, qui comprend le lapin domestique et le lapin sauvage. Son élevage, fermier se fait dans une cage qui abrite une femelle, où celle-ci met bas et élève sa nichée. L'élevage familial ou fermier compte un nombre limité de cages. En pratique, les conseils sur les anticoccidiens, les vaccinations et les vermifuges dominent. Les problèmes pathologiques relatifs aux appareils digestif et respiratoire constituent l’essentiel de la pathologie.

Conseil et anticoccidiens (sur prescription) 

C'est toujours le plus rayon le plus important. Le lapin peut héberger de nombreuses espèces de coccidies (8 dans l'intestin, une dans le foie), dont la plupart n'entraînent pas de problèmes graves.

Deux espèces siégeant dans l'intestin causent de graves troubles et une mortalité importante : seule Eimeria intestinalis est courante en France et principalement responsable de la mortalité des lapereaux entre 1 et 2 mois. La coccidiose hépatique ne cause aucune maladie visible, mais des lésions du foie qui déprécient le lapin de boucherie.

Conseillez la prévention des coccidioses, 2 jours par semaine, dès la sortie du nid et jusque vers l'âge de 8 à 10 semaines. Proposez aux élevages fermiers un programme classique à base de sulfamides. Pour les élevages importants ou à problèmes, le programme à base de Toltrazuril s’avère plus performant.

Voici quelques anticoccidiens vendus à l'officine : Lapicrine Sulfa, Cunicoxil, Amidurène, Métoxyl, Nemaprol, Baycox 2,5 %...

Même dans les élevages qui ne subissent pas de pertes, l'emploi d’un sulfamide permet une croissance plus rapide en prévenant une coccidiose chronique. Pour une meilleure efficacité, évitez une sous-consommation d'eau médicamentée en conseillant de ne pas donner de verdure les jours de traitement. La régularité du traitement est une condition essentielle de son succès.

La prévention est préférable au traitement, car les troubles dus aux coccidioses (amaigrissement, légère diarrhée) sont peu marqués au début, mais dès le 7e jour après l’apparition des premiers signes, aucun traitement curatif ne peut agir de façon efficace : les symptômes s'accentuent (paralysies) jusqu'au décès vers le 10e ou 11e jour.

Dans la pratique, l'éleveur démarre le traitement anticoccidien après un premier décès, il a alors dépassé de 4 jours, le moment où le traitement pouvait sauver l'effectif entier... Seuls les sujets dont la contamination date de moins de 7 jours peuvent être guéris.

En résumé, traiter dès les premières mortalités, implique inévitablement des pertes durant les 4 premiers jours du traitement.

La maladie et la mort ne résultent pas de lésions intestinales et les ookystes sont si peu nombreux dans l'intestin que le diagnostic au microscope est souvent impossible : cette phase intestinale semblerait n'être qu'une localisation mineure du cycle du parasite qui atteindrait, quelque part dans l'organisme, une « cible » encore inconnue déclenchant alors la maladie avec perte de poids, paralysie et mortalité.

Conseil et vermifuges

Les principaux vers parasites des lapins fermiers sont les oxyures et le ténia.

— Les oxyures : ce sont les vers les plus fréquents et des troubles graves avec diarrhée, amaigrissement... La cæcotrophie physiologique chez le lapin est à l'origine d'infestations massives.

L'examen du contenu du cæcum révèle les oxyures.

La prévention de l'oxyurose se réalise avec la pipérazine raison d'une cuillerée à café par 5 litres d'eau de boisson pendant 5 jours consécutifs, à répéter toutes les 3 semaines pour totaliser 4 traitements.

— Le ténia : rare chez le lapin fermier, ceux-ci s'infestent en absorbant des végétaux sur lesquels vit l'hôte intermédiaire qui est un petit acarien. Les cysticerques sont les larves d'un ténia qui, adulte, vit dans l'intestin du chien : le lapin se contamine en absorbant les œufs de ce ténia avec les herbes souillées par les excréments des chiens qui en sont porteurs. Pour rompre le cycle parasitaire, il suffit de vermifuger les chiens pouvant souiller les stocks de fourrage, d'éviter de leur donner à manger les viscères de lapin et d'éviter de donner aux lapins des herbes suspectes récoltées en bordure de chemins. Le traitement se conduit avec les spécialités à base de niclosamide qui ont presque toutes disparues. Seuls persistent les produits pour pigeons.

Quelques produits : contre les oxyures, pipérazine (300 mg/kg, 5 jours) ;  contre les vers plats, le niclosamide (200 à 400 mg/kg, 2 jours) et le praziquantel (5 à 10 mg/kg, 2 jours) sont disponibles.

— Pipérazine : Soluverm, Vermyl, Citrate de pipérazine Coophavet...

— Palmicaps 0,5 et 2, à base de niclosamide, interdit chez les volailles destinées à la consommation humaine et indiqué chez les volailles d'ornement, réalise toujours des ventes importantes.

Vaccination des lapins (sur prescription)

Indispensable, la vaccination se fait par voie sous-cutanée ou intradermique. Les élevages fermiers vaccinent les reproducteurs par voie sous-cutanée en avril-mai et recommencent en septembre-octobre. La vaccination des futurs reproducteurs s'effectue à partir de 2 mois. La myxomatose et le VHD (maladie hémorragique) sont deux infections dangereuses et mortelles. C’est pourquoi il faut vacciner l’animal contre celles-ci dès l’âge de 28 jours, puis faire des rappels annuels. Une raison de plus pour y penser : il existe des formes combinées qui permettent de vacciner contre ces deux maladies en même temps. Il existe d’autres vaccins contre les entérotoximies (Coglavax) et la pasteurellose (Landavax)

Quelques produits : VHD, Castorex (VHD), Cunical, Lapimune HVD, Lapinject... Myxomatose, Dermyxovax, Lyomyxovax...

D’autres conseils sont fréquents chez le lapin et vous pourrez y faire face avec un stock de compléments alimentaires adaptés (calcium et vitamines).